Archive de la catégorie ‘10 octobre’

Soutien à Alain. Rassemblement lundi 28 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Samedi 19 juin 2010

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Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 29 juin prochain à 14h30.

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Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 28 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux Alternatifs VienneEurope Ecologie - Les Verts–VienneNouveau Parti AnticapitalisteOrganisation communiste libertaireSection de Poitiers du Parti Communiste FrançaisCollectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en FranceLa CimadeLe groupe Pavillon Noir de la FASUD Education 86SolidairesAttac-Poitiers

Contact : antirep86@free.fr

Soutien à Alain : l’indignation n’est pas un crime !

Dimanche 30 mai 2010

Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 8 juin prochain à 14h30.

Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 7 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux Alternatifs VienneEurope Ecologie - Les Verts – VienneNouveau Parti AnticapitalisteOrganisation communiste libertaireSection de Poitiers du Parti Communiste FrançaisCollectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en FranceLa CimadeLe groupe Pavillon Noir de la FA - SUD Education 86Solidaires
Contact : antirep86@free.fr

Le festival Raisons d’agir questionne la société PQR 26-03-10

Vendredi 26 mars 2010
Le festival Raisons d’agir questionne la société 

http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=86&num=1592933

Le festival Raisons d'agir questionne la société PQR 26-03-10 dans 10 octobre rss
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C’est par un débat autour des événements du 10 octobre dernier à Poitiers que le festival a commencé.

 

 

La cuvée 2010 du festival Raisons d’agir s’intéresse jusqu’à samedi aux
questions de surveillance, de fichage et de pénalisation des sociétés. Eclairant.

N e sommes-nous pas de plus en plus fichés et contrôlés ? C’est l’une des questions que les organisateurs de la 5e édition du festival Raisons d’agir ont choisi d’évoquer cette année. En croisant le regard d’artistes, de sociologues, d’historiens et de militants, le festival entend apporter un éclairage « argumenté, informé mais aussi nuancé sur ces questions ». Hier après-midi, en préambule aux nombreuses rencontres, débats et projections qui vont jalonner ces trois jours de festival, une table ronde intitulée « Retour sur la manifestation du 10 octobre à Poitiers et les événements qui s’ensuivirent » a réuni sociologues, jeunes militants, syndicalistes, avocats et journalistes. Avec un objectif : tenter de comprendre ce qui s’est passé ce samedi d’octobre où une manifestation destinée à défendre la cause carcérale a dérapé, occasionnant la dégradation de plusieurs bâtiments publics et le bris de nombreuses vitrines… Des événements attribués à un nébuleux mouvement anarcho autonome qui devaient changer ou tendre le climat entre la police et une partie de la population. La visite d’un ministre de l’intérieur demandant des « peines exemplaires » le jour même où l’on jugeait plusieurs jeunes soupçonnés d’avoir commis des violences sur la police, leur incarcération puis la tenue de plusieurs manifestations « surencadrées » par ces mêmes forces de l’ordre dans les jours et les semaines qui suivirent achevèrent de tendre un climat social déjà dégradé depuis les mouvements étudiants de 2008. Deux heures durant, questions et commentaires ont alterné. Entre la dénonciation d’une justice « qui condamne sans aucune preuve » et plus généralement d’une « criminalisation du mouvement social », il faut maintenant s’attacher à comprendre l’après.

Figures
de l’ennemi
intérieur

Même s’il est encore trop tôt, l’ancien sociologue poitevin Bertrand Geay s’y colle : « il faut voir ce qu’il y a derrière tout cela, comme la pénalisation et les transformations contemporaines de l’État », le plus souvent à la recherche de « l’ennemi intérieur. »Programme complet du festival et infos pratiques sur http://festivalraisonsagir.org

Jean-Michel Gouin

Le patron de la police écrit à ses troupes PQR 17-03-2010

Mercredi 17 mars 2010

17/03/2010 14:50 | Justice – Faits Divers | POITIERS | Imprimer

Le patron de la police
écrit à ses troupes

Le directeur de la sécurité publique vient d’écrire un message interne
à ses policiers. Il revient sur les événements des derniers mois. Extraits.

 

 Le patron de la police  écrit à ses troupes PQR 17-03-2010 dans 10 octobre 130x130_34339

Voici le courrier interne
arrivé entre les mains
de la rédaction.

ecoupaye

Depuis plusieurs mois, les policiers de la Vienne et plus particulièrement ceux de Poitiers sont chahutés. Les violences lors de la manifestation anticarcérale du 10 octobre dernier et les événements qui ont suivi ont durablement secoué la vie locale. Ils ont aussi contribué à créer un sentiment de malaise, voire une fracture, entre la police et ceux qui ont souhaité manifester dans la rue leur opinion sur cette situation-là.

