Archive de la catégorie ‘Liberte d’expression’

Sites anti-police: plainte d’Hortefeux AFP 26/07/2010

Mardi 27 juillet 2010

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé aujourd’hui avoir déposé plainte contre deux sites internet hostiles à la police, en marge d’un déplacement au commissariat de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

M. Hortefeux n’a pas voulu citer ces sites « pour ne pas leur faire de publicité » mais, selon une source proche du ministère de l’Intérieur, il s’agit de juralibertaire.over-blog.com et grenoble.indymedia.org.

Le ministre a dit avoir déposé plainte pour « injure et diffamation publiques contre la police ». « Il y a des campagnes qui me choquent et que je ne laisserai pas passer », a-t-il expliqué. Selon lui, le contenu de ces sites « porte atteinte à l’honneur de la police ». « Les policiers sont traités de « troupes d’assassins » et la BAC est traitée de « bande armée de criminels », a-t-il précisé.

M. Hortefeux a visité aujourd’hui en compagnie de son homologue espagnol Alfredo Perez Rubalcaba, le commissariat de police de Dammarie-Les-Lys cible d’une fusillade attribuée au groupe basque armé ETA, le 16 mars, dans laquelle un policier a péri.

M. Hortefeux a par ailleurs indiqué qu’il avait « saisi » les responsables de deux entreprises françaises, les poulets de Loué et une entreprise de rôtisserie, dont les campagnes de publicité jouent sur l’acceptation argotique du mot « poulet ». Ces campagnes de publicité « n’ont pas forcément la volonté de blesser », a ajouté le ministre « mais aussi anodine qu’elles soient, elles participent à une forme d’irrespect qui peut conduire à des dérives ».

Relaxe pour les quatre de Tours, les 6 de Pau et Alain Evillard de Poitiers ! Le délit de « diffamation », d’« outrage », d’« injure », la nouvelle arme de la censure !

Mercredi 21 juillet 2010

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux est solidaire des quatre de Tours. En effet, à l’initiative du ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, à qui ses propos racistes ont valu une récente condamnation en correctionnelle, deux militant-e-s du réseau RESF d’Indre-et-Loire, et deux du collectif Soif d’Utopies sont poursuivis devant le Tribunal correctionnel de Tours pour « diffamation publique » contre l’administration préfectorale : ils avaient dénoncé les méthodes utilisées dans la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants, rappelant celles de la police de Vichy, en particulier l’utilisation par l’administration des fichiers de la « base-élèves ».

Après l’affaire des 6 de Pau, poursuivis pour outrage pour avoir établi cette même comparaison, après la mise en examen d’Alain Evillard de Poitiers le 29 juin dernier pour avoir comparé le procureur du procès du 12 octobre 2009 à Maurice Papon, c’est un pas de plus qui est franchi dans la criminalisation du militantisme, les restrictions à la liberté d’expression, la toute-puissance sécuritaire.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux est solidaire du combat de ces militant-e-s pour le respect des droits et de la dignité de chacune et de chacun. Nous considérons qu’en s’exprimant comme elles l’ont fait, les personnes aujourd’hui poursuivies n’ont fait que suivre leur conscience, et ont dit ce que, avec des millions de nos concitoyens, nous ressentons lorsque les enfants des écoles sont utilisés pour traquer leurs parents ou lorsqu’ils expriment leur indignation face à l’ injustice.

