Archive de la catégorie ‘Poitiers’

Le préfet porte plainte et soutient la police CP 24/06/2010

Jeudi 24 juin 2010

Le préfet de région, Bernard Tomasini, a annoncé qu’il portait plainte au nom de l’État après ce qui s’est passé dans la nuit de lundi à mardi. Il l’avait déjà fait après les tags proférant des menaces de mort contre la police et son directeur, en février dernier. «Je le fais systématiquement quand des fonctionnaires de police sont insultés, menacés et blessés. Ce qui s’est passé n’est pas neutre. Il y a eu une menace de mort contre le directeur de la police, le commissaire Papineau, et des violences.»

Interrogé sur la personnalisation, localement, d’un conflit entre le patron de la police et certains groupes locaux, le préfet affiche son soutien aux forces de l’ordre.
«Le climat actuel n’est pas le fait des forces de l’ordre, elles font leur travail conformément à la déontologie. Ces agissements sont le fait d’une minorité qui s’oppose à la loi et à l’ordre.
J’apporte tout mon soutien au directeur de la police et à ses fonctionnaires. Les citoyens respectueux des règles n’ont pas cette attitude envers la police, tout ceci est le fait d’une partie marginale de la population.»
La plainte du préfet, au nom de l’État, a fait l’effet d’une bombe parmi les avocats des six prévenus, hier. «C’est du jamais vu», s’est emportée l’avocate Simone Brunet. «On veut faire pression sur les magistrats. On veut prendre la justice en otage!»

Emmanuel COUPAYE

Rixe avec la police : six personnes jugées aujourd’hui à Poitiers Maville.com 23-06-10

Mercredi 23 juin 2010

 

L’ambiance risque d’être électrique, cette après-midi, aux abords du palais de justice de Poitiers. Six personnes sont jugées en comparution immédiate pour des violences contre les forces de l’ordre. Les faits se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi, vers 1?h?30 du matin, place de la Liberté. Cinq policiers ont été blessés au cours de cette bagarre.Elle avait débuté par une menace de mort lancée par une jeune femme contre le patron de la police. Il avait aussi été visé par le jet d’une bouteille en verre. Coursée dans les rues, la jeune femme avait été rattrapée place de la Liberté. Son interpellation a tourné au vinaigre quand ses copains sont venus la rejoindre. Une bagarre a alors éclaté faisant des blessés uniquement du côté de la police, selon le parquet de Poitiers.Six personnes sont alors placées en garde à vue. Après 48?h d’audition, elles sont toutes jugées aujourd’hui en comparution immédiate.Le préfet de région, Bernard Tomasini, a annoncé qu’il portait plainte au nom de l’État après ce qui s’est passé. Il l’avait déjà fait après les tags proférant des menaces de mort contre la police, en février dernier. « Je le fais systématiquement quand des fonctionnaires sont insultés, menacés et blessés. Ce qui s’est passé n’est pas neutre. Ces agissements sont le fait d’une minorité qui s’oppose à la Loi et aux forces de l’ordre. J’apporte tout mon soutien au directeur de la police et à ses fonctionnaires. » En réaction aux événements de la nuit de lundi à mardi, une série d’affichettes ont fleuri dans les rues du centre-ville, mardi. Des affichettes photocopiées et apposées sur du mobilier urbain qui dénoncent « un tabassage gratuit par la police envers des passants est-ce normal?? ». Une jeune femme de 26 ans, repérée par la police en train de les coller, a été interpellée mardi soir.

Soutien à Alain : l’indignation n’est pas un crime !

Dimanche 30 mai 2010

Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre. Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le 8 juin prochain à 14h30.