« Ne pas donner
prises à nos
détracteurs »

En plus, des tags proférant insultes et menaces de mort contre la police sont venus raviver une tension qui semblait vouloir s’apaiser progressivement. C’est dans ce contexte que, le 26 février dernier, trois jours après cette vague de tags, le patron de la police dans la Vienne, le commissaire divisionnaire Jean-François Papineau, a pris sa plus belle plume. Il a livré à ses troupes le fond de sa pensée sur ces derniers événements. En voici le résumé.
« Cette attaque a été lâchement perpétrée par des inconnus qui contestent jusqu’au fondement même de l’État », écrit-il en préambule de son message de service.
Le patron de la police note qu’elles arrivent « à la suite de critiques mensongères émanant d’un « comité » dépourvu de statut juridique » en faisant référence, sans le nommer, au Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. Il stigmatise violemment la presse écrite, coupable à ses yeux d’avoir « publiquement relayé » les positions du comité.
Cette situation « n’entamera pas notre détermination », écrit le commissaire qui appelle les policiers de la Vienne à poursuivre leur mission « avec discernement » et « sans faillir au devoir d’exemplarité afin de ne pas donner prise à nos détracteurs ». « La présence de la sécurité publique ne saurait être remise en cause dans son principe », assure-t-il. « Notre professionnalisme doit être notre seule réponse à l’infamie: il en va de notre honneur. »
Le courrier, qui souligne la « cohésion sereine » manifestée par les policiers, s’achève sur les marques de soutien prononcées lors de réunions de travail.
Celle du préfet, d’abord, qui a porté plainte après les tags (1) et celles ensuite du procureur de la République, de l’inspecteur d’académie et du directeur central de la sécurité publique.
Des « messages chaleureux » transmis alors que les tensions locales ont suscité des discussions et des interrogations au sein même des effectifs policiers.

(1) Sollicité à l’époque par la rédaction, il n’avait pas souhaité réagir publiquement à ces actes, pas plus que le maire de Poitiers qui renvoyait à un précédent communiqué, ni les syndicats de police.

Emmanuel COUPAYE

Un débat citoyen contre les risques du fichage NR 21-02-10

Dimanche 21 février 2010

Un débat citoyen contre les risques du fichageLire sur le site Un débat citoyen contre les risques du fichage NR 21-02-10 dans 10 octobre rss
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Photo NR, Patrick Lavaud
« Il suffirait de 10 % de refus de prélèvements ADN pour engorger les tribunaux et se servir de ces procès comme tribune pour expliquer les dangers du fichage », explique Jean (à gauche).

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Photo NR, Patrick Lavaud
« Il suffirait de 10 % de refus de prélèvements ADN pour engorger les tribunaux et se servir de ces procès comme tribune pour expliquer les dangers du fichage », explique Jean (à gauche).

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A trois jours du procès de deux militantes poitevines ayant refusé un prélèvement ADN, un débat et des concerts étaient organisés hier à Poitiers.

C ‘est en 1953 qu’a été découverte la structure en double hélice de l’ADN ou acide désoxyribonucléique, rappelle Jean, en préambule du débat sur le fichage organisé à la Maison du Peuple de Poitiers. Et le jeune militant, qui a visiblement bien révisé le sujet, de poursuivre : « Aujourd’hui, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques – le Fnaeg – comporte plus d’un million et demi de profils ADN. Depuis sa création par le PS, quand Élisabeth Guigou était Garde des Sceaux, puis sa généralisation par un autre socialiste, Daniel Vaillant, en 2002, le fichage s’est élargi aux simples “ atteintes aux biens ” et le refus de prélèvement est désormais passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende ! En revanche, les auteurs de délits financiers et d’abus de biens sociaux échappent mystérieusement au fichage»
Durant un bon quart d’heure, passant du « livret ouvrier » imaginé par Napoléon à la carte d’identité nationale mise en place sous le régime de Vichy, Jean a ainsi posé les bases du débat sur le fichage devant la quarantaine de personnes qui avaient osé pousser la porte de la salle Timbaud, en ce calme samedi après-midi de fin de vacances scolaires.
La parole est ensuite revenue à Sarah, co-organisatrice de cette journée qui est directement concernée par le sujet puisqu’elle doit comparaître mardi prochain devant le tribunal correctionnel de Poitiers.

