Archive de la catégorie ‘Methodes policieres’

A propos des arrestations de la fête de la musique à Poitiers…

Vendredi 25 juin 2010

 

Communiqué de jeunes militants.
Les arrestations de la fête de la musique n’ont en soi rien d’extraordinaire si l’on se rapporte au contexte de répression que connaît Poitiers depuis un an. Pas besoin de citer une nouvelle fois ici toutes les arrestations, contrôles d’identité, procès, incarcérations, fichages, qu’ont connu depuis un an bon nombre de personnes sur cette ville. Ce qui s’est passé depuis lundi aurait pu arriver bien avant tellement la flicaille pictave « veut la peau » de ceux qu’ils caractérisent comme « anarchistes ». Pour autant, même si nous connaissons ces pratiques de l’ennemi, flics et justice main dans la main, on ne peut pas se contenter de dire « c’est normal ». Tout simplement parce que le premier sentiment qui nous anime après l’incarcération de 5 de nos camarades est la rage !

Le contexte c’est d’abord une fête de la musique complètement morte parce qu’institutionnalisée. Rues vides, concerts choisis, présence policière massive, un cocktail détonnant qui traduit exactement l’apathie de cette ville. Mais il suffira aux flics, baceux et à notre très cher commissaire Papineau de repérer une quinzaine de têtes connues pour avoir un objectif dans la soirée. Des regards échangés,des phrases lâchées, une surveillance accrue, il suffisait juste d’attendre « le bon moment ».

Le prétexte, ce sera une soi disant menace accompagnée d’un pseudo jet de canette et ça y est tout est réuni pour faire un lynchage politique Place de la Liberté. Nous n’entrerons pas dans les faits, il suffisait de voir l’état de nos 6 camarades (contusions, fatigue…) à la comparution immédiate ainsi que les sourires des flics pour comprendre « qu’ils se sont fait plaisir » tout en gérant bien leur affaire pour les envoyer au trou.

Plus de 30 flics au procès, 12 se portant partie civile, un préfet qui annonce que c’est l’État lui même qui porte plainte, des articles de journaux décrivant l’extraordinaire violence des personnes arrêtées, le chef des RG présent, un flic avec une attèle qui peine à montrer qu’il ne sait pas faire semblant de boiter, un commissaire Papineau sur son 31 faisant un entrée spectaculaire; bref il ne manquait plus, comme le dira d’ailleurs une avocate, que la venue du ministre de l’intérieur et la pièce du 10 octobre était rejouée. Outrage, rébellion et violence sont cités en chefs d’inculpation. Heureusement nos camarades décident de ne pas accepter la comparution immédiate, cet outil formidable de la justice pour annihiler toute possible défense, ce qui leur vaudra le renvoi du procès au 8 juillet et la détention provisoire à la prison de Vivonne pour cinq d’entre eux et un contrôle judiciaire pour la dernière.

Qu’ils se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir n’est que la traduction d’un rapport de force en leur faveur. Grévistes, sans papiers ou « radicaux » en font les frais depuis trop longtemps. Plus que jamais nous appelons à ce que la peur change de camp.

Rendez-vous devant le Palais de Justice de Poitiers les 28 et 7 juillet à 18h et le 8 Juillet à 16h !

Solidarité avec les incarcéré-e-s!
Nous ne nous laisserons pas abattre car la joie et la rage animent nos vies!

Arrêtée après avoir collé des affiches dénonçant un « tabassage gratuit » CP 24-06-10

Jeudi 24 juin 2010

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Les affichettes étaient visibles, hier matin, dans les rues piétonnes de Poitiers, et sur le mobilier urbain de la place de la Liberté où a eu lieu la rixe de lundi soir.

ecoupaye

Après la rixe survenue dans la nuit de lundi à mardi entre des policiers et un groupe venu soutenir une jeune femme en cours d’interpellation, des affichettes ont fleuri dans la ville.
Mardi soir, une jeune femme est repérée en train de coller sur tous les supports possibles, bancs, poteau, armoires électriques, des affichettes photocopiées. Le titre «Fête de la musique» n’a pas grand-chose à voir avec le reste du texte. Il dénonce ce qu’il qualifie de «tabassage gratuit de la police envers des passants Place de la Liberté», le tout sous la direction du patron de la police. «Est-ce normal?», conclut l’affichette. Le procureur de la République parlait bien, lundi, d’une «agression gratuite» contre les forces de l’ordre et non l’inverse. Il assurait qu’aucun des interpellés n’avait été blessé.
La jeune femme de 26 ans, repérée par la police en train de coller les affichettes en ville, a été interpellée puis relâchée après quelques heures de garde à vue. Le parquet indique qu’il n’a pas pris de décision sur son sort judiciaire.