Dans le procès qui leur est fait, nous les soutenons, et nous appelons à les soutenir. Nous demandons leur relaxe pure et simple. Nous appelons enfin à signer leurs pétitions :

4 de Tours : http://baleiniers.org/la-petition

6 de Pau : http://www.educationsansfrontieres.org/article28939.html

Alain Evillard de Poitiers : http://3cites.free.fr/spip.php?article19

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociauxantirep86@free.frhttp://antirep86.free.fr

Solidaires des prévenu-e-s de Tours

Mercredi 21 juillet 2010

Solidaires des prévenu-e-s de Tours

*******

 


 

Relaxe pour les quatre de Tours !
À l’initiative du ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, à qui ses propos racistes ont valu une récente condamnation correctionnelle, deux militant-e-s du réseau RESF d’Indre-et-Loire, et deux du collectif Soif d’Utopies sont poursuivis devant le Tribunal correctionnel de Tours pour « diffamation publique » contre l’administration préfectorale : ils avaient dénoncé les méthodes utilisées dans la chasse aux sans-papiers et à leurs enfants, rappelant celles de la police de Vichy, en particulier l’utilisation par l’administration des fichiers de la « base-élèves ».

Après l’affaire des 6 de Pau, poursuivis pour outrage pour avoir établi cette même comparaison, c’est un pas de plus qui est franchi dans la criminalisation du militantisme, les restrictions à la liberté d’expression, la toute-puissance sécuritaire.

Nous sommes solidaires du combat de ces militant-e-s pour le respect des droits et de la dignité de chacune et de chacun. Nous considérons qu’en s’exprimant comme elles l’ont fait, les personnes aujourd’hui poursuivies n’ont fait qu’exercer leurs droits de citoyens, en conformité avec leur conscience, et ont dit ce que, avec des millions de nos concitoyens, nous ressentons lorsque les enfants des écoles sont utilisés pour traquer leurs parents.

Dans le procès qui leur est fait, nous les soutenons, et nous appelons à les soutenir. Nous demandons leur relaxe pure et simple.

En 2002, le ministre de l’intérieur – aujourd’hui président de la république – avait fait poursuivre le rappeur Hamé pour le contenu d’un texte qu’il avait publié : au terme de huit années de procédure, la Cour de cassation vient de rendre définitive la relaxe prononcée par le tribunal et deux cours d’appel. C’est une victoire pour la liberté d’expression. Elle doit être consolidée par la relaxe des quatre de Tours.

Contre la pénalisation du militantisme, pour la liberté d’expression, contre la toute puissance policière, soutenons les quatre de Tours !

Relaxe pour les quatre de Tours !
 

 


Je signe l’appel Ils ont signé…
 

 

Pour la liberté d’expression et contre la censure d’Etat – Relaxe des 4 de Tours

Mercredi 21 juillet 2010

POUR LA LIBERTE D’EXPRESSION ET CONTRE LA CENSURE D’ETAT

RELAXE DES 4 PREVENU-E-S DE TOURS

DEBOUTONS HORTEFEUX

PROCES DE 4 MILITANTS LE 16 SEPTEMBRE 2010 A TOURS

POUR LA LIBERTE D’EXPRESSION ET CONTRE LA CENSURE D’ETAT

RELAXE DES 4 PREVENU-E-S DE TOURS

DEBOUTONS HORTEFEUX

 

PROCES DE 4 MILITANTS LE 16 SEPTEMBRE 2010 A TOURS

 

Le 30 avril 2010, le Ministre de l’Intérieur portait plainte contre X à propos d’un communiqué de presse intitulé « LES BALEINIERS », signé de SOIF D’UTOPIES et de RESF 37. Ce texte faisait état de forts soupçons concernant l’utilisation, par les préfectures d’Indre-et-Loire, d’Ille-et-Vilaine et de Guyane, du fichier « Base-élèves » pour le repérage des parents sans-papiers, traitant ainsi les enfants comme des appâts, pour organiser l’expulsion du territoire de de ces familles. Ce communiqué précisait en outre que ces pratiques de chasse à l’enfant rappelaient celles de la police de Vichy.