“ C’est un combat global ”

Le 10 octobre dernier, en marge des événements violents ayant secoué le centre-ville, l’étudiante avait refusé de se soumettre à un prélèvement de son ADN, tout comme son amie Angel qui comparaîtra le même jour. « On a choisi cette date du 20 février, parce qu’elle s’insère entre le rendu d’appel de cinq des 18 interpellés du 10 octobre (N.D.L.R. : lire notre édition d’hier) et le procès de mardi, explique la jeune fille. C’est une façon de montrer que nous ne sommes pas les seules concernées. C’est un combat global : sur Poitiers, presque tous les militants sont touchés par la répression abusive. »
Le débat qui a suivi s’est finalement élargi aux rapports entre science et pouvoir, avant que les participants ne migrent vers la Maison de la Gibauderie où un repas convivial et cinq groupes de rock les attendaient. Histoire, comme le dit Sarah, de mettre « un peu de divertissement dans la lutte ».Laurent Favreuille

Saccage à Poitiers : culpabilités confirmées NR-CP 20-02-10

Samedi 20 février 2010

La cour d’appel de Poitiers a confirmé hier la culpabilité de quatre
des cinq jeunes interpellés après les débordements du 10 octobre.

 

Seuls Jean-Salvy Compte et Samuel Bastard, ici avec M Simone Brunet, sont venus écouter la lecture du délibéré hier matin. A ce moment-là, tous deux espèrent encore leur relaxe.

(Photo Patrick Lavaud)

C ‘est… Ça fait… Le souffle court, coupé. Sa voix tremble un peu. « Ça fait lourd quand même. » Samuel Bastard vient d’entendre la cour confirmer sa culpabilité. Les juges considèrent qu’il a bel et bien lancé une pierre sur la voiture d’un policier, lors des débordements qui ont secoué Poitiers le 10 octobre 2009. « Samuel le Rouge » a eu beau plaider son innocence, répéter qu’il est pacifiste, que jamais il n’aurait fait ça, rien n’y a fait. Coupable. Les juges lui ont juste accordé le privilège de l’insertion sociale (des parents aimants, un job pour payer ses études de géo) pour réformer la peine: six mois avec sursis au lieu des six mois dont un ferme qui lui a valu quinze jours derrière les barreaux de Vivonne en octobre. « Ouais, c’est lourd », souffle le rouquin qui espérait sa relaxe.

« On s’y attendait un peu »

Il a juste le temps de dire qu’il commence à en avoir « un peu ras le bol de toute cette affaire », que ça lui a déjà bouffé cinq mois de sa vie, que « c’est vraiment dégueulasse ». Et puis il s’effondre dans les bras de sa mère. De longues minutes. Avant de se reprendre et d’annoncer en reniflant à peine que ça conforte ses convictions: « On vit dans une société qui tourne pas rond. » « Une nouvelle décision d’injustice, écoeurante et alarmante », commenteront ses partisans dans un communiqué adressé à la presse un peu plus tard dans l’après-midi. « Mais je reste un pacifiste convaincu, conclut Samuel devant les caméras. Je leur montrerai qu’ils ne m’ont pas détruit. »
Même motif, même punition pour son pote Jean-Salvy Compte. Qui, lui, se montre moins affecté, ne sachant quelle réaction adopter. « On s’y attendait un peu », confie-t-il, un sourire ennuyé aux lèvres.
Et maintenant? Cassation? « On va prendre le temps d’y réfléchir », soupire le jeune étudiant, partagé, comme Samuel Bastard, entre l’envie d’en finir et celle de faire reconnaître son innocence.
Eux seuls sont venus écouter la lecture du délibéré. Entouré de leurs proches, accompagnés d’une quarantaine de discrets supporters, surveillés par de lointains policiers.

Emmanuel TOURON

••• Sur quels fondements?

 