Comparer le Procureur à Papon devant le monument de la Résistance n’est pas si aberrant que cela. En effet ce Procureur a obéi sans états d’âme aux ordres du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui était venu à Poitiers le 12 octobre, juste avant le procès, demander « que la justice sanctionne durement ». Sans doute pour satisfaire les fanatiques de l’ordre à tout prix, M. Sennès, en fonctionnaire zélé comme l’indique le communiqué commun du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France, a donc immédiatement déféré en comparution immédiate des personnes interpellées sans ménagement et arbitrairement, quelques heures après les dégradations commises. Or, ces inculpés n’y ont pas participé et d’ailleurs, ils n’en n’ont jamais été accusés. De plus, le Procureur a simultanément ouvert une information judiciaire de « chef de participation à un attroupement armé ». Non seulement il a demandé des peines extravagantes mais il a fait appel des condamnations déjà très disproportionnées qui lui paraissaient sans doute trop douces : huit mois de prison, dont quatre ferme pour l’un et six mois dont un ferme pour deux autres.

C’est ce qui a provoqué la colère d’Alain Evillard, qui ne peut tolérer l’injustice ni l’arbitraire. Il a eu le tort de dire tout haut ce que tous les manifestants pensaient mais n’osaient exprimer, intimidés qu’ils étaient par l’impressionnant dispositif policier.

Ce n’est pas seulement l’individu Procureur qui est un « salaud » mais tous ceux qui, comme lui, servent un système condamnable . Les sept mois qui se sont écoulés nous ont permis de prendre du recul et de pouvoir juger les actions de la Police, du Parquet et de la Justice. Arrestations ciblées sur les jeunes militants politiques et/ou alternatifs, procès expéditifs et à charge, sans preuves, peines disproportionnées, incapacité d’avouer qu’on s’est trompé et que les condamnés sont innocents, volonté de se « couvrir » mutuellement…

Aujourd’hui, la seule réponse du Pouvoir à l’indignation légitime face à l’injustice, c’est la répression, encore la répression, toujours plus de répression.

Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain.

Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !

Rassemblement lundi 7 juin à 18 H devant le Palais de Justice de Poitiers

Signez, faites signer et diffusez massivement autour de vous la pétition : http://3cites.free.fr

Nous  appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “Alain”.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux Alternatifs VienneEurope Ecologie - Les Verts – VienneNouveau Parti AnticapitalisteOrganisation communiste libertaireSection de Poitiers du Parti Communiste FrançaisCollectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en FranceLa CimadeLe groupe Pavillon Noir de la FA - SUD Education 86Solidaires
Contact : antirep86@free.fr

Réaction aux propos du proviseur du lycée de Civray

Vendredi 2 avril 2010

Dans l’article de la Nouvelle République du 24 mars 2010, nous avons découvert, les propos hallucinants du proviseur du lycée de Civray, concernant la consommation de produits stupéfiants « une fois ça passe, cela fait partie des découvertes de l’adolescence, plusieurs fois, cela représente un danger, l’établissement étant avant tout fait pour la réussite des élèves ». Propos hallucinants car pourquoi s’il y a « danger » appeler la gendarmerie alors que selon la loi française, le simple usage de cannabis peut conduire à une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement pouvant s’accompagner ou être substituée par une amende allant jusqu’à 3 750 €1 ? Bien plus, depuis la loi de 2007 sur la récidive (dite « loi Dati »), des peines plancher sont applicables aux récidivistes. En pratique, l’achat de 2 grammes de cannabis pour sa consommation personnelle, par une personne considérée par la loi comme récidiviste conduit ainsi à une peine plancher de quatre ans ferme…2

Comment notre bon proviseur peut-il être persuadé que la prison ou l’amende favorisent la « réussite » des élèves ? Cela nous échappe. En tous cas, c’est indicatif du point de vue répressif qui parasite au plus haut point les pratiques pédagogiques de l’éducation nationale. C’est même l’indice que le répressif à remplacé le préventif dans les usages des acteurs de l’éducation. S’il y a véritablement « danger » que les élèves fument des joints, ne faudrait-il pas tout faire pour les protéger ? Ne faudrait-il pas tout faire pour trouver les causes de cette mise en danger pour les abolir et permettre à ces élèves de ne plus fumer des joints ?