Emmanuel COUPAYE

Le préfet porte plainte et soutient la police CP 24/06/2010

Jeudi 24 juin 2010

Le préfet de région, Bernard Tomasini, a annoncé qu’il portait plainte au nom de l’État après ce qui s’est passé dans la nuit de lundi à mardi. Il l’avait déjà fait après les tags proférant des menaces de mort contre la police et son directeur, en février dernier. «Je le fais systématiquement quand des fonctionnaires de police sont insultés, menacés et blessés. Ce qui s’est passé n’est pas neutre. Il y a eu une menace de mort contre le directeur de la police, le commissaire Papineau, et des violences.»

Interrogé sur la personnalisation, localement, d’un conflit entre le patron de la police et certains groupes locaux, le préfet affiche son soutien aux forces de l’ordre.
«Le climat actuel n’est pas le fait des forces de l’ordre, elles font leur travail conformément à la déontologie. Ces agissements sont le fait d’une minorité qui s’oppose à la loi et à l’ordre.
J’apporte tout mon soutien au directeur de la police et à ses fonctionnaires. Les citoyens respectueux des règles n’ont pas cette attitude envers la police, tout ceci est le fait d’une partie marginale de la population.»
La plainte du préfet, au nom de l’État, a fait l’effet d’une bombe parmi les avocats des six prévenus, hier. «C’est du jamais vu», s’est emportée l’avocate Simone Brunet. «On veut faire pression sur les magistrats. On veut prendre la justice en otage!»

Emmanuel COUPAYE

Rixe avec la police : six personnes jugées aujourd’hui à Poitiers Maville.com 23-06-10

Mercredi 23 juin 2010

 

L’ambiance risque d’être électrique, cette après-midi, aux abords du palais de justice de Poitiers. Six personnes sont jugées en comparution immédiate pour des violences contre les forces de l’ordre. Les faits se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi, vers 1?h?30 du matin, place de la Liberté. Cinq policiers ont été blessés au cours de cette bagarre.Elle avait débuté par une menace de mort lancée par une jeune femme contre le patron de la police. Il avait aussi été visé par le jet d’une bouteille en verre. Coursée dans les rues, la jeune femme avait été rattrapée place de la Liberté. Son interpellation a tourné au vinaigre quand ses copains sont venus la rejoindre. Une bagarre a alors éclaté faisant des blessés uniquement du côté de la police, selon le parquet de Poitiers.Six personnes sont alors placées en garde à vue. Après 48?h d’audition, elles sont toutes jugées aujourd’hui en comparution immédiate.Le préfet de région, Bernard Tomasini, a annoncé qu’il portait plainte au nom de l’État après ce qui s’est passé. Il l’avait déjà fait après les tags proférant des menaces de mort contre la police, en février dernier. « Je le fais systématiquement quand des fonctionnaires sont insultés, menacés et blessés. Ce qui s’est passé n’est pas neutre. Ces agissements sont le fait d’une minorité qui s’oppose à la Loi et aux forces de l’ordre. J’apporte tout mon soutien au directeur de la police et à ses fonctionnaires. » En réaction aux événements de la nuit de lundi à mardi, une série d’affichettes ont fleuri dans les rues du centre-ville, mardi. Des affichettes photocopiées et apposées sur du mobilier urbain qui dénoncent « un tabassage gratuit par la police envers des passants est-ce normal?? ». Une jeune femme de 26 ans, repérée par la police en train de les coller, a été interpellée mardi soir.

