Archive de la catégorie ‘Poitiers’

6 de la Fête de la musique : ••• « La baudruche s’est dégonflée » CP 30-07-10

Vendredi 30 juillet 2010

6 de la Fête de la musique : ••• « La baudruche s’est dégonflée » CP 30-07-10 dans 21 juin

130x130_44826 dans OutrageJean-François Chazerans (ici à droite) et les autres membres du collectif, hier sur les marches
du Palais de justice peu après l’énoncé du jugement.

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Ce n’était ni la foule des grandes mobilisations, ni la tension palpable des moments critiques: c’est dans le calme, à défaut de vraie sérénité, qu’une cinquantaine de proches et sympathisants des jeunes accusés se sont retrouvés hier en début d’après-midi devant le Palais de justice. Avant d’assister pour une bonne part d’entre-eux à l’énoncé d’un jugement qui aura au final suscité des réactions paradoxales.
«On est soulagés car il n’y a heureusement pas de peine de prison ferme!», convenaient vite Jean-François Chazerans et Danièle Evillard, porte-paroles du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. Mais ils nuançaient aussitôt ledit soulagement: «En même temps, on est outrés par le fait qu’ils soient condamnés à du sursis et à payer des sommes importantes alors que ce sont eux qui ont été victimes de provocations! On demandait qu’ils soient purement et simplement relaxés.»

« Des magistrats exceptionnels »

Un peu plus tard, Me Simone Brunet, avocate d’une partie des jeunes, se montrait pour sa part raisonnablement satisfaite: «La baudruche s’est quand même largement dégonflée et les choses sont revenues à de plus justes proportions.»
Et l’avocate de rendre un inhabituel hommage au tribunal: «Cette affaire a eu la chance d’être traitée par des magistrats exceptionnels qui ont permis 10heures d’audience, sans jamais regarder la montre. Le tribunal a fait son travail mais c’est une Justice de luxe, complètement à contre-courant de l’orientation politique qui veut qu’à l’avenir, tout aille plus vite…»

Frederic DELAGE

Vendredi 30 juillet 2010

 

Note finale au procès de la Fête de la musique CP 30-07-10

Le tribunal correctionnel a rendu hier son jugement dans le dossier qui mettait en cause jeunes et policiers le soir du 21 juin dernier.  dans 21 juin

130x130_44825 dans OutrageHier après-midi, la salle d’audience du tribunal correctionnel
a fait le plein pour écouter le jugement du tribunal.

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Le 21juin dernier, une bouteille éclate aux pieds du patron de la police, place Notre-Dame, en marge de la Fête de la musique. Ce soir-là, le commissaire Jean-François Papineau entend aussi dans son dos une voix féminine proférant des menaces à son encontre. Dans les minutes qui suivent, cinq autres jeunes sont interpellés parce qu’ils auraient tenté d’empêcher l’arrestation de la jeune femme.

Il n’y a pas eu de violences contre les policiers

C’est le début d’une affaire qui va donner lieu à des incarcérations, un procès marathon de dix heures et au bout du compte ajouter une dose d’incompréhension supplémentaire entre la police et une partie de la jeunesse poitevine.
Hier, le tribunal correctionnel rendait son jugement dans cette affaire. Un jugement très attendu par les prévenus bien sûr, leurs familles et quelques dizaines de sympathisants et militants du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (lire ci-dessous)
Poursuivis pour des faits de violences, rébellion et outrages, les six jeunes prévenus avaient par la voix de leurs avocats plaidé la relaxe tandis que le ministère public avait requis de la prison ferme allant de quatre à six mois pour cinq d’entre eux et une peine de travail d’intérêt général pour le sixième.
Le tribunal en a décidé autrement. S’il retient chacun des six prévenus dans les liens de la culpabilité concernant l’outrage et la rébellion, il les relaxe pour les faits de violence. Les peines sont donc plus légères: 70h de travail d’intérêt général et deux mois d’emprisonnement avec sursis pour trois d’entre eux, 15jours d’emprisonnement pour un autre et deux mois avec sursis pour Nina, la jeune femme soupçonnée d’avoir menacé le commissaire.
Les douze policiers qui s’étaient constitué parties civiles et qui demandaient 13.000euros de dommages et intérêts recevront 1.500euros que les prévenus devront leur payer solidairement.
A l’issue du délibéré, leur avocat, Me Arzel s’est refusé à tout commentaire. La défense, par la voix de Me Ménard et Brunet a qualifié ainsi la décision des juges: «On a des peines modérées même si on aurait voulu repartir avec rien. On a quand même le sentiment que les juges ont joué l’apaisement.»