A moins qu’il ne s’agisse là encore que de cette volonté délirante de criminaliser les victimes qui est à la mode chez nos décideurs. C’était déjà ce que constatait Jacques Rancière dans Libération3 à propos de la loi sur la burqa. Pourquoi une loi sur la burqa demandait-il ? Parce qu’une « telle humiliation imposée aux femmes est inacceptable dans notre république et doit être sanctionnée a dit notre Président ». Sanctionné comment ? « Celles qui subissent cette humiliation paieront une amende pour laquelle on a avancé le chiffre de 1 500 euros. » Et notre philosophe de conclure : « On s’étonne qu’il n’ait pas poussé plus loin un principe aussi novateur. Le viol est aussi une humiliation [...]. Il serait donc logique de faire payer une lourde amende à toutes les victimes de viol. » Ce n’est rien de moins que ce « principe novateur » qui a été appliqué par le proviseur de Civray aux élèves qui sont supposés fumer des joints.

Jean-François Chazerans
Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux

______________________________

1Drogue : que dit la loi ? http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/drogue/loi-drogue/drogue-que-dit-loi

2Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gislation_sur_le_cannabis

3Modeste proposition pour le bien des victimes, http://www.liberation.fr/societe/0101613011-modeste-proposition-pour-le-bien-des-victimes

Le festival Raisons d’agir questionne la société PQR 26-03-10

Vendredi 26 mars 2010
Le festival Raisons d’agir questionne la société 

http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=86&num=1592933

Le festival Raisons d'agir questionne la société PQR 26-03-10 dans 10 octobre rss
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C’est par un débat autour des événements du 10 octobre dernier à Poitiers que le festival a commencé.

 

 

La cuvée 2010 du festival Raisons d’agir s’intéresse jusqu’à samedi aux
questions de surveillance, de fichage et de pénalisation des sociétés. Eclairant.

N e sommes-nous pas de plus en plus fichés et contrôlés ? C’est l’une des questions que les organisateurs de la 5e édition du festival Raisons d’agir ont choisi d’évoquer cette année. En croisant le regard d’artistes, de sociologues, d’historiens et de militants, le festival entend apporter un éclairage « argumenté, informé mais aussi nuancé sur ces questions ». Hier après-midi, en préambule aux nombreuses rencontres, débats et projections qui vont jalonner ces trois jours de festival, une table ronde intitulée « Retour sur la manifestation du 10 octobre à Poitiers et les événements qui s’ensuivirent » a réuni sociologues, jeunes militants, syndicalistes, avocats et journalistes. Avec un objectif : tenter de comprendre ce qui s’est passé ce samedi d’octobre où une manifestation destinée à défendre la cause carcérale a dérapé, occasionnant la dégradation de plusieurs bâtiments publics et le bris de nombreuses vitrines… Des événements attribués à un nébuleux mouvement anarcho autonome qui devaient changer ou tendre le climat entre la police et une partie de la population. La visite d’un ministre de l’intérieur demandant des « peines exemplaires » le jour même où l’on jugeait plusieurs jeunes soupçonnés d’avoir commis des violences sur la police, leur incarcération puis la tenue de plusieurs manifestations « surencadrées » par ces mêmes forces de l’ordre dans les jours et les semaines qui suivirent achevèrent de tendre un climat social déjà dégradé depuis les mouvements étudiants de 2008. Deux heures durant, questions et commentaires ont alterné. Entre la dénonciation d’une justice « qui condamne sans aucune preuve » et plus généralement d’une « criminalisation du mouvement social », il faut maintenant s’attacher à comprendre l’après.

Figures
de l’ennemi
intérieur

Même s’il est encore trop tôt, l’ancien sociologue poitevin Bertrand Geay s’y colle : « il faut voir ce qu’il y a derrière tout cela, comme la pénalisation et les transformations contemporaines de l’État », le plus souvent à la recherche de « l’ennemi intérieur. »Programme complet du festival et infos pratiques sur http://festivalraisonsagir.org

Jean-Michel Gouin

Effervescence au lycée André-Theuriet PQR 24-03-10

Mercredi 24 mars 2010

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Les lycéens ont bloqué le lycée avec des chaînes.