Sur quels fondements la cour d’appel a-t-elle pris ses décisions concernant les cinq jeunes prévenus qui, tous, plaidaient leur innocence?
Jean-Salvy Compte, interpellé à 20h50, au n° 23 rue de Paris, jugé coupable d’avoir lancé un projectile métallique en direction des policiers pendant la manifestation, dans le bas de la rue Jean-Jaurès. La cour a considéré ces faits « parfaitement établis, tant par ses aveux très circonstanciés et répétés que par les constatations formelles de deux policiers ». En revanche, contrairement au tribunal correctionnel (six mois dont un ferme), la cour a pensé qu’«une peine d’emprisonnement ferme ne s’impose plus » puisqu’il est un « étudiant très bien inséré socialement », « jamais condamné » et « a pris conscience de la gravité des faits ». Six mois avec sursis.
Samuel Bastard, interpellé à 20h50, au n° 23 rue de Paris, jugé coupable d’avoir lancé une pierre sur la voiture du commissaire de police Desmartin pendant la manifestation, au niveau du Pont-Neuf. Les « aveux réitérés » du jeune homme, le fait qu’il ait été « formellement reconnu » par le policier et les traces d’impacts sur la Ford Mondéo ont forgé la conviction de la cour sur sa culpabilité. Mais pour la peine, Samuel Bastard a bénéficié des mêmes égards que Jean-Salvy: pour ce garçon « jamais condamné », « bien inséré socialement », « [entretenant] de bonnes relations avec sa famille et [travaillant] pour payer ses études », « une peine d’emprisonnement ferme ne s’impose plus ». Six mois avec sursis.
Charles Velghe, interpellé à 19h10 place De-Gaulle, après avoir été reconnu par le commissaire divisionnaire Papineau convaincu de l’avoir vu, pendant la manif, lancer un objet vers les policiers. La cour a confirmé la relaxe de Charles Velghe, estimant qu’«en l’absence d’une reconnaissance formelle [...], les faits reprochés paraissent insuffisamment établis ».
Deux mois avec sursis, en revanche, pour la fusée de détresse marine découverte dans son sac à dos. Un objet qu’il a toujours prétendu avoir ramassé par terre, en même temps que deux paires de lunettes de plongée.
Léo Clément, interpellé à 18h10 chez un fleuriste de la rue Pétonnet, en marge de la manifestation, jugé coupable d’avoir brisé les vitres d’une cabine téléphonique et incendié un conteneur à ordures au niveau du baptistère Saint-Jean. La cour a retenu que les descriptions de ses faits et gestes par les policiers étaient « précises et concordantes », qu’ils avaient trouvé dans ses poches « un briquet doré semblable à celui utilisé pour mettre le feu au conteneur ». La cour a confirmé la peine de six mois avec sursis.
Candice Cordonnier, interpellée en même temps que Léo Clément, avait été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir aidé le jeune homme à renverser le conteneur incendié. La cour a cependant retenu qu’«il n’est pas établi qu’elle a renversé ce conteneur dans le but d’aider ou de permettre à Léo Clément d’y mettre le feu ». « Aucun élément de l’enquête ne permet d’établir qu’elle a agi sciemment, en qualité de complice », elle a donc été relaxée.
En revanche, la cour a confirmé sa condamnation à 300€ d’amende pour avoir refusé de donner son ADN lors de sa garde à vue.

Emmanuel TOURON

le billet
CRS où es-tu ?
Saccage à Poitiers : culpabilités confirmées NR-CP 20-02-10 dans 10 octobre Drafts?number=182013986&part=1.5&filename=rss
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Saccage à Poitiers : culpabilités confirmées
Sur quels fondements ?
« J’espérais que la vérité éclaterait, ce n’est pas encore pour cette fois. »
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« Ben, ils sont où les CRS ? » Cravate en désordre du gars à la bourre, un jeune Poitevin pressé survole la place du palais de justice de Poitiers. Mais trouve tout de même le temps de s’étonner qu’en cette matinée de procès de “ casseurs ” et donc de manifestation probable et donc de chahut possible, les rues de Poitiers n’aient point été engoncées de ce long manteau bleu police dont on a pourtant pris l’habitude de les couvrir chaque fois qu’un groupe potentiellement contestataire a désormais l’audace de prendre le risque d’oser avoir l’inconscience de sortir un bout de banderole. Cette fois, pas un CRS sur le pavé. Et côté policiers, c’est le minimum syndical. Alors forcément, on s’amuse à être déçu. C’est vrai, quoi. On finissait par s’habituer à ses déploiements de forces préventifs à vocation sécuritaire. C’est le Français, ça. Jamais content.
Remarque, c’est les vacances…

E. T.

la phrase
« J’espérais que la vérité éclaterait, ce n’est pas encore pour cette fois. »
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Gwenn Compte, la mère de Jean-Salvy, n’a pas caché sa déception à sa sortie du palais de justice hier matin. Viscéralement convaincue de l’innocence de son fils, elle affirme que « la justice a fait son travail… mais avec les éléments dont elle dispose et le même dossier vide ».

  le chiffre
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« J’espérais que la vérité éclaterait, ce n’est pas encore pour cette fois. »
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C’est, en euros, le montant des frais supplémentaires que Samuel Bastard doit verser au commissaire Desmartin, partie civile après le caillassage de sa voiture. Ce qui porte à 1.350 € le coût de l’ardoise infligé au jeune étudiant au profit du policier. En revanche, le commissaire divisionnaire Papineau a été débouté de sa demande de dommages-intérêts à l’encontre de Charles Velghe relaxé au bénéfice du doute. La ville, partie civile pour le conteneur brûlé, ne touchera rien non plus… puisqu’elle n’en était pas propriétaire.