Jean-Michel GOUIN

6 de la Fête de la musique : Apaisement CP 30-07-10

Vendredi 30 juillet 2010

 

 

C’est bien connu, les anarchistes complotent contre la police et celle-ci passe son temps à les pourchasser… Est-ce si simple? D’un côté comme de l’autre, ces derniers mois à Poitiers, beaucoup voulaient y croire. Depuis ce qu’il faut appeler les événements du 10octobre dernier (200«casseurs» dans les rues de Poitiers la douce) il y aurait donc d’un côté une jeunesse enragée rêvant d’en découdre avec le pouvoir, de l’autre une police aux ordres oubliant parfois qu’elle est au service de la République… Le 21juin, en marge de la Fête de la musique, les uns et les autres ont-ils voulu rejouer une scène de cet ordre? Le jugement rendu hier par les juges poitevins a au moins ce mérite: en condamnant légèrement les uns sans désapprouver totalement les autres, il aura joué une carte essentielle: l’apaisement.

Jean-Michel GOUIN


Violences policières du 21 juin à Poitiers : Si elle ne veut pas se décrédibiliser, la justice doit désavouer la police !

Vendredi 23 juillet 2010

Violences policières du 21 juin à Poitiers : Si elle ne veut pas se décrédibiliser, la justice doit désavouer la police ! dans 21 juin Logo2CAR-300x101

Le procès marathon qui s’est tenu le 8 juillet – suite aux événements du 21 juin à la Fête de la musique de Poitiers –, et lors duquel 6 jeunes prévenus étaient accusés de « faits de violences, rébellion et outrages », a fait apparaître que les choses ne s’étaient pas déroulées comme l’accusation le prétendait : il n’y a pas du tout eu une « rixe avec la police », mais bien, comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire, un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, ces événements sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux, et en particulier certains de leurs acteurs et actrices – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralis

ées : harcèlements et provocations en tous genres, suivis de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.

En ce qui concerne le 21 juin, les accusés, forts de ce qui s’était passé en octobre dernier et au risque de faire de la prison préventive – ce qui a effectivement été le cas –, ont refusé la comparution immédiate. Ils et elles ont donc été jugés lors de ce long procès du 8 juillet, qui a parfois été critiqué pour sa durée. Pourtant, l’attitude pointilleuse du président n’était-elle pas la seule façon d’éviter une justice expéditive

? Les incohérences et les contradictions dans les déclarations des policiers sont ainsi clairement ressorties, notamment celles du commissaire Papineau, directeur départemental de la sécurité publique : qu’est-il en fait arrivé place Notre-Dame ? comment ce directeur de la sécurité n’a-t-il pas pu reconnaître Nina alors qu’elle était passée à côté de lui ?… Et, de même, leurs omissions ont sauté aux yeux de tous – en particulier, faire état d’une condamnation antérieure pour une personne sans préciser qu’elle a ensuite été relaxée. Bien d’autres éléments sont apparus tout aussi nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également parties civiles, alors que d’autres gens avaient été témoins des événements – la défense a ainsi produit six témoignages ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante…

Nous espérons vivement que la justice tiendra com

pte de tous ces éléments et relaxera les 6 inculpés. Seulement, nous savons aussi que les juges suivent systématiquement la police dans les affaires la mettant en cause. Ils ont certainement peur que la désavouer, dans une société reposant sur la répression, ne conduise au désordre. Mais, dans le contexte de Poitiers, les choses ne sont pas aussi simples. La police s’est déjà fortement décrédibilisée. D’abord et bien sûr avec l’affaire du 10 octobre, où déjà les policiers, victimes et témoins mais aussi enquêteurs, étaient parties civiles et ont inventé un scénario. Puis – et depuis plus d’un an – avec toute une série d’affaires de « dégradations », d’ « outrages », d’« insultes » et de « menaces de mort » qui sont autant de montages policiers. Ensuite, lors de la manifestat

ion en soutien aux sans-papiers du 6 février dernier, où la police a littéralement perdu son sang-froid, et arrêté pour mettre en garde à vue 6 jeunes connus pour être des militants devant les yeux ébahis des militants associatifs locaux.
Enfin, avec ce qui pourrait devenir l’affaire de la rentrée : cette personne tabassée par la Brigade anticriminalité au centre commercial des Cordeliers, le 24 juin dernier, et qui a été forcée de porter plainte à la gendarmerie étant donné que le procureur avait refusé de l’entendre.