 

 

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NIORT Nouvelle poursuite pour le rescapé d’un accident
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Civray

Hier matin, jour de grève au lycée Theuriet. Mais les revendications ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le reste du département. Des élèves ont empêché l’accès à l’établissement en mettant des chaînes aux grilles, en réaction à l’intervention de la gendarmerie le 22 février lors de la rentrée scolaire et à celles qui ont suivi (9 personnes ont été auditionnées à la gendarmerie de Civray le 19 mars, et 4 autres lundi dernier, le 22 mars).

Histoire de stupéfiants

Devant les grilles, Alexandre, l’un des porte-parole dénonce « les arrestations abusives » des gendarmes « alors que cela avait été présenté comme de la prévention contre les drogues ». D’autres élèves évoquent « un délit de faciès, des interrogatoires musclés, ou des fouilles au corps ».
A l’intérieur, quelques parents ont été reçus par la direction de l’établissement, proviseur, proviseur-adjoint, CPE, en présence d’une cinquantaine d’élèves. Le constat est tout d’abord que le sens des mots audition, interrogatoires, témoins, soupçonnés n’est pas le même pour tout le monde.
Le proviseur a rappelé, à propos de la consommation de produits stupéfiants, que, « une fois ça passe, cela fait partie des découvertes de l’adolescence, plusieurs fois, cela représente un danger, l’établissement étant avant tout fait pour la réussite des élèves ». Sa responsabilité de chef d’établissement est engagée face au choix de fermer les yeux, ou d’alerter (ce qui est aussi approuvé par des élèves et des parents). Si l’établissement n’est pas responsable des modes d’intervention de la gendarmerie, les parents et les élèves reprochent la recherche d’élèves en classe, leur audition à la gendarmerie de Civray.

Explication des gendarmes

Dans l’après-midi, la gendarmerie envoyait un communiqué à la rédaction précisant plusieurs points. Sur l’audition des dix élèves le 22 février : « Le motif des auditions leur a bien été formulé ainsi qu’aux parents des enfants mineurs concernés. Plusieurs perquisitions ont été conduites visant à inspecter les effets personnels, les casiers et les chambres (pour les internes) des élèves concernés uniquement. » Lors de cette journée du 22, aucune saisie de produit stupéfiant n’a été réalisée mais les témoignages recueillis ont permis de confirmer « l’usage ponctuel ou régulier de stupéfiants pour la majorité d’entre eux ».
Autre point qui fait réagir les lycéens, les méthodes des gendarmes. « Il n’y a pas eu de dégâts de matériels informatiques durant les perquisitions et les 23 élèves ont été auditionnés de façon parfaitement consentie et aucun n’a fait l’objet d’une mesure de garde à vue pas plus que de mesure d’entrave (menottage). »
La gendarmerie rappelle aussi que cette « opération exceptionnelle » a été conduite en « parfaite synergie » avec l’Education nationale. « Elle répond de façon ciblée à une problématique manifestement avérée de consommation au sein de ce lycée et ne concerne qu’un groupe d’élèves considérés. »

B.D. avec J.- L. Mestivier et C. Daiguemorte

 

Communiqué du 19 mars 2010 : Les mensonges de la police relayés par la justice

Mardi 23 mars 2010

Suite à l’article « Le patron de la police écrit à ses troupes », Nouvelle République et Centre Presse du 17 mars 20101, le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux se demande pourquoi M. le Délégué départemental de la sécurité publique a eu besoin d’écrire à sa police pour souligner la nécessité d’être exemplaire, si les « critiques mensongères » d’un « comité non nommé » – mais nommé malgré tout, par la police ou par la presse ? – sont vraiment mensongères. Un événement important est quasiment passé inaperçu la semaine dernière : jeudi 11 mars, lors du rendu de son procès en appel, Nina a été relaxée2. Le 30 juillet 2009, elle avait été condamnée en correctionnelle, pour « bris de “sucette” Decaux » dans la nuit du 18 au 19 mai 2009, à 500 € d’amende avec sursis et 850 € de dommages-intérêts pour Decaux3. Le procureur ayant fait appel, elle était repassée devant le tribunal le 21 janvier dernier. Et là, surprise : l’avocat général a quasiment demandé la relaxe. Après avoir démonté tous les éléments de l’accusation, il s’en était remis au tribunal.