Les suites judiciaires du 10 octobre NR-CP 19/02/2010

Vendredi 19 février 2010

Le 14 janvier, la cour d’appel de Poitiers se penchait sur les suites des événements du 10 octobre 2009 (1). Ce jour-là, cinq jeunes Poitevins se retrouvaient à nouveau devant des magistrats: en première instance, deux d’entre-eux avaient été condamnés à de la prison ferme. Ces mêmes magistrats rendront donc leur jugement d’appel ce matin, vendredi, à 9h, qui confirmera ou pas la première décision de justice.
Les comités de soutien seront eux présents, dès 9h, devant le Palais de justice, pour attendre le rendu d’appel.
Le 23 février, deux jeunes femmes, poursuivies pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement d’ADN, seront à leur tour convoquées au tribunal. Le comité poitevin « d’antirepression policière » a d’ailleurs programmé, samedi, à 15h, à Poitiers, salle Timbaud, un débat sur le « fichage ».
(1) Le samedi 10 octobre 2009, dans l’après-midi, plusieurs dizaines de vitrines du centre-ville de Poitiers étaient saccagées.

Philippe BONNET

Pourquoi les forces de l’ordre étaient-elles si nombreuses mercredi en fin d’après midi et jeudi matin à Poitiers ?

Mardi 26 janvier 2010

Nous pouvions lire dans la NR du 15 janvier 2010 : « Que ce soit aux abords du palais de justice ou à proximité de Notre-Dame-la-Grande, les fourgons bleus et blancs de la police ne sont pas passés inaperçus. A leur bord, plusieurs dizaines d’hommes, bien équipés, ont stationné jusqu’à hier midi pour « sécuriser » le procès en appel des événements du 10 octobre. »

En ces temps de frénésie sécuritaire nous avons entendu le bruit de bottes pendant deux jours dans Poitiers en quasi état de siège : quadrillage de la ville, omniprésence voyante et outrancière des forces de l’ordre, contrôles au faciès, demande de suppression des photos des appareils photos, pléthore de policiers en civil dans la manifestation et qui ont suivi les groupes de militants après la dispersion. Deux d’entre nous ont pu échanger quelques mots avec l’un d’eux : « Vous ne trouvez-pas que ce déploiement des forces de l’ordre est excessif ? » lui avons-nous demandé. « Vous ne trouvez pas que casser des vitrines est excessif » a t-il répondu. « Ah bon, il y a eu des vitrines cassées ce soir ? » lui a-t-on dit.

Cet échange de paroles n’est-il pas indicatif de ce qui se tramait mercredi soir ? Était-ce la peur des manifestants et des actions qu’ils auraient pu mener qui mobilisait tous ces policiers ? Pourtant il était évident que l’appel à se rassembler devant le Palais de justice émanait du Collectif Justice pour tous et du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, Comité soutenu par des associations, des syndicats et des partis politiques. Les Alternatifs Poitiers, les Verts-Vienne, le Nouveau parti anticapitaliste, l’Organisation communiste libertaire, le Parti de gauche 86, la section de Poitiers du Parti communiste français, SUD Éducation 86, SUD Étudiants Poitiers, l’Union locale Poitiers CNT, la Ligue des Droits de l’Homme et les élus présents auraient-ils vraiment pu mercredi soir « casser des vitrines » ? Soyons sérieux. Ne s’agissait-il pas alors ici comme ailleurs non seulement de dissuader les acteurs et les actrices de mouvements sociaux afin qu’ils hésitent de s’engager sur le terrain politique, mais de criminaliser les militants politiques ?

Cela est symptomatique de l’esprit du temps. Durant la manifestation du 17 octobre 2009 les élus de la République ont été enfermés avec les autres manifestants dans le parc et Blossac et humiliés par les forces de police. A Catherine Coutelle qui, souhaitant parlementer avec le directeur départemental de la sécurité publique, se présentait en tant que député, un fonctionnaire de police a répondu : « j’en ai rien à foutre ». Et à Yves Jean qui se présentait comme adjoint au maire de Poitiers, un autre a répondu : « et alors ? ». C’est pour cette raison que les conseillers municipaux adjoints au maire de Poitiers ont manifesté le 19 octobre avec leur écharpe tricolore et ont distribué une déclaration solennelle malheureusement pas assez explicite. Si même les élus sont traités comme des chiens, que penser du comportement des forces de l’ordre envers les militants politiques qui n’ont pas de mandat électoral ou qui refusent toute compromission avec le système électoraliste ?

