Archive de la catégorie ‘Liberte sous pression’

Trois militants basques en grève de la faim NR 16/07/2010

Vendredi 16 juillet 2010

Le centre de détention de Vivonne  héberge dans ses murs plusieurs  militants basques. -

Le centre de détention de Vivonne héberge dans ses murs plusieurs militants basques. –  - Photo NR

Trois militants basques en grève de la faim NR 16/07/2010 dans Basques

Selon le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux qui, dans un communiqué, appelle à un rassemblement de soutien le samedi 17 juillet devant le centre de détention de Vivonne-Poitiers, trois militants basques incarcérés dans l’établissement sont actuellement en grève de la faim. L’organisation de soutien « aux prisonniers politiques basques » Askatasuna, organise le même jour un rassemblement devant la prison. Un car partira de Bayonne avec militants, famille et amis des détenus.
Maïte Aranalde est en grève de la faim depuis le 2 juillet à Vivonne-Poitiers. Le lendemain 3 juillet Joseba Fernandez Aspurz (arrêté lors d’une fusillade à Dammarie-les lys et se revendiquant d’ETA) et Mattin Olzomendi (accusé d’attentats contre des agences immobilières au pays basque nord), détenus eux aussi à Vivonne, sont entrés à leur tour en grève de la faim.
Ils protestent contre les conditions de détention (entraves au courrier et au droit de visite) et affirment leur solidarité avec deux autres basques : Arkaitz Agirregabira en grève de la faim à la prison de Bourg en Bresse depuis 29 jours, et Mikel Karrera depuis le 27 juin contre les mises à l’isolement et demandent leur regroupement avec d’autres prisonniers basques.

La Cour de cassation donne raison à La Rumeur contre Nicolas Sarkozy Libération 25-06-10

Mardi 29 juin 2010

Un jugement intéressant de la cour de cassation sur les histoire d’outrage, de diffamation, etc…

http://www.liberation.fr/societe/0101643537-la-cour-de-cassation-donne-raison-a-un-rappeur-contre-nicolas-sarkozy
La Cour de cassation donne raison à La Rumeur contre Nicolas SarkozyAprès huit ans de procédure, la cour de cassation a donné finalement raison à Hamé, rappeur du groupe La Rumeur, contre l’ex-Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.  «Le vent a tourné, ça valait le coup d’être endurant, jubile l’avocat du rappeur, Dominique Tricaud. Pour la première fois, les plus hauts magistrats de ce pays viennent de reconnaître qu’il n’est pas diffamatoire de dire que « les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces l’ordre sans que les assassins ne soient inquiétés ».»Son client, Mohamed Boroukba, dit Hamé, est moins enthousiaste : «Tout ça pour ça ? Cinq procès, huit ans de procédure… pour me dire que j’avais le droit d’écrire ce que j’ai écrit.»C’est que l’affaire, somme toute banale d’un rappeur poursuivi pour diffamation envers la police nationale, avait pris une tournure politique. Elle se situait sur un autre cadre juridique, celui de la liberté de la presse, et pour la première fois dans une affaire de presse, l’Etat s’était pourvu une deuxième fois en cassation pour dénoncer la deuxième relaxe de la cour d’appel de Versailles.
En juillet 2002, c’est le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui porte plainte pour «diffamation, atteinte à l’honneur et la considération de la police nationale» contre Hamé non pas pour une chanson mais pour un article publié dans un fanzine qui accompagne la sortie de leur album L’ombre sur la mesure.

Passages non diffamatoires
Dans ce texte, L’insécurité sous la plume d’un barbare, écrit pendant la campagne présidentielle 2002, Hamé démontre que les jeunes de banlieue plutôt qu’acteurs de l’insécurité en sont surtout les victimes.