 

Hortefeux entend interdire toute comparaison historique entre des comportements actuels de certains fonctionnaires préfectoraux, de la police ou de la gendarmerie, et ceux que l’on a connu pendant la Seconde guerre mondiale en France. Pour lui, comparaison vaut diffamation. C’est ainsi que, récemment, le préfet des Pyrénées Atlantiques a porté plainte pour « outrage » contre 6 personnes qui, choquées par les conditions d’arrestation d’une famille sans-papiers, ont voulu alerter les autorités en faisant un rapprochement avec certaines pratiques employées sous l’occupation. Elles ont comparu devant le tribunal de Pau le 11 juin 2010. Le délibéré du procès sera rendu le 12 août prochain.

 

Faire ces comparaisons, ce n’est pas affirmer que Pétain est de retour, que Sarkozy, c’est Pétain ou que Hitler se cache derrière le masque de Le Pen… Comparer des situations, c’est s’interroger sur des processus, qui amènent des comportements et justifient des pratiques de certains fonctionnaires, en prenant appui sur l’expérience historique que représente le régime de Vichy. C’est interroger l’évolution des politiques de « gestion des flux migratoires », qu’elles s’appellent « immigration choisie » ou « politique des quotas ». C’est questionner la mise en œuvre de la politique du chiffre, traduction concrète d’une xénophobie d’Etat. C’est s’interroger sur l’utilisation de fichiers comme celui de « Base-élèves » à des fins non pédagogiques. Comparer n’est pas synonyme d’amalgamer ! Dans ce contexte, comparer n’est pas plus diffamer.

 

Que le Ministre pense que ces comparaisons n’ont pas lieu d’être ; que la politique et les méthodes de la chasse aux sans-papiers n’ont aucune résonance avec notre passé…, c’est son opinion. Comme toute pensée, celle-ci peut être débattue. Mais nous n’acceptons pas qu’il décide de censurer ces débats en poursuivant pénalement toute personne pour qui les comparaisons historiques sont des éléments de réflexion sur l’évolution de la société. C’est là l’enjeu principal du procès du 16 septembre fait à 2 militants de SOIF D’UTOPIES et 2 militants de RESF 37 appelés à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Tours.

 

Ce faisant, le Ministre traite en délinquants les militants qui expriment leur solidarité envers les immigrés, luttent pour l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, la fermeture des camps de rétention et leur disparition. A travers ce procès, le pouvoir tente de criminaliser les mouvements sociaux pour intimider et réprimer les acteurs de cette contestation.

 

Si le tribunal nous condamne, il entérinera la censure que veut imposer le Ministre de l’intérieur. Nous n’accepterons pas de voir empêché le travail de mémoire, et les réflexions qu’il suscite. Nous condamner serait condamner le travail historique de comparaison. Nous refusons le diktat idéologique qui voudrait réduire l’analyse historique aux commémorations officielles qui n’ont d’autre fonction que de produire une histoire « lisse » et déculpabilisante, sans interroger son contenu et le sens qui s’en dégage. Nous refusons qu’à travers les poursuites judiciaires qui sont intentées contre nous se poursuivent l’intimidation des militants et la criminalisation des luttes sociales.

 

LE 16 SEPTEMBRE : RELAXE DES 4 PREVENU-E-S DE TOURS

HORTEFEUX DOIT ÊTRE DEBOUTE !

Tours, le 10 juillet 2010

les 4 prévenu-e-s du 16 septembre

Trois militants basques en grève de la faim NR 16/07/2010

Vendredi 16 juillet 2010

Le centre de détention de Vivonne  héberge dans ses murs plusieurs  militants basques. -

Le centre de détention de Vivonne héberge dans ses murs plusieurs militants basques. –  - Photo NR