S’il y avait autant de policiers à Poitiers avant et pendant les jugements de jeudi 14 janvier, n’était-ce pas aussi une manœuvre pour faire croire que les condamnés étaient bien ceux qui avaient agi, qu’ils avaient eu ce qu’il méritaient et qu’ils devaient même être encore plus punis ce qui est cohérent avec les demandes encore plus démesurées que lors du procès en comparution immédiate de l’avocat général ? Espérons que la justice ne tombera pas dans un piège aussi grossier et que Maître Brunet se trompe lorsqu’elle dit « Cinq relaxes d’un coup ? Ce sera délicat. Car comment des magistrats pourraient-ils désavouer la police ? » (NR 15 janvier 2010). Observons que les cinq affaires se ressemblent : les preuves manquent et tout repose sur les seuls témoignages des policiers. Les cinq condamnés : militants politiques, fils d’un élu PS de la ville de Poitiers, travailleurs précaires, marginaux, sont aussi pour ainsi dire tous connus des services de police. La police et le procureur savaient donc pertinemment qui ils poursuivaient. Et puis, il y a eu des précédents. En particulier Rodolphe Juge, ce jeune professeur parisien qui était allé le 3 avril 2008, encadrer les lycéens à une manifestation et qui s’est trouvé accusé par les policiers de leur avoir lancé un caillou. Il a été poursuivi pour « violence aggravée » et « insulte » (Cf. l’Humanité du 8 avril 2008. Il a heureusement été relaxé lors de son procès du 24 septembre 2008 ( Cf. l’Humanité du 24 septembre 2008). Il faut préciser qu’il a eu la chance que le ministre de l’intérieur ne soit pas intervenu après son interpellation et que la procureur a bien fait son travail.

Jean-Francois Chazerans – Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux.

Saccage de Poitiers : débats tous azimuts NR 17 janvier 2010

Dimanche 17 janvier 2010

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Forces de l’ordre, justice, soutiens aux suspects et à leurs familles : les événements qui ont entouré les débordements du 10 octobre ont soulevé de nombreuses questions.

 

 

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Le 10 octobre et ses conséquences restent une source inépuisable de questions. Décryptage alors que se tenait jeudi le procès de cinq jeunes interpellés.

Le samedi 10 octobre 2009, le si tranquille plateau poitevin subissait l’assaut d’une opération commando de toute évidence très bien préparée. D’anti-carcérale, la manifestation annoncée s’était faite antisociale. Tant ces événements que leurs suites continuent de susciter commentaires et interrogations.
> Pourquoi Poitiers ? Poitiers a été confrontée à un déferlement de violence sans précédent. Façades souillées de messages anarchistes, jets d’objets en direction d’une police débordée, vitrines de magasins et de banques brisées rageusement comme des symboles de l’ultra-libéralisme…
Poitiers soudain vulnérable, atteinte dans son intimité. Pourquoi elle ? Ses habitants se rassurent en se disant que le commando ne l’a choisie que parce qu’elle s’est trouvée à la croisée de deux événements : le transfèrement des prisonniers de La Pierre-Levée vers le nouveau centre pénitentiaire de Vivonne (réel point d’achoppement de la manifestation ou simple prétexte ? continuent de s’interroger certains) et le festival des Expressifs au cœur duquel les casseurs savaient qu’ils pourraient se fondre pour échapper aux forces de l’ordre. Le sénateur Alain Fouché a dû sourire en coin. Lui qui, quelques jours plus tôt, se vantait de réclamer l’instauration d’un “ délit anti-cagoule ” se voyait ainsi conforté dans sa revendication par l’actualité elle-même.
> Plus de renseignements ? En sourdine, certains flics disent qu’«il y aura un avant et un après 10 octobre». Plus rentre-dedans, les avocats qui ont eu à traiter les suites judiciaires de cette affaire dénoncent « un fiasco policier ». Il est vrai que, ce jour-là, les policiers étaient moins d’une dizaine pour contenir cette « véritable horde », selon l’expression du commissaire Papineau, patron de la police de la Vienne.
Des forces de l’ordre débordées par une opération surprise ? Donc des services de renseignement défaillants ? Admettons. Mais à dénoncer la défaillance du Renseignement, ne risque-t-on pas de légitimer un renforcement de ses services, un accroissement du flicage, de la surveillance de nos vies ? A moins que, comme certains s’amusent à le laisser penser, l’information ait été volontairement cachée à nos policiers…
> Une justice trop rapide ? Le choix du parquet de Poitiers d’envoyer en comparution immédiate les individus interpellés après le saccage est également vivement critiqué par leurs avocats qui dénoncent « une justice rendue dans la précipitation » et « sous influence ». On se souvient de la venue à Poitiers du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, réclamant des peines exemplaires au moment même où siégeait le tribunal. Si fait. Trois des suspects avaient été envoyés en prison dès le soir même. Leurs familles et amis ont hurlé à la « justice expéditive », leurs avocats répètent depuis que, si à l’époque ils n’ont pas demandé le délai pourtant légal pour préparer la défense de leurs clients, c’est qu’ils étaient persuadés d’obtenir la relaxe.
Une justice sous influence ? Peut-être. Cela démontre au moins qu’elle est toujours prononcée par des hommes, avec leurs sensibilités et leurs faiblesses. C’est penser qu’elle saura aussi entendre la clameur d’une partie de la rue… et les soutiens aux suspects et à leurs familles qui, eux, continuent d’affirmer qu’ils ne sont que les dindons de l’histoire.

