Archive de la catégorie ‘Lyceens’

Réaction aux propos du proviseur du lycée de Civray

Vendredi 2 avril 2010

Dans l’article de la Nouvelle République du 24 mars 2010, nous avons découvert, les propos hallucinants du proviseur du lycée de Civray, concernant la consommation de produits stupéfiants « une fois ça passe, cela fait partie des découvertes de l’adolescence, plusieurs fois, cela représente un danger, l’établissement étant avant tout fait pour la réussite des élèves ». Propos hallucinants car pourquoi s’il y a « danger » appeler la gendarmerie alors que selon la loi française, le simple usage de cannabis peut conduire à une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement pouvant s’accompagner ou être substituée par une amende allant jusqu’à 3 750 €1 ? Bien plus, depuis la loi de 2007 sur la récidive (dite « loi Dati »), des peines plancher sont applicables aux récidivistes. En pratique, l’achat de 2 grammes de cannabis pour sa consommation personnelle, par une personne considérée par la loi comme récidiviste conduit ainsi à une peine plancher de quatre ans ferme…2

Comment notre bon proviseur peut-il être persuadé que la prison ou l’amende favorisent la « réussite » des élèves ? Cela nous échappe. En tous cas, c’est indicatif du point de vue répressif qui parasite au plus haut point les pratiques pédagogiques de l’éducation nationale. C’est même l’indice que le répressif à remplacé le préventif dans les usages des acteurs de l’éducation. S’il y a véritablement « danger » que les élèves fument des joints, ne faudrait-il pas tout faire pour les protéger ? Ne faudrait-il pas tout faire pour trouver les causes de cette mise en danger pour les abolir et permettre à ces élèves de ne plus fumer des joints ?

A moins qu’il ne s’agisse là encore que de cette volonté délirante de criminaliser les victimes qui est à la mode chez nos décideurs. C’était déjà ce que constatait Jacques Rancière dans Libération3 à propos de la loi sur la burqa. Pourquoi une loi sur la burqa demandait-il ? Parce qu’une « telle humiliation imposée aux femmes est inacceptable dans notre république et doit être sanctionnée a dit notre Président ». Sanctionné comment ? « Celles qui subissent cette humiliation paieront une amende pour laquelle on a avancé le chiffre de 1 500 euros. » Et notre philosophe de conclure : « On s’étonne qu’il n’ait pas poussé plus loin un principe aussi novateur. Le viol est aussi une humiliation [...]. Il serait donc logique de faire payer une lourde amende à toutes les victimes de viol. » Ce n’est rien de moins que ce « principe novateur » qui a été appliqué par le proviseur de Civray aux élèves qui sont supposés fumer des joints.

Jean-François Chazerans
Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux

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1Drogue : que dit la loi ? http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/drogue/loi-drogue/drogue-que-dit-loi

2Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gislation_sur_le_cannabis

3Modeste proposition pour le bien des victimes, http://www.liberation.fr/societe/0101613011-modeste-proposition-pour-le-bien-des-victimes

Effervescence au lycée André-Theuriet PQR 24-03-10

Mercredi 24 mars 2010

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Les lycéens ont bloqué le lycée avec des chaînes.

 

 

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Civray

Hier matin, jour de grève au lycée Theuriet. Mais les revendications ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le reste du département. Des élèves ont empêché l’accès à l’établissement en mettant des chaînes aux grilles, en réaction à l’intervention de la gendarmerie le 22 février lors de la rentrée scolaire et à celles qui ont suivi (9 personnes ont été auditionnées à la gendarmerie de Civray le 19 mars, et 4 autres lundi dernier, le 22 mars).