Le fanzine tiré à peine 10.000 exemplaires n’a pas fait long feu, puisqu’il était retiré des présentoirs lors des concerts deux mois après sa parution. Depuis huit ans, ce sont surtout les magistrats qui se sont penchés sur ce texte, dans les tribunaux de grande instance, les cours d’appel de Paris et de Versailles, la Cour de cassation…

À chaque relaxe, le Parquet faisait appel, jusqu’à un deuxième passage en cassation. Finalement lors de l’audience du 11 juin, l’avocat général a demandé le rejet du pourvoi en cassation, stipulant que cet article participe au débat d’idées, que la Cour européenne rappelle que dans une société démocratique, on a le droit d’avoir des jugements sévères sur les institutions.

Les trois passages incriminés de L’insécurité sous la plume d’un barbare ne peuvent être considérés comme diffamatoire car les faits retranscris ne sont pas assez précis et déterminés. A défaut, il ne s’agit que d’une injure ou d’une opinion. Il souligne que l’emploi du terme «assassin» est certes injurieux, mais il ne peut être condamné car le ministère de l’Intérieur n’a pas poursuivi pour ce délit mais pour diffamation. Après le jugement, Hamé s’est félicité dans un communiqué de l’indépendance de la justice.

Ce jugement intervient alors qu’à Pontoise, cinq habitants de Villiers-le-Bel sont jugés aux assises pour «tentatives d’homicides volontaires sur des fonctionnaires de police» pendant les émeutes qui ont touché leur ville les 25 et 26 novembre 2007.

A lire aussi, «Tous coupables», un portrait du groupe La Rumeur

et un article détaillé de 2008 sur l’affaire: «La Rumeur vit avec la justice aux trousses pour quelques mots».

 

La Rumeur vit avec la justice aux trousses pour quelques mots Libération 05-06-2008

ARNAUD Didier

Deux cent vingt-sept lignes. «Un texte très bref, plein d’images littéraires, de métaphores et d’hyperboles. Et trois critères récurrents : la brièveté, la virulence et le sentiment d’injustice.» C’est Dominique Lagorgette, une linguiste spécialiste du pamphlet, qui s’exprime. Elle parle du texte écrit par Mohamed Bourokba, dit Hamé, 33 ans, rappeur du groupe La Rumeur, sweat vert, capuche, et jeans. Dominique Lagorgette relativise. Elle a trouvé des choses «bien plus violentes», chez Sade, Voltaire, ou The Last Poets. «Je ne voudrais pas vexer le groupe, mais je serai tenté de dire : « peut mieux faire »». A cause de ces 227 lignes, Hamé s’est encore retrouvé mardi devant la justice, à la huitième chambre de la cour d’appel de Versailles. Est-ce de l’acharnement ? Relaxé d’abord, en 2003, ensuite, en 2004. A chaque fois, le parquet a fait appel, contredisant ses propres réquisitions. La troisième fois, c’est la Cour de cassation, en 2007. Elle estimait qu’il y avait bien diffamation.

A Versailles, autour d’Hamé, se trouvent des «fans» de La Rumeur, mais aussi la rappeuse Casey, des proches du groupe Noir Désir, des militants du Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) et de l’association Les mots sont importants. Le public pouffe lorsque le président parle du rap «bling-bling», ou évoque, comme s’il s’agissait d’un mot français, le «tauque-chaud» [talk-show, ndlr].« talk (prononcer tauque) show » où ils sont invités

«Convulsions». De quoi parle-t-on ? De phrases tirées d’un article publié sous le titre «Insécurité sous la plume d’un barbare». Il accompagnait l’album du groupe La Rumeur, L’ombre sur la mesuresorti en 2002. Hamé écrivait : «Les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété.» Mais aussi : «La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers, c’est avoir plus de chance de vivre des situationsde discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières.»