Trois militants basques en grève de la faim NR 16/07/2010 dans Basques

Selon le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux qui, dans un communiqué, appelle à un rassemblement de soutien le samedi 17 juillet devant le centre de détention de Vivonne-Poitiers, trois militants basques incarcérés dans l’établissement sont actuellement en grève de la faim. L’organisation de soutien « aux prisonniers politiques basques » Askatasuna, organise le même jour un rassemblement devant la prison. Un car partira de Bayonne avec militants, famille et amis des détenus.
Maïte Aranalde est en grève de la faim depuis le 2 juillet à Vivonne-Poitiers. Le lendemain 3 juillet Joseba Fernandez Aspurz (arrêté lors d’une fusillade à Dammarie-les lys et se revendiquant d’ETA) et Mattin Olzomendi (accusé d’attentats contre des agences immobilières au pays basque nord), détenus eux aussi à Vivonne, sont entrés à leur tour en grève de la faim.
Ils protestent contre les conditions de détention (entraves au courrier et au droit de visite) et affirment leur solidarité avec deux autres basques : Arkaitz Agirregabira en grève de la faim à la prison de Bourg en Bresse depuis 29 jours, et Mikel Karrera depuis le 27 juin contre les mises à l’isolement et demandent leur regroupement avec d’autres prisonniers basques.

Pays Basque Info / Les six de Pau Par Marie Cosnay, écrivaine 14 juin 2010

Lundi 14 juin 2010

Pays Basque Info / Les six de Pau

 

 

source : http://www.paysbasqueinfo.com/fr/co…

 

Par Marie Cosnay, écrivaine

 

En juillet 2008, la famille Kuka, d’origine albanaise, avec ses deux enfants de 5 et 7 ans, a été enfermée au Centre de Rétention Administrative d’Hendaye, sur décision du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Cette décision a entraîné de nombreuses réactions de protestation, plusieurs particuliers faisant par courriel connaître leurs positions au représentant de l’Etat. Estimant que ces écrits recelaient «un délit d’outrage», Philippe Rey a déposé plainte contre six personnes. Le délit d’outrage concerne le parallèle fait par ces personnes entre la décision du préfet et les méthodes des nazis et du régime de Vichy. Le terme « rafle » sera au centre des débats qui s’ouvriront le jeudi 10 juin au matin devant le tribunal de Pau.

 

Quelques remarques : les mots, s’ils sont attachés à une histoire, ne lui appartiennent pas. Une « rafle » a un sens, un « camp » a un sens. L’histoire s’est de nombreuses fois emparée de ces mots pour signifier des faits comparables quoique survenus dans des contextes différents. La rafle dont le XXIème siècle européen ne se remet pas, les camps dont le XXIème siècle européen ne se remet pas, on les connaît, hélas. Rafle et camps dont notre « identité nationale » peut rougir, et pour cause. Quand les policiers de la PAF interpellent au faciès, dans les trains, les villes, aux frontières, aux abords de Lourdes, à Paris, dans les écoles il n’y a pas si longtemps, ceux dont ils peuvent imaginer qu’ils sont démunis de papiers et qu’ils grossiront ainsi les chiffres des expulsions, il s’agit bien de rafles.

 

Quand on tend un piège à Clermont Ferrand à un étudiant provisoirement « sans papiers » après qu’il a témoigné devant les cameras de France 3, quand celui-ci constate en garde à vue que ses photographies sont punaisées au mur, on peut appeler ça une chasse à l’homme. Quand la chasse à l’homme a lieu en nombre, en chiffres, dans les CAF, les préfectures, les lieux publics, les gares, les écoles, il s’agit bien évidemment de rafles.

 

Appeler les rafles des « mesures d’éloignement » et les camps d’enfermement pour étrangers des « Centres de Rétention Administrative » signale deux choses : la première, que tout en brandissant contre ceux qui ne l’ont pas l’« identité nationale » française, on préfère en cacher l’aspect le plus honteux, le plus douloureusement honteux. On sait déjà cela. On le sait chaque jour. Il n’est pas facile de dire « rafle » et il n’est pas facile non plus de parler de Sétif. Un représentant du Préfet, lors du passage devant le Juge de la Liberté et de détention d’une famille que les lois capricieuses  de l’Europe ont rendue « sans papiers », dit aux auditeurs et témoins présents qui ne lui demandaient rien : « on n’est pas des nazis, quand même »… Pourquoi quand même ?

