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Pourquoi les forces de l’ordre étaient-elles si nombreuses mercredi en fin d’après midi et jeudi matin à Poitiers ?

Nous pouvions lire dans la NR du 15 janvier 2010 : « Que ce soit aux abords du palais de justice ou à proximité de Notre-Dame-la-Grande, les fourgons bleus et blancs de la police ne sont pas passés inaperçus. A leur bord, plusieurs dizaines d’hommes, bien équipés, ont stationné jusqu’à hier midi pour « sécuriser » le procès en appel des événements du 10 octobre. »

En ces temps de frénésie sécuritaire nous avons entendu le bruit de bottes pendant deux jours dans Poitiers en quasi état de siège : quadrillage de la ville, omniprésence voyante et outrancière des forces de l’ordre, contrôles au faciès, demande de suppression des photos des appareils photos, pléthore de policiers en civil dans la manifestation et qui ont suivi les groupes de militants après la dispersion. Deux d’entre nous ont pu échanger quelques mots avec l’un d’eux : « Vous ne trouvez-pas que ce déploiement des forces de l’ordre est excessif ? » lui avons-nous demandé. « Vous ne trouvez pas que casser des vitrines est excessif » a t-il répondu. « Ah bon, il y a eu des vitrines cassées ce soir ? » lui a-t-on dit.

Cet échange de paroles n’est-il pas indicatif de ce qui se tramait mercredi soir ? Était-ce la peur des manifestants et des actions qu’ils auraient pu mener qui mobilisait tous ces policiers ? Pourtant il était évident que l’appel à se rassembler devant le Palais de justice émanait du Collectif Justice pour tous et du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, Comité soutenu par des associations, des syndicats et des partis politiques. Les Alternatifs Poitiers, les Verts-Vienne, le Nouveau parti anticapitaliste, l’Organisation communiste libertaire, le Parti de gauche 86, la section de Poitiers du Parti communiste français, SUD Éducation 86, SUD Étudiants Poitiers, l’Union locale Poitiers CNT, la Ligue des Droits de l’Homme et les élus présents auraient-ils vraiment pu mercredi soir « casser des vitrines » ? Soyons sérieux. Ne s’agissait-il pas alors ici comme ailleurs non seulement de dissuader les acteurs et les actrices de mouvements sociaux afin qu’ils hésitent de s’engager sur le terrain politique, mais de criminaliser les militants politiques ?

Cela est symptomatique de l’esprit du temps. Durant la manifestation du 17 octobre 2009 les élus de la République ont été enfermés avec les autres manifestants dans le parc et Blossac et humiliés par les forces de police. A Catherine Coutelle qui, souhaitant parlementer avec le directeur départemental de la sécurité publique, se présentait en tant que député, un fonctionnaire de police a répondu : « j’en ai rien à foutre ». Et à Yves Jean qui se présentait comme adjoint au maire de Poitiers, un autre a répondu : « et alors ? ». C’est pour cette raison que les conseillers municipaux adjoints au maire de Poitiers ont manifesté le 19 octobre avec leur écharpe tricolore et ont distribué une déclaration solennelle malheureusement pas assez explicite. Si même les élus sont traités comme des chiens, que penser du comportement des forces de l’ordre envers les militants politiques qui n’ont pas de mandat électoral ou qui refusent toute compromission avec le système électoraliste ?

S’il y avait autant de policiers à Poitiers avant et pendant les jugements de jeudi 14 janvier, n’était-ce pas aussi une manœuvre pour faire croire que les condamnés étaient bien ceux qui avaient agi, qu’ils avaient eu ce qu’il méritaient et qu’ils devaient même être encore plus punis ce qui est cohérent avec les demandes encore plus démesurées que lors du procès en comparution immédiate de l’avocat général ? Espérons que la justice ne tombera pas dans un piège aussi grossier et que Maître Brunet se trompe lorsqu’elle dit « Cinq relaxes d’un coup ? Ce sera délicat. Car comment des magistrats pourraient-ils désavouer la police ? » (NR 15 janvier 2010). Observons que les cinq affaires se ressemblent : les preuves manquent et tout repose sur les seuls témoignages des policiers. Les cinq condamnés : militants politiques, fils d’un élu PS de la ville de Poitiers, travailleurs précaires, marginaux, sont aussi pour ainsi dire tous connus des services de police. La police et le procureur savaient donc pertinemment qui ils poursuivaient. Et puis, il y a eu des précédents. En particulier Rodolphe Juge, ce jeune professeur parisien qui était allé le 3 avril 2008, encadrer les lycéens à une manifestation et qui s’est trouvé accusé par les policiers de leur avoir lancé un caillou. Il a été poursuivi pour « violence aggravée » et « insulte » (Cf. l’Humanité du 8 avril 2008. Il a heureusement été relaxé lors de son procès du 24 septembre 2008 ( Cf. l’Humanité du 24 septembre 2008). Il faut préciser qu’il a eu la chance que le ministre de l’intérieur ne soit pas intervenu après son interpellation et que la procureur a bien fait son travail.

Jean-Francois Chazerans – Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux.

3 Réponses à “Pourquoi les forces de l’ordre étaient-elles si nombreuses mercredi en fin d’après midi et jeudi matin à Poitiers ?”

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