C’est de la police dont il est question lors de cette audience. Elle pour qui Nicolas Sarkozy a apposé sa signature au bas de la plainte qui vise le groupe de rap. Hamé s’exprime doucement, avec des mots choisis. Il ironise. Quand il a écrit, il n’était pas «pris de convulsions. J’avais toute ma conscience et ma raison». Hamé déroule son argumentaire : Il a voulu «renverser la perspective». Sa première intention, «c’était d’indiquer que derrière le thème de l’insécurité qui occupe les ondes il y a des formes d’insécurité dont on ne parle pas». Celle des abus policiers. Il raconte aussi que dans ses morceaux il essaie de faire le lien entre le passé et l’avenir, l’histoire de l’immigration et celle du colonialisme. Selon lui, tout cela a à voir «avec nos désordres intimes et les difficultés de ce qui se joue en nous», confie-t-il, énigmatique. Et puis, il se fait soudain pragmatique : «15 contrôles d’identité musclés par semaine, mon article ne pèse rien à côté de cela». Et s’il était besoin de préciser, il ajoute : «C’est bien souvent une population, pas que des jeunes, mais d’une même couleur de peau, qui est visée.»

Au secours d’Hamé, son avocat a cité à la barre Jean Pierre Garnier, ingénieur de recherche au CNRS. Garnier évoque «l’actualité» du texte, qui «résume le vécu de la majorité de la population masculine qui vit dans les quartiers». Notamment le «harcèlement souvent agressif des forces de l’ordre», et les «décisions de justice deux poids deux mesures [selon qu'on est du côté de la police ou du citoyen lambda, ndlr]». «Quel effet d’entraînement peut avoir un tel texte sur une population jeune ?» demande le président. «Au plan littéraire, il est accessible à ceux qui ont un certain niveau culturel», répond le chercheur. A l’appui des propos d’Hamé sur les violences policières, l’historien Maurice Rajfus note ce qu’il nomme une «invariance» dans le comportement des forces de l’ordre. Entre 1977 et 2001, il a répertorié 196 morts. Depuis 1982, il en a relevé 80. «En majorité des jeunes mineurs, d’origine maghrébine qui avaient reçu une balle dans le dos ou la tête. La seule chose qu’on n’apprenne pas dans les écoles de police, c’est comment ne pas se servir de son arme», lance-t-il. Puis il conclut : «Il faut que les policiers cessent de considérer le reste de la population comme suspecte.» Vient ensuite Jean-Luc Einaudi, spécialiste des événements d’octobre 1961. Il parle de l’«écho» qui a résonné en lui dans les mots d’Hamé, à propos des «assassins non inquiétés». Ils lui rappellent cette «vaste tentative d’étouffement et de dissimulation des Algériens tués par des policiers» avant et après octobre 1961 – plus de 400 disparus -, ces 60 informations judiciaires ouvertes à la demande du préfet «toutes closes par des non-lieux».

Impunité. En détachant singulièrement les syllabes, l’avocat général demande la condamnation d’Hamé. «Il ne s’agit pas de voir brocarder la police à la manière de Brassens, scande-t-il. Les allégations portent atteinte à l’honneur et la considération de la police nationale dont on affirme qu’elle agit criminellement.» Quant aux comparaisons avec les faits d’octobre 1961, il juge que c’est «un élargissement du champ spatio-temporel non exempt d’une part de subjectivité». Les avocats du rappeur persistent, plaident encore la relaxe. Dominique Tricaud explique qu’il y a dans le dossier des «particularités procédurales invraisemblables, notamment un pourvoi du parquet général en matière de presse c’est du jamais-vu». Pour lui, ce dont parle Hamé ne sont pas des faits suffisamment «précis pour qu’on puisse les qualifier d’injures». Qui plus est, l’arrêt de la Cour de cassation est un «oukase», qui «cite des faits qui ne sont pas dans la prévention». Il évoque enfin ce rapport d’Amnesty International qui conclut à un système d’impunité des policiers en France particulièrement dans les quartiers sensibles. Pour lui, si Hamé est là aujourd’hui, c’est parce qu’il a «honte» que son père a été «ratonné» quand il était ouvrier agricole, dans les années 60, en France. «Les médias parlent du rap avec un prisme réducteur, pas en écoutant ce qu’il dit», avait souligné un journaliste cité par la défense. Les magistrats versaillais le contrediront-ils ? Délibéré le 23 septembre.