 

La deuxième chose que signale la sémantique est tout aussi grave, parce qu’elle a des conséquences imprévues, imprévisibles. Victor Klemperer, qui a survécu à l’Allemagne nazie, expliquait dans la Lingua Tertii Imperii qu’entre autres glissements notoires, la langue utilisée par le troisième Reich agençait les termes ayant trait à « l’organique », à « ce qui pousse naturellement », avec des expressions mécaniques. Ce mélange, à force que « la langue pense et poétise à notre place », finit par rendre caduque la dignité humaine, finit par assimiler l’humain à des « pièces », des « éléments ». Une mesure d’éloignement, une rétention administrative : on n’y entend pas beaucoup l’humain qui souffre, derrière. De là à ne plus penser l’humain qui souffre, derrière…

 

Est-ce que je compare ici les crimes de guerre de la plus haute gravité à la politique utilitariste et à courte vue de notre Europe qui se débat dans de tout autres soucis que dans les 40 ? On ne compare toujours que le dissemblable, jamais un évènement avec lui-même. Je ne compare ici que ce que les six de Pau ont comparé : ce premier pas qui mène à ce qu’on ne sait pas encore parce qu’on ne peut pas le savoir, parce qu’on ne peut pas l’imaginer. Ce qui est fortifiant, c’est que des citoyens, apercevant ce déni d’histoire recouvert de baume identitaire (ou communautaire) français s’élèvent et disent : quand on ne veut pas voir ce qui a été, comment verra-t-on ce qui sera ? Rappeler alors Vichy, quand on sait que l’Etat français des années 2010 n’est évidemment pas Vichy, rappeler pourtant Vichy comme la plus grande honte est une manière rapide et inquiète de faire entendre que la mise à l’écart et l’expulsion d’une partie de la population peuvent avoir des conséquences terribles, dont on a un exemple proche, exemple que les représentants de l’Etat et les citoyens alarmés réprouvent violemment ensemble.

 

L’indignation d’un côté, la plainte de l’autre pour « délit d’outrage », disent clairement le repoussoir commun qu’est Vichy.  Il n’y a pas que les glissements sémantiques que l’on peut comparer. Le code d’entrée de séjour des étrangers (le CESEDA) change à une vitesse ahurissante. Fabriquer des lois spéciales pour étrangers comme c’est le cas (le nouveau CESEDA du mois de septembre promet la rétention administrative des étrangers pendant cinq jours avant que la justice, en la personne du JLD, ne s’en mêle) a une couleur trouble de déjà-vu, et inquiète à juste titre : que ferons-nous de la xénophobie, probablement ni cherchée ni pensée, que les lois qui isolent les gens et les criminalisent commencent à fabriquer à grande allure ? Par ailleurs, comment ne pas comparer, quand on a assisté, impuissant, à une expulsion musclée (ou moins musclée) d’étrangers avec ou sans enfants, l’attitude de ceux, nombreux, à diverses échelles de responsabilités, qui « font leur boulot » à l’attitude de ceux qui ont fait en d’autres temps « leur boulot », à l’attitude de ceux qui en d’autres circonstances, plus ou moins tragiques, le feront encore ?

 

Les policiers qui menaient les juifs au Vélodrome d’hiver ne savaient pas ce qui arriverait aux personnes raflées. Le pire n’avait pas eu lieu. Ils faisaient leur boulot, n’hésitant pas à s’apitoyer parfois, comme on le voit toujours, en tous lieux et toutes circonstances. Celui-ci est humain, il doit avoir des enfants, celui-là a pleuré, etc. On compare, certes. Mais on ne compare pas des hommes aux hommes ni des faits aux faits, ni surtout des actes aux conséquences des actes passés. On compare des attitudes. L’attitude qui est la plus facile à suivre et dont il faut se méfier, jusque dans notre vie courante, sans relâche est celle qui consiste « à faire son boulot ».