Rixe avec la police : cinq blessés, six interpellés NR 23/06/2010

Mercredi 23 juin 2010

 

Poitiers . L’arrestation d’une jeune femme qui avait menacé le patron de la police a dégénéré, lundi, dans la nuit. Pris à partie, cinq policiers ont été blessés. Rixe avec la police : cinq blessés, six interpellés NR 23/06/2010 dans 21 juin

La Fête de la musique traîne toujours dans son sillage quelques débordements. Une vingtaine de personnes ont été interpellées pour une série de méfaits au cours de cette nuit-là.
Mais, ce qui s’est passé vers 1 h 30 du matin est d’un autre ordre. Ce n’est pas juste un débordement en marge des festivités musicales, mais plutôt le dernier épisode d’un jeu de provocation qui dure depuis des mois. « Une agression gratuite », résume le procureur de la République.
Des coups
et des morsures

Vers 1 h 30 du matin, dans le secteur de la rue de la Regratterie, une jeune femme visiblement ivre apostrophe un groupe de policiers. Le directeur de la police est là. « Il est alors visé par une menace de mort », explique le procureur. « Elle lui a dit  » Papineau on aura ta peau  » », précise une source policière. Une menace largement diffusée par des tags sur les murs de la ville au début de l’année.
Une bouteille lancée vers le patron de la police explose ensuite à ses pieds. Le commissaire Papineau course la jeune femme suspectée du jet de bouteille. Elle est rattrapée vers la place de la Liberté.
« Au début l’interpellation se déroulait plutôt normalement. Mais, elle a commencé à se débattre quand elle a vu ses copains arriver. Il a fallu la maîtriser », explique un policier. La situation dégénère en affrontement.
Une rixe oppose les policiers et le groupe. « Ils ont reçu des coups de pieds, de poings et même des morsures », relève le procureur de la République. Cinq policiers sont blessés. Des renforts convergent alors vers la place. Au final, six personnes suspectées de violence contre les forces de l’ordre sont interpellées. « Ça a été très chaud aussi dans le commissariat. Il a fallu du monde pour les surveiller », expliquent des fonctionnaires de police. Un médecin venu ausculter un des interpellés aurait même été violenté.
Les auditions des interpellés se poursuivaient, hier, et le procureur ne se prononçait pas sur les suites judiciaires potentielles. Les interrogatoires ne portent pas seulement sur les faits de la nuit écoulée. Les enquêteurs de la PJ sont aussi intéressés par les suspects arrêtés. Ils sont en effet saisi d’une enquête concernant les menaces de mort contre le patron de la police et les tags qui avaient couvert à Poitiers.

repères >> Les syndicats de police en colère

Les syndicats de policiers sont en colère après les événements survenus. En colère face à une montée de la violence qui les touche souvent. En colère, contre le traitement qui leur est réservé au CHU. Cinq policiers ont été blessés par les coups. Trois souffrent de contusions, notamment le directeur de la police ; deux fonctionnaires font l’objet d’un arrêt de travail. Une femme a eu un doigt cassé ; un policier, plus sérieusement touché à un genou, est arrêté quinze jours.
« Ce que je trouve inadmissible », réagit Alain Pissard, secrétaire départemental du syndicat Unité police « c’est qu’ils ont zéro jours d’ITT. C’était déjà pareil la dernière fois quand un collègue a été blessé à un bras lors de la tentative d’évasion d’un prévenu. Il a été arrêté quarante-cinq jours, mais il a zéro jours d’ITT. Je trouve cela révoltant. On a l’air de trouver cela normal que des policiers soient blessés. »
Le syndicat Alliance a réagi aux événements pour apporter son soutien aux « collègues blessés dans leur action pour assurer la sécurité des Poitevins ».

Emmanuel Coupaye

Garde à vue : la France hors des clous NR 17/05/2010

Lundi 17 mai 2010

La garde à vue à la française écorne la Convention européenne des droits de l’homme, rappelle l’avocat poitevin M e François Reyé. Explications.

 

Me François Reyé : ''Le projet de  réforme de la procédure pénale n'apporte pas de modification  substantielle de la garde à vue''. - Me François Reyé :  »Le projet de réforme de la procédure pénale n’apporte pas de modification substantielle de la garde à vue ». –  - Photo NR

Garde à vue : la France hors des clous NR 17/05/2010 dans Garde a vue

Le sérail judiciaire l’a déjà appelée « l’affaire Medvedyev ». L’histoire remonte à 2002. Un navire cambodgien susceptible de transporter de la came était arraisonné au large des îles du Cap Vert. Mais ce n’est pas tant cet épisode de la lutte antidrogue que le  » rappel à la loi  » servi à cette occasion à la France par la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) que retiennent aujourd’hui les avocats français spécialistes du droit pénal.
« Dans cet arrêt du 23 mars dernier, explique l’avocat poitevin François Reyé, la CEDH a rappelé les principes qui doivent commander la garde à vue. Elle a notamment affirmé que  » toute personne arrêtée ou détenue doit aussitôt être traduite devant un juge ou un autre magistrat habilité à exercer des fonctions judiciaires  ». Et elle ajoute que ce magistrat doit présenter  » les garanties requises d’indépendance à l’égard de l’exécutif et des parties… »
Concrètement, rappelle M e Reyé, « les magistrats du parquet français étant subordonnés au gouvernement par un lien hiérarchique, ils ne présentent pas l’indépendance pourtant requise par la Convention européenne des droits de l’homme ».
Pas de rencontre avec le gardé à vue