Cela a laissé perplexe plus d’un observateur. L’un d’eux, pense que l’avocat général, «anticipant sur l’efficacité des arguments de la défense, a sans doute préféré abandonner la partie pour ne pas risquer un désaveu public. Ce serait aussi une façon d’appeler la police à un minimum de rigueur, si elle veut être suivie»4. Ou bien, il a fait un travail objectif et très rigoureux qui va à l’encontre de la politique actuelle qui met la justice aux ordres de la police. Là est peut-être la clef de ce procès. Comme dans la plupart des affaires de ce genre, l’accusation a été faite à charge et, les preuves n’ayant pas été apportées, elle a finalement reposé sur les seuls témoignages des policiers – témoignages discrédités par le procureur et désavoués par le juge. Cela ne veut-il pas dire que c’étaient des inventions de la police, des faux témoignages donc ?

Les faux témoignages policiers sont le talon d’Achille des poursuites judiciaires. D’abord, précisons-le, il est inexact de penser que les témoignages de la police valent plus que ceux des autres citoyens dans la mesure où ses agents sont assermentés. Le Code de procédure pénale dit en effet explicitement, dans son article 430 : « Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements. » C’est même un principe général du droit, puisqu’en France il faut apporter la preuve de ce que l’on affirme. Sans preuve, le procès-verbal policier n’est donc utile qu’à titre de simple renseignement ; et dans ce cas le tribunal est censé prononcer une relaxe. Il y a néanmoins un hic : un décalage existe, d’une juridiction à l’autre, quant au poids de la parole d’un dépositaire de l’autorité publique5.

On le voit à travers d’autres affaires reposant exclusivement sur les témoignages de la police et qui ont été traitées par le tribunal de Poitiers ces dernières années. Où sont les preuves qui corroborent ces témoignages ? Qu’en est-il de Sami, délégué lycéen notoire, condamné le 5 juin 2009 sur le seul témoignage de cette police pour violences en réunion contre personnes dépositaires de l’autorité publique6 ? Qu’en est-il de Lucille, 14 ans, condamnée pour rébellion le 5 janvier dernier sur les seuls témoignages des policiers qui l’ont arrêtée le 10 octobre 2009 – ou encore de Samuel, Jean-Salvy, Léo… arrêtés en même temps7 ? Qu’en est-il de Guillaume, condamné sans preuves le 4 mars8 ? Qu’en est-il enfin de David, condamné il y a quelques jours pour outrage et menaces de mort à l’encontre d’un des policiers de la BAC, sur les seuls témoignages plutôt contradictoires du policier partie civile et de ses collègues, alors que les témoignages des amis de David n’ont pas été recueillis9 ? Ne peut-on pas appliquer à toutes ces personnes ce qu’a dit l’avocat général pour Nina : que « les conclusions de la police relevaient plus d’hypothèses fragiles, voire d’une “construction” comportant des affirmations sujettes à doutes sérieux »10, en clair de faux témoignages ? Si nous appliquons le vieux principe de l’égalité de traitement, toutes ces personnes auraient dû être relaxées puisque Nina l’a été.

Nous exigeons la révision de tous ces procès politiques
Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux http://antirepression.unblog.frhttp://antirep86.free.frantirep86@free.fr

1http://www.poitiers.maville.com/actu/actudet_-Le-patron-de-la-police-ecrit-a-ses-troupes-_dep-1299856_actu.Htm

2http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=86&num=1575956#

3« Sucette cassée contestée », NR du 21 mai 2009, http://antirep86.free.fr/?p=34 ; « CORRECTIONNELLE – Nina a été reconnue coupable d’avoir brisé une “sucette” dans le quartier Montierneuf », Centre-Presse du 31 juillet 2009, http://antirep86.free.fr/?p=97 ; « Gentille étudiante ou militante anti-pub ? », NR du 31 juillet 2009, http://www.poitiers.maville.com/actu/actudet_-Gentille-etudiante-ou-militante-anti-pub-_dep-1021211_actu.Htm