Emmanuel Touron

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Du procès en appel – qui s’est déroulé jeudi matin – de cinq des jeunes interpellés après le saccage du 10 octobre surgissent encore de nombreuses questions.
> « Ce jour-là, s’est souvenu le directeur départemental de la sécurité publique, notre mission était de sécuriser la préfecture et la prison. » Les priorités étaient-elles les bonnes ?
> « J’ai une solide expérience du terrain, a témoigné un commissaire présent sur les lieux. Mais je n’avais jamais vu une manifestation aussi violence. » Le 10 octobre a-t-il traumatisé les policiers ?
> « Je me suis engagé seul en direction des manifestants, a raconté le commissaire divisionnaire. Alors ils se sont retournés, j’ai failli me faire happer par la foule. » Le patron de la police a-t-il fait du zèle ?
> « Je ne suis pas violent, avait déclaré l’un des suspects en garde à vue, mais là, je me suis laissé emporter. » Quelle est l’influence du groupe sur l’individu ?
> « Neuf camions de CRS ! s’est étranglée une avocate en arrivant au palais jeudi dernier. On retombe dans l’état de siège ! » Risque-t-on de tomber dans la parano ?

Appel du procureur du 14-01-10 (NR 15-01-10)

Vendredi 15 janvier 2010
Saccage à Poitiers : ils plaident non coupable Appel du procureur du 14-01-10 (NR 15-01-10) dans 10 octobre rss
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Charles Velghe, Jean-Salvy Comte et Samuel Bastard, ici sur le banc des prévenus de la cour d’appel, ont tous plaidé non coupable hier. Ils connaîtront leur sort le 19 février.

 

 

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La cour d’appel a réexaminé hier le sort de cinq des jeunes interpellés en marge des débordements du 10 octobre à Poitiers. Délibéré le 19 février.

J e n’ai jamais lancé de pierre sur la voiture du commissaire. A la barre, Samuel Bastard a été le premier à s’expliquer sur les faits qu’on lui reproche. Et il a donné la couleur. Comme Jean-Salvy Comte, Léo Clément, Candice Cordonnier et Charles Velghe, Samuel a été jugé et condamné le 12 octobre 2009 en comparution immédiate pour sa participation aux événements qui ont violemment secoué Poitiers en marge de la manifestation anti-prison du 10 octobre 2009.

“ Cette espèce
de lâcheté… ”

Hier, devant la cour d’appel qui rejugeait ces faits, il a plaidé non coupable. Car, a-t-il affirmé, la violence va « à l’encontre de [son] éducation ». Son pote Jean-Salvy, accusé d’avoir lancé un objet métallique vers les policiers, a adopté la même posture : « Je n’ai jamais commis d’acte de violences. » Léo et Candice, interpellés chez un fleuriste, rue Pétonnet, ont affirmé qu’ils n’étaient pour rien dans l’incendie d’un conteneur à ordures rue Jean-Jaurès. Charles a, quant à lui, juré qu’il était venu dans le centre après la manif et n’avait fait que ramasser la fusée de détresse et le masque de plongée saisis dans son sac à dos.
« Moi aussi, j’ai eu 20 ans et des convictions, a commenté l’avocat général. J’ai eu des convictions et je les ai défendues jusqu’au bout. Mais la société a évolué. » Et le magistrat de regretter « cette espèce de lâcheté qui se développe à la barre et qui consiste à nier les évidences en disant “ Je n’y étais pas ” ou “ Ce n’est pas moi ” ». Admettant que ces cinq-là ne faisaient pas partie des meneurs, le parquetier a requis « des peines exemplaires », tant pour « garantir que l’institution judiciaire n’est pas insensible à ce qu’a vécu Poitiers » que pour signifier « à chacun » ce qu’on encourt quand on bouscule les canons de la paix sociale.