Sur un autre plan, la France apparaît en contradiction avec la convention européenne des droits de l’homme. « La cour européenne indique que le magistrat en charge des questions de détention ou de rétention doit entendre personnellement le gardé à vue, relit M e Reyé. Or ce n’est pas le cas en France : en vertu de notre code de procédure pénale, il suffit que le parquetier soit simplement informé de la mise en place de cette mesure. Et il n’est pas davantage tenu de rencontrer le suspect pour autoriser la prolongation de sa garde à vue. »
Le parquet reste sous tutelle du pouvoir

La réforme à venir du CPP tiendra-t-elle compte de cette admonestation européenne ? « Même pas », prédit M e Reyé. D’abord, « les arrêts de la CEDH ne s’imposent ni au parlement ni aux juges français ». De plus, ajoute l’avocat, « le projet de réforme de la procédure pénale réaffirme le lien hiérarchique du parquet avec l’exécutif et n’apporte pas de modification substantielle de la garde à vue. »
Devant les tribunaux pénaux, certains avocats français invoquent aujourd’hui la jurisprudence Medvedyev pour  » casser  » des procédures. En vain.
Conférence-débat « La garde à vue et autres questions », demain soir à 19 heures à la médiathèque François-Mitterrand à Poitiers. Entrée libre.

Emmanuel Touron

Tremblay: un avocat réunit les plaintes de jeunes pour violences policières (AFP 13-05-10)

Vendredi 14 mai 2010

Tremblay: un avocat réunit les plaintes de jeunes pour violences policières
De Erwann LUCAS (AFP) – Il y a 16 heures BOBIGNY —

En marge des tensions liées aux incidents contre les transports en commun à Tremblay-en-France, un avocat a pris en main plusieurs dossiers de plaintes pour violences policières à l’encontre de jeunes.

« On utilise la banlieue, on stigmatise ses habitants et on instrumentalise les faits pour y mener des expériences sécuritaires en période politique difficile, j’ai l’impression qu’on cherche à envenimer les choses plutôt que les régler », explique Me Arié Alimi, qui a déjà déposé deux plaintes, s’apprête à en formuler deux autres et tente de regrouper d’autres actions judiciaires.

« Le président Sarkozy a parlé de tolérance zéro, je veux qu’il y enait une vraie concernant les violences policières et les opérations illégales qui sont menées en banlieue, nous ne laisserons plus rien passer », ajoute Me Alimi.

La police des polices (inspection générale des services, IGS) enquête sur les deux plaintes déjà déposées, a indiqué la préfecture depolice sans autre commentaire.

La première plainte a été déposée au nom de E. pour violences volontaires avec armes en réunion, torture et actes de barbarie, la deuxième au nom de R. pour violences volontaires en réunion, ainsi que faux témoignages et dégradation de bien privé, selon Me Alimi. Tous deux requièrent l’anonymat.

Le 9 avril, E., 17 ans, se trouvait dans la cité des Grands Ensembles à Tremblay pour, dit-il, « rendre visite à ma grand-mère ».

« J’ai croisé un policier qui m’a pointé avec son flashball et m’a demandé de reculer. Alors que je le faisais, il a tiré deux fois en ma direction, le premier coup m’a raté mais le second m’a touché au visage, je suis tombé à moitié inconscient », relate E.

« J’étais à l’hôpital quand le policier qui m’avait tiré dessus est arrivé accompagné d’un collègue et m’a embarqué », explique-t-il. « J’étais menotté à un banc, au commissariat d’Aulnay, il m’a frappé violemment au visage et à l’arrière de la tête à plusieurs reprisesen me tenant des propos racistes », explique E.

A l’époque, des sources proches de l’enquête avaient indiqué que la police avait fait usage de flashball afin de disperser plusieurs jeunes lors d’une bagarre entre bandes et qu’un adolescent mineur avait été légèrement blessé à la tête.