Arrêtée après avoir collé des affiches dénonçant un « tabassage gratuit » CP 24-06-10

Jeudi 24 juin 2010

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Les affichettes étaient visibles, hier matin, dans les rues piétonnes de Poitiers, et sur le mobilier urbain de la place de la Liberté où a eu lieu la rixe de lundi soir.

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Après la rixe survenue dans la nuit de lundi à mardi entre des policiers et un groupe venu soutenir une jeune femme en cours d’interpellation, des affichettes ont fleuri dans la ville.
Mardi soir, une jeune femme est repérée en train de coller sur tous les supports possibles, bancs, poteau, armoires électriques, des affichettes photocopiées. Le titre «Fête de la musique» n’a pas grand-chose à voir avec le reste du texte. Il dénonce ce qu’il qualifie de «tabassage gratuit de la police envers des passants Place de la Liberté», le tout sous la direction du patron de la police. «Est-ce normal?», conclut l’affichette. Le procureur de la République parlait bien, lundi, d’une «agression gratuite» contre les forces de l’ordre et non l’inverse. Il assurait qu’aucun des interpellés n’avait été blessé.
La jeune femme de 26 ans, repérée par la police en train de coller les affichettes en ville, a été interpellée puis relâchée après quelques heures de garde à vue. Le parquet indique qu’il n’a pas pris de décision sur son sort judiciaire.

Emmanuel COUPAYE

Le préfet porte plainte et soutient la police CP 24/06/2010

Jeudi 24 juin 2010

Le préfet de région, Bernard Tomasini, a annoncé qu’il portait plainte au nom de l’État après ce qui s’est passé dans la nuit de lundi à mardi. Il l’avait déjà fait après les tags proférant des menaces de mort contre la police et son directeur, en février dernier. «Je le fais systématiquement quand des fonctionnaires de police sont insultés, menacés et blessés. Ce qui s’est passé n’est pas neutre. Il y a eu une menace de mort contre le directeur de la police, le commissaire Papineau, et des violences.»

Interrogé sur la personnalisation, localement, d’un conflit entre le patron de la police et certains groupes locaux, le préfet affiche son soutien aux forces de l’ordre.
«Le climat actuel n’est pas le fait des forces de l’ordre, elles font leur travail conformément à la déontologie. Ces agissements sont le fait d’une minorité qui s’oppose à la loi et à l’ordre.
J’apporte tout mon soutien au directeur de la police et à ses fonctionnaires. Les citoyens respectueux des règles n’ont pas cette attitude envers la police, tout ceci est le fait d’une partie marginale de la population.»
La plainte du préfet, au nom de l’État, a fait l’effet d’une bombe parmi les avocats des six prévenus, hier. «C’est du jamais vu», s’est emportée l’avocate Simone Brunet. «On veut faire pression sur les magistrats. On veut prendre la justice en otage!»

Emmanuel COUPAYE

le procès des 4 webmestres ou assimilés suite à une plainte de Bouygues a failli se tenir vendredi 11 juin.

