Le verdict est tombé dans la nuit. La cour d’assises a condamné trois des quatre accusés de tirs sur des policiers et n’a retenu pour le quatrième que la détention d’arme.
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Le verdict a été accueilli par les pleurs des familles présentes dans la salle. AFP
La cour d’assises de Pontoise a condamné à des peines de 3 à 15 ans de prison dans la nuit du 3 au 4 juillet les quatre jeunes accusés d’avoir tiré sur des policiers lors des émeutes de Villiers-le-Bel (Val d’Oise) en 2007 et un complice qui leur a fourni une arme.
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La cour d’assises n’a pas suivi les demandes du ministère public qui avait requis des peines plus lourdes allant de 7 à 20 ans.
Elle a condamné trois des quatre accusés de tirs sur des policiers et n’a retenu pour le quatrième, Mara Kanté, 23 ans, que la détention d’arme.
Ce dernier contre qui 15 ans avaient été requis, n’écope que de trois ans.
Abderhamane Kamara, 29 ans et son demi-frère Adama Kamara, 29 ans, contre qui l’avocat général avait requis 20 ans de prison, ont été condamnés respectivement à 15 et 12 ans de prison.
Ils avaient été désignés comme les « leaders » avec « des antécédents de violence » par l’un des deux avocats généraux, Etienne le Saux.
Ibrahima Sow, 26 ans, contre qui le parquet avait aussi requis 15 ans, a été condamné à 9 ans.
Les jurés n’ont pas condamné Mara Kanté pour avoir tiré sur des policiers mais pour détention d’arme.
Samuel Lambalamba qui était jugé pour complicité pour avoir fourni une arme aux tireurs, a été condamné à 3 ans. Il comparaissait libre, un mandat de dépôt lui a été notifié. Sa peine est confondue avec une condamnation antérieure de un an pour caillassage durant les émeutes.
Les avocats de la défense ont dix jours pour faire appel.
Des peines « très lourdes »
Le verdict a été accueilli par les pleurs des familles présentes dans la salle.
Visiblement troublés par ce verdict, les avocats de la défense ont toutefois dénoncé des peines « très lourdes ».
« C’est dur d’avoir une peine aussi sévère pour un dossier qui reste aussi vide », a déclaré Me Morad Falek, conseil d’Abderhamane Kamara, dit Abou. « C’est une décision de justice qui se respecte mais qui ne se comprend absolument pas », a-t-il ajouté.
« Quand les peines sont aussi lourdes que ça, on sent une immixtion de la politique dans la justice », a de son côté déclaré Me Patrick Arapian, avocat de trois des accusés, messieurs Sow, Maka et Abou Kamara.
« Avec des peines extrêmement hautes, ils ont réussi à obtenir le procès de la banlieue », a-t-il ajouté alors que Marie-Thérèse de Givry, avocate générale avait déclaré en préambule à son réquisitoire : « Nous ne faisons pas le procès de la banlieue, ni des jeunes, ni de Villiers-le-Bel ».
« Je m’attendais à un acquittement. C’est un échec devant un dossier aussi vide », a ajouté Me Michel Konitz, conseil d’Adama Kamara. « On se contente de preuves qui sont des preuves au rabais », a-t-il dénoncé.
Une « décision juste »
Du côté des parties civiles, l’avocat de policiers blessés, Me Bruno Bourrier s’est félicité de cette « décision juste car les policiers ont été blessés dans leur chair ».
Le procès se termine après douze jours de débats rythmés par des désistements de témoins sous X, les auditions de nouveaux témoins et les changements dans le calendrier.
Les débats de ce procès où 90 policiers se sont portés partie civile, ont également longuement abordé la question des témoins sous X.
L’accusation reposant essentiellement sur ces témoignages, la défense a fortement attaqué leur crédibilité. La cour a dû aussi gérer les désistements de dernière minute de trois témoins anonymes sur quatre.
Le 25 novembre 2007, deux adolescents, Mushin et Lakamy, trouvaient la mort dans la collision de leur moto avec un véhicule de police. L’accident avait provoqué deux jours de violences entre jeunes et forces de l’ordre.
(Nouvelobs.com)
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