4Notes d’audiences Cour d’appel de Poitiers par Sylestre Gilloire Jeudi 21 janvier 2010 http://antirep86.free.fr/?p=411

5Que vaut la parole d’un policier ? Moins qu’on ne le croit, Par Chloé Leprince,Rue89, 16/05/2009, http://www.rue89.com/2009/05/16/que-vaut-la-parole-dun-policier-moins-quon-ne-le-croit

6http://antirep86.free.fr/?p=59

7http://antirep86.free.fr/?p=266

8http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=86&num=1568186

9Pour un outrage qu’il n’a pas commis, David sera jugé au tribunal de Poitiers le 8 septembre 2009 http://antirep86.free.fr/?p=144 ; Le SDF a-t-il outragé “Hooker”, flic zélé ? Centre Presse 09-09-09 http://antirep86.free.fr/?p=104 ; Les relations entre policiers et marginaux au tribunal NR 09-09-09 http://antirep86.free.fr/?p=107 ; Compte rendu du procès de David par Julien Chaigneau http://antirep86.free.fr/?p=109 ; Communiqué de presse d’Admnesty International au sujet du procès de David M. http://antirep86.free.fr/?p=111 ; Le SDF a outragé Hooker Centre presse 14-10-09 http://antirep86.free.fr/?p=465 ; Trois mois ferme pour le SDF NR 05-02-10 http://antirep86.free.fr/?p=161 ; POITIERS David contre David PQR 08-03-10 http://antirep86.free.fr/?p=461

10Notes d’audiences Cour d’appel de Poitiers par Sylestre Gilloire Jeudi 21 janvier 2010 http://antirep86.free.fr/?p=411

Le patron de la police écrit à ses troupes PQR 17-03-2010

Mercredi 17 mars 2010

17/03/2010 14:50 | Justice – Faits Divers | POITIERS | Imprimer

Le patron de la police
écrit à ses troupes

Le directeur de la sécurité publique vient d’écrire un message interne
à ses policiers. Il revient sur les événements des derniers mois. Extraits.

 

 Le patron de la police  écrit à ses troupes PQR 17-03-2010 dans 10 octobre 130x130_34339

Voici le courrier interne
arrivé entre les mains
de la rédaction.

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Depuis plusieurs mois, les policiers de la Vienne et plus particulièrement ceux de Poitiers sont chahutés. Les violences lors de la manifestation anticarcérale du 10 octobre dernier et les événements qui ont suivi ont durablement secoué la vie locale. Ils ont aussi contribué à créer un sentiment de malaise, voire une fracture, entre la police et ceux qui ont souhaité manifester dans la rue leur opinion sur cette situation-là.

« Ne pas donner
prises à nos
détracteurs »

En plus, des tags proférant insultes et menaces de mort contre la police sont venus raviver une tension qui semblait vouloir s’apaiser progressivement. C’est dans ce contexte que, le 26 février dernier, trois jours après cette vague de tags, le patron de la police dans la Vienne, le commissaire divisionnaire Jean-François Papineau, a pris sa plus belle plume. Il a livré à ses troupes le fond de sa pensée sur ces derniers événements. En voici le résumé.
« Cette attaque a été lâchement perpétrée par des inconnus qui contestent jusqu’au fondement même de l’État », écrit-il en préambule de son message de service.
Le patron de la police note qu’elles arrivent « à la suite de critiques mensongères émanant d’un « comité » dépourvu de statut juridique » en faisant référence, sans le nommer, au Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. Il stigmatise violemment la presse écrite, coupable à ses yeux d’avoir « publiquement relayé » les positions du comité.
Cette situation « n’entamera pas notre détermination », écrit le commissaire qui appelle les policiers de la Vienne à poursuivre leur mission « avec discernement » et « sans faillir au devoir d’exemplarité afin de ne pas donner prise à nos détracteurs ». « La présence de la sécurité publique ne saurait être remise en cause dans son principe », assure-t-il. « Notre professionnalisme doit être notre seule réponse à l’infamie: il en va de notre honneur. »
Le courrier, qui souligne la « cohésion sereine » manifestée par les policiers, s’achève sur les marques de soutien prononcées lors de réunions de travail.
Celle du préfet, d’abord, qui a porté plainte après les tags (1) et celles ensuite du procureur de la République, de l’inspecteur d’académie et du directeur central de la sécurité publique.
Des « messages chaleureux » transmis alors que les tensions locales ont suscité des discussions et des interrogations au sein même des effectifs policiers.

