Soixante-dix militants et proches des trois Basques incarcérés au centre de détention de Vivonne ont fait le déplacement de Bayonne, hier.
A l’une des fenêtres de la prison flottait un drapeau basque. – - Photo NR
Je vous demande de ne pas vous approcher des grilles d’enceinte, de ne pas perturber le déroulement des visites et la circulation des véhicules et tout se passera bien. Avant de descendre, les consignes des gendarmes étaient claires pour chacun des passagers du bus affrété, hier matin, par l’organisation de soutien aux « prisonniers politiques basques » Askatasuna.
Ces consignes, les familles, amis et militants venus soutenir les trois détenus basques (Maïté Aranalde, Joseba Fernandez Aspurz et Mattin Olzomendi) incarcérés au centre pénitentiaire de Vivonne et grévistes de la faim depuis le début du mois de juillet, ont observé à la lettre. Ils n’avaient aucune raison de ne pas le faire. Quelques heures plus tôt, ils apprenaient qu’une de leurs revendications portant sur leur isolement des prisonniers allait être satisfaite. Arrivés vers 13 h 20, les participants auxquels s’étaient associés quelques membres du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux étaient invités par les gendarmes – une cinquantaine commandée par le chef d’escadron du groupement Claude Genty – à s’installer sur une butte herbeuse face à la prison.
Déclinant l’invitation, le groupe s’est formé en cortège pour faire le tour du centre pénitentiaire, stoppant régulièrement sa progression pour tenter de communiquer avec les détenus. Ces « parloirs sauvages » ont fonctionné. Jokin Aranalde et son épouse qui, depuis deux mois, deux à trois fois par semaine, quittent Saint-Jean-le-Vieux (Pyrénées-Atlantiques) pour voir leur fille « seulement 45 minutes chaque fois », explique-t-il, ont appris qu’elle avait cessé sa grève de la faim, ainsi que les deux autres militants basques incarcérés. « Nous sommes contents parce que c’est important qu’elle ne soit plus seule dans sa cellule. Nous avons appris qu’une détenue basque incarcérée à Versailles va partager sa cellule. Nous serons plus tranquilles mais nous aimerions qu’elle soit détenue près de chez nous. » La question du rapprochement des lieux de détention et des familles est une autre revendication d’Askatasuna.
Sylvaine Hausseguy