Lors du délibéré du 29 juillet, soit la justice désavoue enfin la police et prononce une relaxe des 6 inculpés. Soit elle les condamne – ou encore cherche à ménager la chèvre et le chou en mélangeant peines de prison ferme, de prison avec sursis, et relaxe –, et elle prend alors le risque de se décrédibiliser elle-même.

Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h !

Soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h !

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – antirep86@free.frhttp://antirep86.free.fr

Violences policières du 21 juin à Poitiers : jusqu’où la justice soutiendra-t-elle ?

Dimanche 18 juillet 2010

Violences policières du 21 juin à Poitiers : jusqu’où la justice soutiendra-t-elle ? dans 21 juin Logo2CAR-1024x346

Si la presse, à chaud et sous la pression des événements ne dispose pour donner l’information que des éléments fournis par la police, elle le fait surtout au début des «  affaires » . Que ce soit pour le 10 octobre ou pour le 21 juin à Poitiers, ces mêmes médias ont peu à peu infléchi cette ligne pour prendre en compte les versions émanant d’autres interlocuteurs, faisant ainsi des analyses plus pluralistes et plus nuancées.

En va-t-il de même pour la justice ? Concernant le 10 octobre, cette dernière ayant immédiatement suivi ce que lui servait la police a condamné lourdement, et elle n’est pas, par la suite, revenue sur ces peines disproportionnées. Pouvait-elle d’ailleurs vraiment le faire ? Il semblerait que non : ç’aurait été désavouer la police. Elle s’est pourtant, par là, largement décrédibilisée. Car enfin, mettre en prison sans preuves des personnes qui n’avaient jamais été condamnées et qui étaient connues pour leur engagement politique, et surtout confirmer cette décision en appel trois mois plus tard, a montré aux yeux de tous – y compris de la presse – une justice couvrant la police et aux ordres du ministère de l’Intérieur.

La justice, y compris le parquet, peut pourtant ne pas s’aligner sur la police. On l’a vu en mars dernier où Nina a été relaxée suite à l’appel du procureur : durant ce procès, l’avocat général a suggéré une telle fin, en démontant tous les éléments de l’accusation parce que la procédure n’avait pas été suivie correctement, et en s’en remettant au tribunal.

En ce qui concerne le 21 juin, les accusés, forts de ce qui s’était passé en octobre dernier, ont refusé la comparution immédiate. Ils et elles ont été jugés le 8 juillet lors d’un procès marathon qui a parfois été critiqué pour sa durée. Mais l’attitude pointilleuse du président n’était-elle pas la seule façon d’éviter la justice expéditive précédemment exercée ? Lors de ce procès au long cours, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l’un d’eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l’accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : c’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers !

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, ces événements sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux, et en particulier certains de leurs acteurs et actrices – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’« ordre » se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, « radicaux » en font les frais depuis trop longtemps.

Relaxe de tous les inculpés du 21 juin !

Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h

Soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h !

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociauxantirep86@free.frhttp://antirep86.free.fr

Justice sans climatisation NR 10/07/2010

Samedi 10 juillet 2010

Deux pauvres ventilateurs qui brassent à grand-peine l’air lourd du tribunal. Ça sent la sueur, il faut s’éponger le front et s’éventer la figure. On imagine ce que doivent endurer magistrats et avocats sous leurs lourdes robes noires. Engoncée dans son habit traditionnel, la justice est moite comme dans un film de genre. Une ambiance à la Midnight Express. Sauf qu’on est bien à Poitiers, et pas dans la Turquie des années soixante-dix.
Est-ce bien raisonnable de juger des jeunes gens à plus de trois heures du matin, un jour de canicule ? Est-on en mesure d’apprécier à leur juste valeur telle attitude d’un prévenu, tel argument d’un avocat ? Jeudi soir, jamais l’un des trois juges n’a levé les yeux vers la pendule. Jamais ils n’ont cillé. Concentrés sur leur mission de service public, les magistrats ont été au bout du fond du dossier, pour ne prêter le flanc à aucune critique de procédure.