Le 14 avril, toujours à Tremblay, R. raconte qu’il se trouvait sur son scooter, « sans casque »: « un policier m’a braqué avec un « cougar » (flashball avec une plus grande portée) en m’ordonnant de m’arrêter, ce que j’ai fait. Il m’a frappé au visage et au bras à plusieurs reprises puis m’a saisi à la gorge avec sa matraque et m’a tiré au sol sur une vingtaine de mètres, jusqu’à la voiture de patrouille. Une fois dans la voiture j’ai été de nouveau frappé », dit R.

Le lendemain, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avait relaté les faits: « à 20H30, des effectifs de policiers locaux ont procédé au contrôle d’un individu sur un scooter dans la cité des Grands ensembles et, à ce moment-là, une cinquantaine d’individus ont pris à partie les policiers en leur jetant des projectiles ».

Pour Mme M., dont le fils a été interpellé le même jour que E., et qui déclare avoir été frappé pendant sa garde à vue, les parents souvent n’osent pas soutenir leurs enfants. « Au début, quand mes fils se faisaient embarquer, qu’ils me disaient que c’était sans raison, je ne les croyais pas, je les réprimandais, maintenant je commence à les croire », dit-elle.

Des renforts de police ont été déployés ces dernières semaines à Tremblay après la multiplication d’attaques contre des bus. Le 1er avril, à Villepinte, M. Hortefeux avait affirmé que ce n’était « pas aux petites crapules » de faire la loi dans les cités, réitérant sa volonté de faire « la guerre » aux trafics de drogue et aux bandes.

Plainte après un contrôle d’identité mouvementé Le Parisien 24-04-10

Samedi 24 avril 2010

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CORBEIL-ESSONNES

Plainte après un contrôle d’identité mouvementé

Les cinq jeunes interpellés s’estiment victimes de violences
policières. Le commissariat dément. Touchée par du gaz lacrymo,
une mère de famille a porté plainte.

JULIEN HEYLIGEN | 24.04.2010, 07h00

C’est le contrôle d’identité dont tout le monde parle à
Corbeil-Essonnes. Résultat : cinq jeunes placés en garde à vue
s’estimant victimes de violences policières, une employée de la mairie
gazée par une bombe lacrymogène qui porte plainte et quatre
fonctionnaires du commissariat de Corbeil blessés. Les cinq interpellés
passeront devant
le tribunal d’Evry le 9 septembre.

L’histoire commence place Saint-Léonard, dans le quartier de la Poterie.
Il est 19 h 15 jeudi. Un équipage de la police aperçoit un attroupement
d’une dizaine d’individus. Selon la police, l’un d’eux pointe une arme
argentée en direction des fonctionnaires, qui s’arrêtent et procèdent à
un contrôle d’identité. Plusieurs jeunes prennent la fuite. Il en reste
quatre sur place. Celui porteur de l’arme, un pistolet à billes, la
remet sans difficulté. Les autres prennent à partie les agents.
Des renforts arrivent, trois équipages au total un de la BAC, un de
l’unité territoriale de quartier et un de la compagnie de sécurisation.
A ce moment-là, une dizaine de nouveaux individus se mêlent à
l’affrontement. Au final, cinq jeunes, tous majeurs et inconnus des
services de police, sont interpellés. Le porteur de l’arme a réussi à
prendre la fuite. Entre-temps, la mère de l’un d’eux, qui a aperçu la
scène de sa fenêtre, se présente comme employée de la mairie aux
policiers et tente d’apaiser la situation. Elle reçoit du gel
lacrymogène sur le visage.
La femme a porté plainte contre X hier au commissariat de Corbeil. « Le
gel ne lui était pas destiné. Ce n’était pas volontaire. Mais sa plainte
sera jointe au dossier », assure-t-on à l’hôtel de police. Les
interpellés assurent avoir reçu des coups et été insultés par les
policiers lors du contrôle, puis dans le fourgon de transfert les
emmenant en garde à vue. « Ils ont été simplement maîtrisés dans le
cadre de l’intervention. Ils n’ont pas fait l’objet de mauvais
traitements. Ils n’ont pas fait état de violences lors de la procédure
», explique-t-on au commissariat.
Au moins quatre des cinq interpellés entendent porter plainte. « Nous
recevrons leurs plaintes et les joindront au dossier », déclare-t-on au
commissariat. En attendant, l’affaire s’est propagée jusqu’à la mairie
de Corbeil. « Des histoires de comportements outranciers de la part des
policiers me reviennent souvent. C’est alarmant. Il n’y a pas de
dialogue. Et je crains que l’été soit chaud », regrette Azzedine Ouis,
conseiller municipal de la majorité. Une réunion entre des élus, des
associations locales et le commissariat de Corbeil doit se tenir début mai.

