Justice sans climatisation NR 10/07/2010

Deux pauvres ventilateurs qui brassent à grand-peine l’air lourd du tribunal. Ça sent la sueur, il faut s’éponger le front et s’éventer la figure. On imagine ce que doivent endurer magistrats et avocats sous leurs lourdes robes noires. Engoncée dans son habit traditionnel, la justice est moite comme dans un film de genre. Une ambiance à la Midnight Express. Sauf qu’on est bien à Poitiers, et pas dans la Turquie des années soixante-dix.
Est-ce bien raisonnable de juger des jeunes gens à plus de trois heures du matin, un jour de canicule ? Est-on en mesure d’apprécier à leur juste valeur telle attitude d’un prévenu, tel argument d’un avocat ? Jeudi soir, jamais l’un des trois juges n’a levé les yeux vers la pendule. Jamais ils n’ont cillé. Concentrés sur leur mission de service public, les magistrats ont été au bout du fond du dossier, pour ne prêter le flanc à aucune critique de procédure.

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