Nicolas Sarkozy, lors de son discours à l’Elysée, ce jeudi. (REUTERS)
A dix jours des élections européennes, Nicolas Sarkozy a réenfourché son thème fétiche de la lutte contre l’insécurité en détaillant ce midi une série de mesures tous azimuts pour mettre un coup d’arrêt à la violence dans les cités et les écoles.
Devant un parterre de 600 policiers, gendarmes, magistrats et inspecteurs d’académie convoqués à l’Elysée, le chef de l’Etat a justifié ce tour de vis par le développement du «phénomène des bandes» et des violences dans les établissements scolaires, illustré par plusieurs faits divers récents.
Concernant les violences scolaires
Très attendu sur le sujet des violences à l’école, Sarkozy a martelé que «les établissements scolaires doivent être sanctuarisés à l’abri de toute forme de violence» et qu’il n’est «pas question de tolérer la présence d’armes dans l’enceinte des établissements scolaires». Le chef de l’Etat a validé certaines des mesures avancées cette semaine par son ministre de l’Education Xavier Darcos:
- La possibilité pour les directeurs d’école de faire fouiller les sacs des élèves: «Les personnels de direction et d’encadrement des établissements scolaires seront habilités à faire ouvrir les cartables des élèves.»
- La mise en place d’une «brigade scolaire», très décriée par la gauche: des «équipes mobiles d’agents» seront mises en place auprès des recteurs d’académie pour «épauler sur un plan pédagogique les chefs d’établissement en cas de difficulté ponctuelle relative à la discipline dans un lycée ou collège». Ces équipes seront de plus secondées par des «policiers à la retraite» et «des personnes volontaires formées et qualifiées, sur la base d’un test d’aptitude physique et morale», «à l’image des pompiers volontaires».
- Les portiques de détection d’armes ont aussi reçu son aval: «Il est regrettable d’en arriver là mais comment agir autrement?»
- «Les violences commises sur un agent de l’éducation constitueront une circonstance aggravante», dans l’établissement «mais aussi à l’extérieur si l’agression est en lien avec la fonction de la victime».
- Diagnostic de sécurité spécial dans «184 établissements parmi les plus sensibles» avec mesures adaptées de «protection contre les intrusions».
- Nicolas Sarkozy souhaite aussi renforcer les dispositifs de vidéosurveillance, et notamment dans les établissements scolaires. «L’objectif immédiat est de mettre en place 75 systèmes municipaux types et d’assurer, là où c’est nécessaire, la protection des établissements scolaires».
« Faire ouvrir les cartables et les sacs »
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«La reconquête de 25 quartiers sensibles»
«Si les délinquants s’adaptent, nous allons nous adapter», a-t-il lancé, citant trois «réformes fondamentales» en cours: le projet de loi sur la sécurité dit Loppsi 2 présentée hier par Michèle Alliot-Marie, le regroupement des gendarmes et des policiers sous la même autorité, la création de la police d’agglomération, d’abord à l’échelle du Grand Paris, puis peut-être dans d’autres villes.
Autres mesures annoncées:
- La reconquête de 25 quartiers sensibles (dont 21 en région parisienne). «Aucune rue, aucune cave, aucune cage d’escalier ne doit être abandonné aux voyous. Je souhaite une présence massive de la police dans ces quartiers et la multiplication des opérations coups de poings. Les parties communes des immeubles, les caves squattés feront l’objet d’une fouille minutieuse.»
- Pour mettre un terme aux trafics de drogue et d’armes dans ces cités, le chef de l’Etat a répété sa volonté de «frapper les trafiquants au portefeuille» en chargeant des agents du fisc de «détecter les signes extérieurs de richesse indue».
«Des gens qui n’ont jamais travaillé de leur vie et qui pilotent des grosses voitures doivent répondre devant les services fiscaux, qui doivent pourvoir engager des poursuites pénales.»
- La mise en place «sans délai d’un plan de lutte contre les cambriolages dans la dizaine de départements concernés».
- Enfin, un plan gouvernemental de prévention de la délinquance et d’aide aux victimes, sera présenté dès septembre.
Reconnaissant une dégradation des chiffres de la délinquance, le président a déclaré être «absolument déterminé à tout mettre en oeuvre pour que les mauvais résultats des trois derniers mois soient accidentels».
Au passage, il a écarté tout lien entre ce phénomène et la crise économique. «La délinquance ne procède que très rarement de la souffrance sociale, mais simplement de l’attrait de l’argent facile», a-t-il asséné, «ne vous laissez pas intimider par la dictature des bons sentiments».

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