Le Parisien

La vidéo d’arrestation qui agite Tremblay-en-France Par Zineb Dryef | Rue89 | 20/04/2010

Mardi 20 avril 2010

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La vidéo d’arrestation qui agite Tremblay-en-France Par Zineb Dryef | Rue89 | 20/04/2010 | 19H13 Rue89 s’est procuré les images de l’interpellation musclée qui a précédé le caillassage des bus. Deux jeunes ont porté plainte. Les importants renforts policiers débarqués à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), où Nicolas Sarkozy a annoncé ce mardi de nouvelles mesures contre la délinquance ne semblent guère apaiser le quotidien de la cité. Dans une vidéo tournée par un habitant mercredi 14 avril, quelques heures avant les caillassages de bus, on assiste à l’interpellation musclée de trois jeunes. Selon les témoignages recueillis, deux d’entre eux roulaient en moto sans casque. Sur les images, d’un côté, sept à huit policiers chargent violemment des jeunes. De l’autre, ceux qui assistent à la scène insultent la police, allant même jusqu’à menacer de leur tirer dessus. On voit clairement un policier porter au moins un coup de matraque à un jeune avant de le plaquer violemment au sol. Quatre policiers fondent alors sur lui. Les images, dont Rue89 s’est procuré une copie, sont floues et ne permettent pas de savoir combien de coups lui sont portés. /(Voir la vidéo, publiée en intégralité, avec une séquence répétée au ralenti)/ Sur le certificat médical que Rue89 a pu lire sont constatés, pour le jeune homme, un traumatisme crânien (sans perte de connaissance), une contusion sous-orbitaire gauche et une contusion au coude gauche avec hématome sous-cutané. Six jours d’interruption de travail lui ont été accordés. L’un des policiers braque également son flashball sur le groupe, dont certains membres se couvrent alors la tête. Là encore, les images de mauvaise qualité n’indiquent pas s’il y a eu des tirs. Les trois jeunes interpellés ce mercredi ont tous été placés en garde à vue durant quarante-huit heures. Seul l’un d’entre eux est poursuivi pour « refus d’obtempérer ». Son avocat, Arié Alimi, qui a déjà plaidé une affaire similaire à Tremblay, va porter plainte devant le tribunal de Bobigny pour « violences volontaires commises par personnes dépositaires de l’autorité publique, dégradation de biens privés et faux témoignage ». L’avocat accuse la police de faux témoignage Capture d’écran de la vidéo d’arrestation à Tremblay-en-FranceLa police ayant déclaré que le jeune homme était tombé sur le côté gauche pour justifier son hématome, l’avocat estime qu’il s’agit d’un faux témoignage. Sur la vidéo, le scooter est étalé sur le côté droit. Selon Arié Alimi, l’appartement de la mère du jeune a été perquisitionné par la police suite à l’annonce du dépôt de plainte. Ces images illustrent la tension permanente entre jeunes et forces de l’ordre. A Tremblay, cette vidéo et le récit de ceux qui ont assisté à l’interpellation ont largement circulé, contribuant à renforcer la lassitude des habitants -y compris adultes- vis-à-vis de la police. C’est même quelques heures après cette interpellation que des bus ont été attaqués sur les lignes 15 et 45 de la ville. Ce lundi, jour ensoleillé, la ville est calme. C’est les vacances, les enfants font du vélo, les parents improvisent des pique-niques sur les grands espaces de verdure, les ados fument aux abords des bâtiments, certains ne sortent pas des halls d’entrée. De ces halls est née la tension qui agite la ville depuis deux semaines. Ce mardi, après une visite dans deux dépôts d’autobus de Tremblay-en-France, Nicolas Sarkozy a fait le point sur la lutte contre l’insécurité et les trafics. Il a promis d’« intensifier les opérations coups-de-poing dans les cités sensibles » : « Aucune commune, aucun quartier, aucun hall d’immeuble de Seine-Saint-Denis n’échappera à l’autorité de la loi. » « Encore plus difficile de trouver un emploi » « Il y a peu de halls qui abritent des dealers », veut corriger Jamel. Ce graffeur, résidant dans la cité dite des Grands Ensembles, a initié une pétition « citoyenne » pour réclamer un droit de réponse à TF1. L’initiative, soutenue par le mairie, entend établir une autre image de la ville que celle véhiculée par « Mon voisin est un dealer », le reportage de TF1. Tract de la ville de Tremblay. Dans la ville, la mairie a placardé une condamnation du reportage de la Une : « Salissant l’image de toute une ville, elle n’est pas sans conséquences concrètes pour ses habitants, notamment pour les centaines de jeunes à la recherche d’un emploi […], elle n’est pas sans conséquence pour les chauffeurs de bus pris pour cible la semaine dernière. C’est pourquoi la municipalité se réserve le droit de donner à cette affaire toutes les suites nécessaires, y compris en justice. » Cet après-midi, Jamel aide des collégiens de René Descartes à recouvrir un mur de peinture blanche pour y réaliser une fresque à la