Mardi 22 juin 2010

Rappel des faits : en 2004 a été organisée une semaine d’action contre Bouygues, pour sa participation au marché de l’industrialisation de l’enfermement et de l’expulsion. Différents tracts d’appel ou de soutien à cette initiative ont été publiés sur des sites web. À un autre moment, des dégradations ont semble-t-il été déplorées sur des boutiques de la marque et un chantier de construction, sans qu’aucun lien soit avéré. Bouygues a porté plainte. Impossible de mettre la main sur les taggeurs et autres, ce sont donc les supposés responsables éditoriaux des sites incriminés (Brigade Anti-Pub, CNT, Indymedia Paris, pajol) qui passaient devant le juge hier. toutes les infos sur http://pajol.eu.org/rubrique190.html L’audience est allée très vite. Pour les 3 avocats, Irène Terrel a commencé par plaider deux nullités : l’une sur l’absence de notification des peines encourues aux prévenus, l’autre sur l’excessive longueur de la procédure (les « faits » datent de 2004, l’instruction est trouée de trois ans et demi de « latence »). L’avocat supplétif de Bouygues (le tenant du titre, Olivier Metzner, plaidait à quelques encablures de là au procès Kerviel) a vaguement protesté que lorsqu’on avait affaire à des organisations « non-pyramidales » c’était beaucoup plus difficile de démasquer les méchants. Le tribunal s’est retiré gravement. Décision le 9 juillet. Si les nullités sont rejetées, l’audience sur le fond sera fixée probablement fin 2010.

Révoltes « CPE », la solidarité continue !

Mardi 22 juin 2010

Le 21 JUIN 2010, Juan est convoqué devant le juge d’instruction antiterroriste E. Brunaud. C’est à propos d’une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE, qui passe maintenant en antiterrorisme*. Un réquisitoire vise Juan déjà mis en cause par l’Etat dans l’affaire de la dépanneuse de police* lors des émeutes qui ont suivies les élections présidentielles de mai 2007. En septembre 2009, un rapport indique que l’ADN de Juan aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative d’incendie contre la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème. Le procureur relève contre Juan, et contre « tous autres », des « présomptions graves » de détention et transport d’éléments incendiaires, de tentative de dégradation, de dégradation et d’association de malfaiteurs ; le tout en relation avec une entreprise terroriste. Cette enquête sur le 12 avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large concernant des dégradations contre la SNCF en bande organisée (concrètement, des incendies sur des installations électriques gérant le trafic des trains).

Encore une fois, si on qualifie des camarades d’être des terroristes, c’est simplement avec la volonté ferme de les isoler de luttes et de mouvements sociaux, et par là condamner tout acte de violence. La construction de ce nouvel « ennemi intérieur »* est préparée depuis bien longtemps, et notamment depuis le mouvement anti-CPE : la circulaire Dati du mois de juin 2008 formalise la définition de la mouvance « anarcho-autonome ». Elle vise clairement un ensemble de pratiques : les manifestations de solidarité devant les lieux d’enfermement et de tribunaux, les actes de sabotages, les tags, la volonté d’en découdre avec la police. Cette note policière et judiciaire attribue des pratiques à cette mouvance alors qu’elles sont des éléments inscrits au sein de mouvements sociaux et de la conflictualité des luttes.

Mais revenons sur les luttes du printemps 2006… Il faut rappeler que le mouvement anti-CPE a été un mouvement d’ampleur, d’une étendue nationale et regroupant plein de gens différents (allant des étudiants, aux chômeurs, salariés, précaires, etc…). Les mobilisations ne se sont pas limitées à revendiquer le retrait d’un nouveau contrat précaire, elles se sont aussi élargies à des critiques du travail et de l’exploitation.

Au cours de ce printemps 2006, l’ébullition des pratiques de lutte que ce soit chez les travailleurs, étudiants, chômeurs, précaires, ou au delà de ces catégories, a entrainé une transformation du rapport à la « violence ». Des pratiques telles que sabotages, manifestations sauvages ; blocages des voies de circulation se multiplient. Ces actes, trop souvent marginalisés, et caricaturé par exemple à l’image des casseurs, sont progressivement intégrés dans le mouvement et contribuent à sa force.