 

Cette question de l’attitude, de la responsabilité, ce souci de soi qu’il nous faut garder de façon exigeante en toutes circonstances afin de ne jamais « devenir sa fonction », afin de continuer à penser au singulier, je me demande ce qu’en font aujourd’hui et en feront demain les enseignants : les concours 2011, capes et agrégation, réservent quelques points (6/20) à l’évaluation de leur capacité à respecter « la communauté éducative ». Mettre en place un système d’enseignement où les candidats doivent prouver qu’ils appartiennent sans réserve à « la communauté éducative », qu’ils possèdent les valeurs normatives qu’ils transmettront à leur tour, voilà qui n’est pas ce que l’on peut faire de mieux pour prendre ses distances avec l’esprit de Vichy, voilà qui n’est pas ce que l’on peut rêver de mieux pour garder la pensée en alerte et voir venir les dangers, invisibles d’abord, tragiques ensuite, que les agencements politiques à courte vue peuvent provoquer.

lundi 14 juin 2010.

Compte rendu bref et partiel de l’audience du 10 juin à Pau, Resf64 11 juin 2010

Vendredi 11 juin 2010

 RESF - logo cartouche et  texte

 

Compte rendu bref et partiel de l’audience du 10 juin à Pau

 

 

Voir aussi reportages et articles


Il y avait 50 personnes dans la petite salle d’audience. Beaucoup sont restées debout. 250 personnes se sont relayées à l’extérieur de 8h à 13h30.

Les textes de soutien envoyés par les diverses organisations locales ou nationales ont été lus à plusieurs reprises au cours de la matinée, au dehors, grâce à la sonorisation apportée par les compagnons d’Emmaüs de Lescar. Plusieurs personnalités locales et nationales sont venues apporter elles-mêmes leur soutien et se sont exprimées au micro. La presse écrite, parlée et télévisée était présente.

Le pique-nique a été très réussi. Les compagnons d’Emmaüs ont donné à la caisse de soutien aux « six de Pau » la moitié de la recette de la vente des sandwiches et des crêpes.

 

Le procès a été très intéressant. Il s’est déroulé dans une ambiance tendue, comme si chacun dans la salle était inculpé. 

 

Le rédacteur de ce compte-rendu n’a pas pu assister à l’interrogatoire des prévenus. Il est arrivé au moment où les témoins commençaient leurs dépositions.

 

Après une plaidoirie qui a semblé peu convaincante et peu convaincue, l’avocat du préfet a demandé l’euro symbolique contre les prévenus.

Le procureur a plaidé un peu en retrait aussi, mais perfidement : il a reproché aux inculpés d’être lettrés et intellectuels, ce qui aurait dû leur interdire la pratique de la comparaison historique. Il a requis 1000 euros d’amende avec sursis, par principe.

 

Ce sur quoi a rebondi une des avocates en expliquant que ce que cherchaient justement le préfet et le procureur, c’était la condamnation pour sa valeur d’exemple.
Emmanuel Terray a démonté l’argumentation de l’illégitimité de la comparaison de méthodes policières de deux époques différentes. Il s’est étonné de ne pas être poursuivi, alors qu’il a publié depuis longtemps des textes où il justifie ce qui est reproché aux prévenus. « A partir du moment où un gouvernement décide qu’il y a des citoyens indésirables, a-t-il poursuivi, c’est pareil, les techniques policières sont les mêmes qui ont été employées sous l’Occupation, en Algérie et maintenant en France. Quand le ministre Besson déclare dans le Journal du Dimanche « on ne sépare pas les parents des enfants », c’est mot pour mot ce que répondaient Laval et Bousquet aux autorités religieuses. C’est une coïncidence, mais c’est malheureux. Cette comparaison est légitime et fait partie du débat politique. L’actuel procès n’a pas lieu d’être. »

Isabelle Larrouy a « scotché » la cour et la salle en racontant très simplement ce qu’elle avait entendu et vu, en rappelant les diverses arrestations commises par la police et les conditions scandaleuses dans lesquelles elles avaient été commises.
Claude Laharie, historien du camp de Gurs, a expliqué en quoi des pratiques policières pouvaient être comparables. « Peut-on faire allusion à Vichy ?, la question mérite d’être posée. Les allusions sont inévitables, le terme d’outrage est démesuré : il y a une forme de dramatisation ».