bombe. Des ateliers « école ouverte » dont il aimerait plus souvent entendre parler dans la presse. Il ne comprend pas la fascination médiatique pour ces histoires de drogues : « Le trafic de drogues, ça fait des années qu’il dure, ça ne concerne pas toute la ville. Pourquoi est-ce que c’est si important de parler d’eux ? Ça stigmatise la ville. Le jeune qui va chercher du boulot, s’il dit qu’il vient de Tremblay, il est mort. Tu veux vendre ton pavillon ? Avec un reportage comme ça, il a perdu de la valeur. » Tremblay-en-France, une ville coupée en deux Jamel entreprend une visite guidée de la ville et de ses bons côtés, un « safari ghetto » dit-il. Le plus frappant à Tremblay-en-France, est l’impression d’une ville coupée en deux. Les frontières, de grands arbres. Il y a le Tremblay pavillonnaire, coquet. Au cœur, la cour de la République, avenue commerçante derrière laquelle se dressent des immeubles d’habitation de moyenne hauteur, ceux-là même que TF1 a filmés. Dedans, la population défavorisée de Tremblay, laissée à l’abandon. Pour Jamel, les vrais escrocs, ce sont les propriétaires des logements sociaux : « Avant, il y avait un gardien par immeuble, ça créait une sorte de lien social. Là, il n’y a plus rien. Les boîtes privées qui s’occupent du ménage, elles envoient quelqu’un à 5 heures du matin pour nettoyer les sols. Ça commence au 13e étage mais dès que la personne qui fait le ménage arrive au 9e, l’eau dans le seau, elle est déjà noire. La peinture, c’est une couche maxi sur les murs. Les ascenseurs, ils sont toujours en panne. De l’autre côté, il y a les pavillons, il y a des arbres, c’est Desperate Housewives à 300 mètres de la cité. Un marocain a acheté un pavillon et il a ouvert un commerce halal là bas. Le résultat ? Une pétition contre lui. Il n’y a pas de mixité sociale, c’est la France des années 1950. » En janvier, à la suite d’un règlement de comptes soldé en une fusillade qui fait quatre blessés, la mairie organise une réunion. Le public est principalement issu des zones pavillonnaires, raconte Jamel : « Nous, on venait parler de la violence et de la présence policière dans la ville. Eux ne se sentaient pas du tout concernés. On n’a pas les mêmes problèmes. » Ce clivage se lit aussi dans les résultats des dernières élections régionales. Au premier tour, Marie-Christine Arnautu, la candidate FN, a fait un score de 15,68%. Dans les discours des uns et des autres ressort l’impression d’une fracture également ethnique. Il y a « les Français » et les autres. Les jeunes des cités, pourtant bien Français, ne s’incluent jamais dedans. Mehdi, la petite trentaine, se sent différent parce qu’il n’est pas « blanc » : « Quand vous prenez trois ou quatre images sur des heures de tournages, vous montrez perpétuellement les jeunes, en jogging, avec une casquette et la peau foncée. Vous créez un profil. Ce profil, il fait peur aux Français. Moi, si je vais dans le Morbihan avec mon polo Lacoste et ma casquette, je vais faire peur aux gens. Avant même de me parler, ils se disent que je deale, que je suis dangereux. » La police, ennemie, et la justice, synonyme de répression Un groupe de jeunes adolescents observe une voiture de police. C’est la troisième fois que le véhicule passe devant eux. Assis sur un banc un peu plus loin, Abou avertit : – Ils vont repasser, c’est sûr. Quelques minutes plus tard, la voiture est là. – La prochaine fois, vous allez voir, les petits vont traiter les flics, c’est sûr. Au passage suivant, les ados envoient en effet les policiers « niquer leurs mères ». Abou hausse les épaules : « C’est toujours comme ça. Là, ça va, c’est le soir que ça s’accroche. C’est normal, il n’y a rien à faire après 18 heures à Tremblay. Il faut aller à Paris mais c’est pas toujours possible. Moi, le soir, après le boulot, j’achète ma barrette, je fume mon spliff et je rentre chez moi, comme tout le monde. Je suis pas un trafiquant, c’est pareil à Paris ! » La violence des rapports entre les jeunes et la police, Jamel la juge compréhensible. Il parle de la violence contenue dans le regard des autres : « Quand tu vas à Paris, tu es toujours le banlieusard pour les gens. C’est pas évident pour les gamins. Et le discours des politiques sur la banlieue, c’est aussi violent. Ils ont quand même placé l’ancien mec du Raid comme préfet de la Seine-Saint-Denis. » Souvent, la police n’est vue que comme l’ennemie et la justice est associée à la répression. Jamel par exemple ne connaît personne autour de lui ayant déjà porté plainte. A la vue d’un policier, du haut de sa trentaine d’années, il avoue le sentiment « bizarre » de n’avoir jamais pensé qu’il ait pu être là pour le protéger. Il interroge : « Pourquoi ils envoient des policiers jeunes et pas expérimentés ? Pourquoi jamais ils ne pensent à sensibiliser les gens ici aux institutions ? A ce qu’est la justice, par exemple ? » ► *Mis à jour le 20/4 à 23h06.* Vidéo de l’arrestation ajoutée.

