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Les lycéens ont bloqué le lycée avec des chaînes. |
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Civray
Hier matin, jour de grève au lycée Theuriet. Mais les revendications ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le reste du département. Des élèves ont empêché l’accès à l’établissement en mettant des chaînes aux grilles, en réaction à l’intervention de la gendarmerie le 22 février lors de la rentrée scolaire et à celles qui ont suivi (9 personnes ont été auditionnées à la gendarmerie de Civray le 19 mars, et 4 autres lundi dernier, le 22 mars).
Histoire de stupéfiants
Devant les grilles, Alexandre, l’un des porte-parole dénonce « les arrestations abusives » des gendarmes « alors que cela avait été présenté comme de la prévention contre les drogues ». D’autres élèves évoquent « un délit de faciès, des interrogatoires musclés, ou des fouilles au corps ».
A l’intérieur, quelques parents ont été reçus par la direction de l’établissement, proviseur, proviseur-adjoint, CPE, en présence d’une cinquantaine d’élèves. Le constat est tout d’abord que le sens des mots audition, interrogatoires, témoins, soupçonnés n’est pas le même pour tout le monde.
Le proviseur a rappelé, à propos de la consommation de produits stupéfiants, que, « une fois ça passe, cela fait partie des découvertes de l’adolescence, plusieurs fois, cela représente un danger, l’établissement étant avant tout fait pour la réussite des élèves ». Sa responsabilité de chef d’établissement est engagée face au choix de fermer les yeux, ou d’alerter (ce qui est aussi approuvé par des élèves et des parents). Si l’établissement n’est pas responsable des modes d’intervention de la gendarmerie, les parents et les élèves reprochent la recherche d’élèves en classe, leur audition à la gendarmerie de Civray.
Explication des gendarmes
Dans l’après-midi, la gendarmerie envoyait un communiqué à la rédaction précisant plusieurs points. Sur l’audition des dix élèves le 22 février : « Le motif des auditions leur a bien été formulé ainsi qu’aux parents des enfants mineurs concernés. Plusieurs perquisitions ont été conduites visant à inspecter les effets personnels, les casiers et les chambres (pour les internes) des élèves concernés uniquement. » Lors de cette journée du 22, aucune saisie de produit stupéfiant n’a été réalisée mais les témoignages recueillis ont permis de confirmer « l’usage ponctuel ou régulier de stupéfiants pour la majorité d’entre eux ».
Autre point qui fait réagir les lycéens, les méthodes des gendarmes. « Il n’y a pas eu de dégâts de matériels informatiques durant les perquisitions et les 23 élèves ont été auditionnés de façon parfaitement consentie et aucun n’a fait l’objet d’une mesure de garde à vue pas plus que de mesure d’entrave (menottage). »
La gendarmerie rappelle aussi que cette « opération exceptionnelle » a été conduite en « parfaite synergie » avec l’Education nationale. « Elle répond de façon ciblée à une problématique manifestement avérée de consommation au sein de ce lycée et ne concerne qu’un groupe d’élèves considérés. »
B.D. avec J.- L. Mestivier et C. Daiguemorte
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