Le procureur tente de le déstabiliser avec une étrange et incongrue question sur la pédophilie. Comme il fait plus tard allusion au négationnisme. Deux fois des coups bas qui montrent le malaise dans lequel l’accusation s’est elle-même plongée.

Jean-Jacques Le Masson a montré que la plupart des gens faisaient spontanément le rapprochement avec cette époque douloureuse quand ils apprenaient les arrestations de familles et d’enfants. Il a catégoriquement nié que quiconque ait eu l’intention d’outrager le préfet. Il a ajouté que le préfet devrait réfléchir au fait que si les gens n’osent plus parler à cause de l’intimidation recherchée avec la demande de sanction,  la société s’approchait du type de celle dont l’évocation semble fâcher si fort le pouvoir.


C’est ce qu’a plaidé Me Noguères, vice-présidente nationale de la Ligue des Droits de l’Homme : « la cible visée est RESF pour le travail de défense acharnée des enfants de familles étrangères. Mais comme vous n’osez pas l’attaquer de front, vous vous en prenez à des personnes de toute la France, qui n’ont fait que réagir à des informations données par RESF. Il s’agit clairement d’une tentative d’intimidation. »

C’est ce qu’a plaidé Me Bonnin, démontrant la volonté d’intimidation du préfet.

Me Massou dit Labaquère a défendu quatre des six prévenus, en insistant sur le fait qu’il était faux de prétendre que les prévenus aient assimilé le préfet avec les nazis et que le « comme » dont s’est saisi le procureur n’a qu’une valeur de comparaison de méthodes policières similaires. Elle a repris l’argument de Me Bonnin : ne pas confondre outrage et outrance.

Le procureur a fait le lien avec le procès pour négationnisme qui a eu lieu quelques semaines plus tôt à Pau, lors duquel le prévenu avait lui aussi argumenté sur la liberté d’expression. Les avocats de la défense ont rappelé ce qu’est le négationnisme et ce qu’est la liberté d’expression. Jean-Jacques Le Masson avait souligné dans son intervention que RESF ne pratiquait pas la comparaison des méthodes policières actuelles avec celles de l’époque nazie, afin de ne pas affaiblir le caractère monstrueux de la politique des nazis. Mais, avait-il ajouté en donnant un exemple récent à Bayonne, le souvenir des époques cruelles de notre histoire est comme un spectre qui plane non seulement dans l’esprit de ceux qui condamnent les arrestations actuelles, mais aussi dans l’esprit de ceux qui les commettent.

Cette audience a duré de 9 heures à 13 heures sans interruption. Les 6 de Pau ont été courageux et dignes : le procureur s’est montré virulent, n’ayant sans doute pas d’autre angle d’attaque que ce qu’il a appelé de la pédagogie, et la dissertation sur les grands principes républicains auxquels il a dit être, lui, attaché.

 

Le verdict a été mis en délibéré au 12 août.

 

 

RESF64, le 11 juin 2010

Soutien à Alain : l’indignation n’est pas un crime !

Dimanche 30 mai 2010

Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 8 juin prochain à 14h30.

Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 7 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux Alternatifs VienneEurope Ecologie - Les Verts – VienneNouveau Parti AnticapitalisteOrganisation communiste libertaireSection de Poitiers du Parti Communiste FrançaisCollectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en FranceLa CimadeLe groupe Pavillon Noir de la FA - SUD Education 86Solidaires
Contact : antirep86@free.fr

Trois militants de Segi refusent un « stage de citoyenneté » Semaine du 28/12/2009

Mercredi 30 décembre 2009

Lire l’article sur le site
Les trois membres de Segi interpellés pour vol de drapeaux français le 11 novembre dernier ont indiqué lundi qu’ils refuseraient d’effectuer le « stage de citoyenneté » proposé par le médiateur de la République de Bayonne en guise de sanction. Dans un communiqué de presse, les trois militants basques, poursuivis pour « vol en réunion », ont estimé que « ce stage n’est rien d’autre qu’un outil pour transmettre les valeurs de la République française ».Andoni Anetas, Antton Rouget et Aintza Zufiaurre considèrent cette proposition « comme une provocation ». « Ils savent très bien pourquoi nous avons retiré ces drapeaux et ce que représente notre geste. Ce stage, d’une durée de deux jours, a pour objectif de montrer ce qu’est être un bon citoyen français. Ce genre de stage n’a aucun sens et nous n’avons pas de leçons à recevoir de leur part ! » indique le communiqué.
Parallèlement, le communiqué indique la mise en place d’une « campagne » afin de « rencontrer tous les acteurs de la jeunesse et de mener conjointement une réflexion » sur les « attaques incessantes à l’encontre de la jeunesse ».

Les trois militants de Segi ont été arrêtés en flagrant délit de vol de drapeaux le 11 novembre sur le monument au mort d’Ustaritz.
Selon les enquêteurs, qui surveillaient les lieux, ce type de vol est fréquent au Pays Basque lors de commémorations nationales.

[zpajol] 1 euro pour l’honneur du sous-préfet de Calais et 1500 euros pour avoir mis en cause sa fonction

Jeudi 26 novembre 2009

—– Original Message —– From: « inter luttes calais »
To:
Sent: Wednesday, November 25, 2009 8:22 PM
Subject: [zpajol] 1 euro pour l’honneur du sous-préfet de Calais et 1500 euros pour avoir mis en cause sa fonction

Fin octobre 2008, le sous-préfet et la maire de Calais attaquait le squat Pagniez, refuge de 300 érythréens.
Début novembre, le sous-préfet menait trois chasses à l’homme afghans dans la jungle, dans une voiture banalisée.
Témoins de la deuxième, la bénévole et moi contactions JC Lenoir et d’autres pour venir renforcer notre maigre effectif.
A l’occasion d’une disjonction entre nos groupes, les CRS s’en prenaient étrangement à JC Lenoir qui se retrouva en garde à vue.
Le soir-même, j’envoyais sur le site indymedia un article sur son arrestation et toutes mes pensées sur le sous-préfet de Calais.

J’y dénonçais le rôle du sous-préfet de Calais, dans la rafle et
la tentative d’expulsion de masse vers l’afghanistan.
Je l’avais aussi accusé d’avoir fait arrêter JC
Lenoir de Salam, de diriger une sous-préfecture xénophobe et de choisir par ses actes le camp
de la France de Pétain.

Le ministère de l’Intérieur avait déposé plainte fin
novembre 2008, puis le sous-préfet en décembre.
Au tribunal, le 6 octobre 2009 (jour de la tentative d’expulsion par Lille lesquin) le sous-préfet avait réclamé 1 euro symbolique pour
son honneur.
Le procureur réclamait 4500 euros.

Ce mardi 24 novembre, le sous-préfet a obtenu l’euro symbole de son
honneur et les 750 euros de frais de justice.
Le ministère civil a obtenu 1500
euros.

Je fais appel de ce jugement. Je n’avais pas pu produire les
preuves dans le délai des 10 jours par la faute des huissiers qui se sont tous
déclarés incompétents sur Calais ou débordés sur Boulogne-sur-Mer, sauf un mais trop tardivement…

Quand on attaque un rouage de l’Etat, les rouages
de l’Etat nous le rendent bien.

12