Marseille : il se passe des événements bien bizarres au lycée Artaud !

Jeudi 8 avril 2010

D’après des essais de reconstitution des faits…

Vendredi dernier à la récréation de 10 heures, 3 lycéens de 1ère ont eu une altercation verbale avec une élève de 1ère aussi, sur le trottoir extérieur du lycée. Cette dernière a aussitôt prévenu sa mère qui est commandant de police nationale à Plan de Cuques.

Dans la demi-heure 12 fonctionnaires de police (oui 12) avec trois voitures, un commandant se rendaient au lycée. les deux officiers ont demandé à être reçus par Madame la Proviseure qui ne les avait pas sollicités n’étant pas au courant de toutes « les chamailleries de cour de récréation ».

La commandante de police qui s’est présentée comme telle (et non comme mère d’élève) a exigé que les trois lycéens lui soient amenés ; dans le cas contraire elle aurait procédé à une arrestation à la sortie des élèves en pleine cohue. La Proviseur a obtempéré « pour éviter une émeute à la sortie du lycée « 

Nos trois lycéens ont été placés en garde à vue au commissariat de Plan de Cuques avec fouille au corps étant dénudés, interrogés, fichés, menottés, ils ont eu droit à la prise d’ empreintes, ’ empreintes ADN, photos anthropométriques, puis ont été transférés au commissariat de Bonneveine de nouveau fouillés etc … pour être relâchés le soir à 18 h.

Les parents ont écrit au préfet, à l’IGPN, à la Halde. Ils ont rencontré l’administration du lycée et finalement ont été reçus hier par le Directeur Départemental de la Police Nationale qui aurait présenté des excuses et aurait pris des engagements pour qu’une enquête interne soit ouverte.

En fait au delà de la confusion des genres, la police n’avait pas à intervenir au lycée Artaud : il n’y avait ni flagrant délit, ni plainte, ni commission rogatoire, ni demande du Proviseur. Le lycée Artaud n’est pas dans le périmètre de responsabilité du commissariat de Plan de Cuques.

On ne peut que s’étonner que 12 fonctionnaires de police aient été mobilisés en une demi-heure pour une querelle verbale entre lycéens. De tels agissements peuvent entrainer de graves troubles psychologiques chez les adolescents, génèrent une image négative de la police et auraient pu créer un « trouble manifeste à l’ordre public » chez nos élèves !

Nous sommes en plein délire, on voit bien ici la dérive qui existe en France sur les questions sécuritaires, l’abus de gardes à vue, les abus de pouvoir (où un officier confond sa fonction professionnelle et ses relations familiales).

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