Histoire de stupéfiants

Devant les grilles, Alexandre, l’un des porte-parole dénonce « les arrestations abusives » des gendarmes « alors que cela avait été présenté comme de la prévention contre les drogues ». D’autres élèves évoquent « un délit de faciès, des interrogatoires musclés, ou des fouilles au corps ».
A l’intérieur, quelques parents ont été reçus par la direction de l’établissement, proviseur, proviseur-adjoint, CPE, en présence d’une cinquantaine d’élèves. Le constat est tout d’abord que le sens des mots audition, interrogatoires, témoins, soupçonnés n’est pas le même pour tout le monde.
Le proviseur a rappelé, à propos de la consommation de produits stupéfiants, que, « une fois ça passe, cela fait partie des découvertes de l’adolescence, plusieurs fois, cela représente un danger, l’établissement étant avant tout fait pour la réussite des élèves ». Sa responsabilité de chef d’établissement est engagée face au choix de fermer les yeux, ou d’alerter (ce qui est aussi approuvé par des élèves et des parents). Si l’établissement n’est pas responsable des modes d’intervention de la gendarmerie, les parents et les élèves reprochent la recherche d’élèves en classe, leur audition à la gendarmerie de Civray.

Explication des gendarmes

Dans l’après-midi, la gendarmerie envoyait un communiqué à la rédaction précisant plusieurs points. Sur l’audition des dix élèves le 22 février : « Le motif des auditions leur a bien été formulé ainsi qu’aux parents des enfants mineurs concernés. Plusieurs perquisitions ont été conduites visant à inspecter les effets personnels, les casiers et les chambres (pour les internes) des élèves concernés uniquement. » Lors de cette journée du 22, aucune saisie de produit stupéfiant n’a été réalisée mais les témoignages recueillis ont permis de confirmer « l’usage ponctuel ou régulier de stupéfiants pour la majorité d’entre eux ».
Autre point qui fait réagir les lycéens, les méthodes des gendarmes. « Il n’y a pas eu de dégâts de matériels informatiques durant les perquisitions et les 23 élèves ont été auditionnés de façon parfaitement consentie et aucun n’a fait l’objet d’une mesure de garde à vue pas plus que de mesure d’entrave (menottage). »
La gendarmerie rappelle aussi que cette « opération exceptionnelle » a été conduite en « parfaite synergie » avec l’Education nationale. « Elle répond de façon ciblée à une problématique manifestement avérée de consommation au sein de ce lycée et ne concerne qu’un groupe d’élèves considérés. »

B.D. avec J.- L. Mestivier et C. Daiguemorte

 

Sanctions disciplinaires contre des lycéens grévistes de Villeurbanne

Lundi 22 mars 2010

Suite aux mouvements lycéens de cette année, plusieurs lycéens ont décidé de se réunir régulièrement pour s’organiser et ont donc fondé le CILL : le Collectif Indépendant de Lutte Lycéenne. Suite à sa création, les premières actions qu’il réalise visent à combattre la répression administrative et policière qui touche les lycéens.

« Mercredi 16 Décembre, 5 lycéens se sont réunis aux alentours du lycée à 7h du matin pendant la période de blocage. Une voiture de la BAC et des renforts les ont menottés et emmenés en garde à vue, suspectés de vol de chaine. Tous ont subit 12h de garde à vue et l’un d’entre eux – suspecté d’être meneur – subit une heure d’interrogatoire avec trois policiers. A un moment, le lycéen resta seul avec le policier, camera éteinte, et le policier frappa la tête du jeune homme à trois reprise contre la table. Après la garde à vue, son domicile fut perquisitionné, sans accord, et son ordinateur fut fouillé. Le 5 Janvier, Chris Laroche (écrivain et directrice du lycée Pierre Brossolette) fit passer ces élèves en conseil de discipline : 3 furent exclus 4 jours et 2 autres furent exclus définitivement (dont le meneur suspecté). Le CILL dénonce cette répression policière et administrative qui veut dissiper le mouvement lycéen et instaurer un climat de terreur dans son établissement. »
Jeudi 18 Mars à 18h au lycée Pierre Brossolette (Villeurbanne) le CILL appelle au rassemblement pour imposer à Chris Laroche (directrice du lycée) qu’elle accepte par écrit et publiquement de stopper toute répression administrative et sociale.

http://ujmenlutte-st-etienne.over-blog.com/article-sanctions-disciplinaires-contre-des-lyceens-grevistes-de-villeurbanne-46922238.html