Une nuit au tribunal correctionnel NR 10/07/2010

Samedi 10 juillet 2010

Dix heures de débat pour une audience qui s’est terminée à 4 h 15. Un record pour le tribunal correctionnel de Poitiers. Six prévenus, douze parties civiles, six témoins et un président, Jérôme Carbonel, qui avait décidé de laisser du temps de parole à tous, s’interdisant de passer à côté du moindre détail, selon son habitude. « La seule façon de rendre la justice sereinement », commente-t-on au palais.
La qualité, ça prend du temps. Et la procédure a ses contraintes. Ce dossier était venu une première fois à l’audience le 23 juin, en comparution immédiate. Les prévenus avaient demandé un délai pour préparer leur défense. « On ne pouvait pas renvoyer l’audience aux calendes, explique un magistrat. Qu’auriez-vous écrit si la détention provisoire du dernier détenu avait été prolongée pendant des semaines ? » Il a fallu inscrire le dossier au rôle d’une audience déjà chargée.
Le procureur craque

Dix heures d’audience, ça marque les organismes. Surtout quand il fait 35C° dehors et que la salle n’est pas climatisée. Visages luisants, aisselles poisseuses, le public va s’éventer toute la nuit avec le moindre bout de papier. Les canettes du distributeur dégringolent aussi régulièrement qu’apparaissent les cernes sous les yeux des avocates. A chaque suspension, c’est la chasse à la bouteille d’eau. Le vice-procureur craque le premier. Victime d’un malaise à 2 h 20 du matin, il déclare forfait. Il faut tirer du lit le substitut de permanence. Pour continuer d’avancer coûte que coûte dans ce dossier.
Il est trois heures passées. Les plaidoiries des avocats se succèdent. Couchée sur un banc dans le couloir contigu à la salle d’audience, une jeune gendarme a elle aussi déposé les armes. « On n’a pas mangé depuis ce matin », l’excuse un collègue. Dernière suspension. Pour que le tribunal statue sur la remise en liberté d’Adrien, le seul prévenu encore en détention provisoire. Il sort libre du tribunal. Ses potes applaudissent. L’orage gronde, la pluie disperse les militants. Les CRS remontent dans leurs fourgons.

Ph.B.

Un procès peut-il ramener la paix sociale à Poitiers ? NR 10/07/2010

Samedi 10 juillet 2010

Il aura fallu dix heures d’audience pour que les protagonistes des heurts de la fête de la Musique puissent tous s’exprimer. Jugement le 29 juillet.

Pendant une suspension de l'audience, il  est trois heures du matin, il fait encore 35°C dans la salle, tout le  monde est parti chercher un peu de fraîcheur. -

Pendant une suspension de l’audience, il est trois heures du matin, il fait encore 35°C dans la salle, tout le monde est parti chercher un peu de fraîcheur. –  - Photo NR

Un procès peut-il ramener la paix sociale à Poitiers ? NR 10/07/2010 dans 21 juin

Il est 4 h 15 du matin, le président du tribunal correctionnel préfère se donner quelques jours de réflexion pour rendre sa décision. Les six jeunes prévenus qui lui font face seront fixés sur leur sort le 29 juillet à 14 h. Tous les six étaient poursuivis pour des faits de violences, rébellions et outrages commis le soir de la fête de la musique à Poitiers (voir nos précédentes éditions).
Ce soir-là, le commissaire de police Jean-François Papineau a pris en chasse une jeune femme, Nina, qu’il soupçonnait d’avoir jeté une bouteille en verre dans sa direction et proféré une menace de mort. Il l’intercepte place de la Liberté. L’interpellation est contestée par cinq jeunes qui ont suivi la course-poursuite, qui sont à leur tour interpellés.
Depuis, deux versions s’opposent. Les auditions des policiers font état de violences, de rébellion et d’outrages. Les jeunes, eux, affirment qu’ils ont été au contraire victimes de violences policières. D’un côté de la barre, les policiers font bloc. « Je n’ai rarement vu autant de violence lors d’une interpellation que ce soir-là », assure l’un d’eux.
 » Dégagez de là, bande d’anarchistes !  »

De l’autre, la défense a retrouvé six témoins de la scène, qui dédouanent unanimement les jeunes. Justine, par exemple, se demande pourquoi elle n’a pas été embarquée comme les autres. Peut-être parce qu’elle ne s’est pas sentie visée quand un policier a crié : « Dégagez de là, bande d’anarchistes ! »
Anarchiste. Le mot est lâché. Ça faisait plusieurs heures qu’on tournait autour du pot sans oser y plonger la cuiller. M e Arzel, l’avocat des policiers, ne veut pas l’entendre : « C’est une affaire de droit commun. » Il ne veut pas entrer dans le débat « sur la conception des uns et des autres du rôle de la police », mais choisit soigneusement ses termes au sujet du maintien de l’ordre « qui est sous monopole et contrôle de l’État ». Et de réclamer une addition 13.000 euros de dommages et intérêts pour les douze policiers qui se sont constitués parties civiles.
Le vice-procureur, Éric Virbel, veut lui aussi évacuer le spectre du complot policier contre des militants anarchistes. « Cette affaire démarre sur le jet d’une bouteille de verre, un point c’est tout. Si la suspecte n’avait pas pris la fuite, rien ne serait arrivé. »
Prison ferme requise