La lutte contre le CPE a été suivie d’une forte répression . Les chiffres officiels de la chancellerie en date du 18 avril 2006 dénombraient plus de 4350 arrestations et 637 procès. Mais la répression est aussi dans une stratégie politique, un travail coordonné entre police, justice et médias , qui vise à isoler et stigmatiser des individus et des actes qui participent du mouvement social. Tous les mots qui ont été utilisés par la presse pour définir le « qui » derrière des actes de révolte ont eu en commun de trouver des caractéristiques identitaires à des groupes et donc de décontextualiser, extraire différents types de pratiques ou d’organisation des luttes et des antagonismes sociaux.

Qu’est ce que la solidarité ? Lorsqu’on est confronté à la machine judiciaire, il est important de tenter de maintenir cet équilibre, faire que ces situations individuelles posent des questions et des réponses collectives. Il faut se défaire de l’idée de penser ces situations de répression en termes d’exceptions. Il y a souvent un raisonnement étrange qui voudrait que la répression mette en suspens le reste, comme si on pouvait s’extraire de la société et des rapports sociaux qui la traversent. Il faut donc toujours se demander ce qu’on porte et défend politiquement à travers la solidarité avec les personnes mises en causes judiciairement, et au delà du fait qu’elles soient coupables ou innocentes. Cette exigence est d’autant plus nécessaire lorsqu’il s’agit de répression qui touche des personnes avec qui nous avons partagé des moments de luttes.

C’est dans ce contexte que de nombreux collectifs et caisses de soutien se sont formés, pour apporter une aide concrète et matérielle aux inculpés. Et continuer d’affirmer une solidarité active avec les révoltés.

Collectif de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours : kalimeroparis@riseup.net

LA SOLIDARITÉ EST UNE ARME !

* http://infokiosques.net/mauvaises_intentions

 

PS: le pdf « Révoltes « CPE », la solidarité continue ! » peut être télécharger à cette adresse : http://nantes.indymedia.org/attachments/jun2010/cpe3.pdf

 

Soutien à Alain. Rassemblement lundi 28 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Samedi 19 juin 2010

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Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 29 juin prochain à 14h30.

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Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 28 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux Alternatifs VienneEurope Ecologie - Les Verts–VienneNouveau Parti AnticapitalisteOrganisation communiste libertaireSection de Poitiers du Parti Communiste FrançaisCollectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en FranceLa CimadeLe groupe Pavillon Noir de la FASUD Education 86SolidairesAttac-Poitiers

Contact : antirep86@free.fr

Il n’y a aucun compromis possible avec la vidéo surveillance, le néo colonialisme à l’usage des pauvres et des étrangers ennemis intérieurs de la ville de Tours.

Vendredi 11 juin 2010

 

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bonjour chez vous,
la ville de Tours organise au centre de non vie du sanitas le lundi 14 juin à 19h une réunion concernant sa politique de militarisation du quartier du sanitas, bien sûre, elle n’a pas jugé bon d’en informer les habitants du sanitas.
L’heure n’est plus de comprendre sa façon d’agir mais de trouver les moyens de lui faire obstacle. Ce moyen c’est le nombre.

Demain, quand nous serons quelques centaines à dire non aux caméras et à renvoyer les élus de gauche comme de droite -qui se sont entendu sur le sujet de la militarisation- face à leur impuissances et leurs échecs que se passera-t-il??
Nous sommes 9000 habitants au sanitas, que personne ne l’oublie. peu à peu nous nos idées font leur chemin et la vidéo surveillance ne concerne pas uniquement les habitants du sanitas mais bien toute la population. Les enjeux sont énormes et la ville le sait parfaitement bien le sanitas est un cas d’école, dernière cité en centre ville avec la venue du tramway..


Il n’y a aucun compromis possible avec la vidéo surveillance,
le néo colonialisme à l’usage des pauvres et des étrangers
ennemis intérieurs de la ville de Tours.

Nous, le Comité Populaire entendons ne pas nous laisser faire, à chaque fois que les hommes se sont sentis soumis et bafoués, un certain nombre d’entre eux, très peu, ont résisté, nous sommes de ceux là.