Des “ lampistes ”

A l’unisson, les avocats de la défense ont tous plaidé la relaxe de leurs clients. Les uns démentant des affirmations des policiers, les autres dénonçant la fiabilité des aveux signés en garde à vue par les prévenus. Tous répétant que ces gamins ne sont pas les vrais responsables du saccage de Poitiers. « Des lampistes, et nous en sommes tous conscients », a même résumé l’avocat de la Ville, partie civile. Condamnés en première instance à des peines allant de deux mois avec sursis à six mois dont un ferme avec mandat de dépôt, seront-ils tous relaxés par la cour ? Pas sûr. Car, comme l’a déclaré Me Simone Brunet en défense : « Cinq relaxes d’un coup ? Ce sera délicat. Car comment des magistrats pourraient-ils désavouer la police ? »
Jugement le 19 février à 9 heures.

Emmanuel Touron

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De nombreux fourgons de police stationnaient hier matin aux abords du palais de justice.

 

 

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« C’est pour quoi, tout ça ? » Depuis mercredi soir, la question était sur bien des lèvres. Que ce soit aux abords du palais de justice ou à proximité de Notre-Dame-la-Grande, les fourgons bleus et blancs de la police ne sont pas passés inaperçus. A leur bord, plusieurs dizaines d’hommes, bien équipés, ont stationné jusqu’à hier midi pour « sécuriser » le procès en appel des événements du 10 octobre. Le même type de dispositif avait aussi été déployé ces dernières semaines pour « encadrer » cette fois les manifestations et rassemblements de soutien aux « inculpés ».

Tous filmés !

Hier donc, il y avait foule au palais de justice. Familles, proches et sympathisants des cinq prévenus ont pu assister au procès. Pas tous cependant. Certains sont restés sur les marches et dans la salle des pas perdus pendant les 4 h 30 de l’audience.
Parmi eux, quelques-uns déploraient le fait d’être filmés et photographiés par la police, se souciant de l’utilisation qui pourrait être faite de leur image.
Au final, même si la présidente de la cour d’appel a pris soin dès le début des débats d’en appeler à la sérénité, c’est une fois de plus dans un climat tendu que s’est déroulée cette matinée.
En mettant toutefois cette affaire en délibéré au 19 février prochain, nul doute que les juges poitevins ont voulu se donner le temps de la réflexion. Pour une justice sereine, posée, réfléchie.

J.-M. G

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Ce 10 octobre 2009, Poitiers la sage, Poitiers la paisible était quelques heures durant la proie de quelque 250 « casseurs » venus d’on ne sait où. Bilan matériel important : 14 vitrines brisées, des monuments tagués, des poubelles incendiées mais aucun blessé à déplorer. L’opération commando, menée au nez et à la barbe de forces de l’ordre en net sous-effectif devait être revendiquée quelques semaines plus tard par un mystérieux groupe « insurrectionnaliste ». Ces professionnels de la violence armée n’ont à ce jour pas été démasqués. En attendant, et parce qu’il fallait bien trouver des responsables, on a désigné quelques jeunes, étudiants ou marginaux, repérés dans ou aux abords de la manifestation. Ils sont de gauche ou militants de la cause anticarcérale, mais casseurs ? Pour l’heure, la justice n’a mis la main que sur de tout petits poissons.

J.-M. G.

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Trois mois après les violences du 10 octobre 2009 à Poitiers où en est l’enquête ? Interrogé à ce sujet, le procureur de la République, Pierre Sennès, s’en tient à une communication millimétrée. Une information judiciaire avait été ouverte pour « provocation à un attroupement armé » et le pôle de l’instruction avait été saisi de ces faits. « Il n’y a pas eu de mises en examen dans ce dossier pour le moment, indique le procureur de la République. Il y a un gros travail d’exploitation technique et d’analyses à faire. » Autrement dit, le millier de pièces saisies après la dispersion de la manifestation est en cours d’analyse. Un travail long pour relever des empreintes digitales ou génétiques sur des masques, des manches de pioches… Il faut aussi compter avec le traitement de tous les documents photographiques et vidéo qui ont pu être récoltés. Les enquêteurs avaient notamment retrouvé un ticket de caisse correspondant à un achat de masques effectué à Rennes.

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