Selon lui, les six jeunes sont coupables « de violences contre des policiers commises en marge d’une manifestation culturelle populaire ». Des « actes graves » qu’il demande de sanctionner par quatre à six mois prison ferme pour cinq prévenus et d’une peine de travail d’intérêt général pour la sixième, dont le casier judiciaire est vierge.
Les avocats, eux, réclament la relaxe pour tout le monde, ou presque. Seule exception pour l’outrage reproché à Clément, qui a reconnu avoir insulté les policiers, ce qui expliquerait le « visage massacré » qu’il a présenté à son avocate à l’issue de sa garde à vue. Pour le reste, le dossier « a été entièrement brodé par la police, mais sans qu’il y ait une véritable enquête de terrain », estime M e Malika Ménard. La défense n’a de cesse de politiser le débat. « Des jeunes qui ne pensent pas comme tout le monde, ça agace », explique M e Simone Brunet qui pointe du doigt la responsabilité du directeur de la police : « Jamais un policier n’a autant cristallisé les tensions de la jeunesse, et pas seulement d’elle. »

Philippe Bonnet

Pause Centre Presse 09-07-10

Vendredi 9 juillet 2010

Poitiers n’en finit plus de se débattre, cernée qu’elle est par deux affaires judiciaires qui lui pèsent sur la conscience et la morale. La première, un peu lointaine, est pourtant toujours dans les esprits. Si loin, si proche. C’était le 10octobre 2009. Ce jour où la paisible capitale régionale découvrait les casseurs de rue. S’en était suivie une comparution immédiate, dans l’urgence, sur laquelle planait l’ombre du pouvoir politique. Et du coup, celle du doute. Hier, la justice a pris son temps. Elle a même cherché à l’arrêter. A la barre, le président d’audience a choisi le mode pause. Il a figé la course-poursuite, gelé la scène du «crime». Posé des dizaines de questions, aux prévenus, comme aux policiers. Une sorte de projection en 3D, comme dans les séries policières, mais en version orale, à l’ancienne. Les faits décortiqués à l’extrême. Hier, la justice s’est appliquée à faire la lumière. Pour laver, inconsciemment peut-être, cette tâche d’ombre du 10octobre.

Jean-Yves LE NEZET

Justice en public CP 09-07-10

Vendredi 9 juillet 2010

OAS_AD(‘Position1′);Justice en public CP 09-07-10 dans 21 juin

antirep?number=339640140&part=1.1.3&filename=130x130_43631 dans Methodes policieres

60 à 80 personnes sont venues soutenir les prévenus.

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Soixante à quatre-vingts personnes ont répondu hier à l’appel du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux pour soutenir les six prévenus. Tous n’ont pas trouvé de place dans la salle d’audience surchauffée, même si le président du tribunal a clairement invité les policiers à les laisser entrer «tant qu’il y aura des places assises». Pas question de rendre la justice en catimini dans une affaire qui a déjà fait couler pas mal d’encre. Les familles des prévenus et leurs amis ont pu trouver une place. Les policiers qui se sont constitués parties civiles aussi. A l’extérieur, sur les marches, un autre groupe s’était mis à l’ombre. «Il n’y a pas que des gens d’ici», remarque un policier. «On vient du sud de la France, pour soutenir des camarades», confirmera un jeune homme, soupçonneux à l’égard de ce journaliste qui photographie la scène: «Vous n’êtes pas de la police?»
Pendant l’audience, le public est plutôt calme. Il bruisse un peu quand un policier dit de l’une des prévenues «qu’elle avait une force supérieure à la normale». Il sourit quand le commissaire Papineau est titillé par les avocates. Et rigole carrément quand un autre policier explique qu’un prévenu a pu se blesser en donnant des coups de tête sur le sol. Le fonctionnaire ne bronche pas. Chaque camp reste ferme sur ses principes. Mais, au moins, tous ont la parole. En public.

Jean-Yves LE NEZET

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