Venez nombreux avec vos amis assister au cynisme municipal, mais nous aurons peut être l’occasion d’enfoncer ce mépris des pauvres, des petites gens et des étrangers bien au fond de la gorge de certain jusqu’à l’étouffement et la crise… l’illusion de la liberté ce n’est pas la liberté.

Notre détermination réside dans notre grande fermeté et l’assurance de notre bon droit, la justice ne peut rien contre la cruelle vérité.

à diffuser largement autour de vous.

bien à vous et bonne chance.
cpdnmn

 

Soutien à Alain : l’indignation n’est pas un crime !

Dimanche 30 mai 2010

Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 8 juin prochain à 14h30.

Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 7 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

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Plainte après un contrôle d’identité mouvementé Le Parisien 24-04-10

Samedi 24 avril 2010

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CORBEIL-ESSONNES

Plainte après un contrôle d’identité mouvementé

Les cinq jeunes interpellés s’estiment victimes de violences
policières. Le commissariat dément. Touchée par du gaz lacrymo,
une mère de famille a porté plainte.

JULIEN HEYLIGEN | 24.04.2010, 07h00

C’est le contrôle d’identité dont tout le monde parle à
Corbeil-Essonnes. Résultat : cinq jeunes placés en garde à vue
s’estimant victimes de violences policières, une employée de la mairie
gazée par une bombe lacrymogène qui porte plainte et quatre
fonctionnaires du commissariat de Corbeil blessés. Les cinq interpellés
passeront devant
le tribunal d’Evry le 9 septembre.

L’histoire commence place Saint-Léonard, dans le quartier de la Poterie.
Il est 19 h 15 jeudi. Un équipage de la police aperçoit un attroupement
d’une dizaine d’individus. Selon la police, l’un d’eux pointe une arme
argentée en direction des fonctionnaires, qui s’arrêtent et procèdent à
un contrôle d’identité. Plusieurs jeunes prennent la fuite. Il en reste
quatre sur place. Celui porteur de l’arme, un pistolet à billes, la
remet sans difficulté. Les autres prennent à partie les agents.
Des renforts arrivent, trois équipages au total un de la BAC, un de
l’unité territoriale de quartier et un de la compagnie de sécurisation.
A ce moment-là, une dizaine de nouveaux individus se mêlent à
l’affrontement. Au final, cinq jeunes, tous majeurs et inconnus des
services de police, sont interpellés. Le porteur de l’arme a réussi à
prendre la fuite. Entre-temps, la mère de l’un d’eux, qui a aperçu la
scène de sa fenêtre, se présente comme employée de la mairie aux
policiers et tente d’apaiser la situation. Elle reçoit du gel
lacrymogène sur le visage.
La femme a porté plainte contre X hier au commissariat de Corbeil. « Le
gel ne lui était pas destiné. Ce n’était pas volontaire. Mais sa plainte
sera jointe au dossier », assure-t-on à l’hôtel de police. Les
interpellés assurent avoir reçu des coups et été insultés par les
policiers lors du contrôle, puis dans le fourgon de transfert les
emmenant en garde à vue. « Ils ont été simplement maîtrisés dans le
cadre de l’intervention. Ils n’ont pas fait l’objet de mauvais
traitements. Ils n’ont pas fait état de violences lors de la procédure
», explique-t-on au commissariat.
Au moins quatre des cinq interpellés entendent porter plainte. « Nous
recevrons leurs plaintes et les joindront au dossier », déclare-t-on au
commissariat. En attendant, l’affaire s’est propagée jusqu’à la mairie
de Corbeil. « Des histoires de comportements outranciers de la part des
policiers me reviennent souvent. C’est alarmant. Il n’y a pas de
dialogue. Et je crains que l’été soit chaud », regrette Azzedine Ouis,
conseiller municipal de la majorité. Une réunion entre des élus, des
associations locales et le commissariat de Corbeil doit se tenir début mai.

Le Parisien

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