(1) Sollicité à l’époque par la rédaction, il n’avait pas souhaité réagir publiquement à ces actes, pas plus que le maire de Poitiers qui renvoyait à un précédent communiqué, ni les syndicats de police.

Emmanuel COUPAYE

Notes d’audiences Cour d’appel de Poitiers par Sylestre Jeudi 21 janvier 2010

Vendredi 12 mars 2010

Nina a été condamnée, en correctionnelle, le 10 juillet dernier, pour “bris de ‘sucette’ Decaux”, dans la nuit du 18 au 19 mai 2009.
500 euros d’amende avec sursis, 850 de dommages-intérêts pour Decaux, qui ayant demandé également 900 pour frais de justice (article ??? du Code de procédure ???) , en a obtenu moins ( …?).
Il y avait eu relaxe pour le refus de prise d’ADN.

• Exposé des faits et des dires par un des deux juges adjoints de la présidente :

Le dossier semble être basé essentiellement (uniquement ?), sur le procès-verbal d’interpellation des policiers, comprenant les déclarations des interpellés, complété par le compte-rendu de la policière ayant effectuée la fouille de Nina
A 4 heures du matin une ronde opère boulevard de l’Abbé Frémond, non loin de là où se trouve une sucette au débouché de la rue du Mouton (en face du pont de Rochereuil).
A un moment, ils affirment avoir entendu un bruit de choc suivi d’une chute de verre. Ils n’ont rien vu, la sucette n’étant pas à ce moment précis dans leur champ de vision. Ils la situent alors et découvrent qu’une des faces de verre a été brisée. Poursuivant leur ronde, ils repèrent alors, se dirigeant vers la porte de Paris, un groupe de 4 personnes, relativement jeunes, dont Nina.
Présumant qu’ils doivent être les responsables des faits, ils les arrêtent et les amènent au commissariat, pour fouille et interrogatoire.
Les interpellés disent, étant passés sur le trottoir en face de la sucette, s’être rendu compte de quelque chose ; seule, Nina a traversé alors le boulevard pour voir de près ce qu’il en était, donc constater les dégâts, puis elle est retourné rejoindre le groupe qui a continué son chemin.

Sur demande de la présidente, qui lui demande les raisons de son appel, Nina (qui a une avocate), confirme les termes de ses déclarations antérieures, et estime donc devoir être mise totalement hors de cause.

• Plaidoirie de l’avocat de Decaux :

Très sûr de lui, parlant haut et fort, ne revenant pas sur les PV, sauf la question qui va faire débat plus tard, sur les bouts de verre dans la chevelure de Nina ; il estime visiblement acquises les conclusions des PV quant à la culpabilité de cette dernière.
Il commence par souligner, chiffres à l’appui, le coût important du vandalisme du matériel Decaux. Puis enchaîne sur les campagnes anti-pub, puisque le matériel urbain Decaux en est un support, pour dénoncer la “lâcheté” de ceux qui agissent anonymement. Tient à dire que de son temps (“j’ai été jeune”) on avait le courage de ses opinions.
Il complète par des remarques quant aux abribus Decaux vandalisés, dans le même esprit que les sucettes, donc par le même “anticapitalisme” : “cela ne gêne que les usagers des abribus, qui ne sont pas des capitalistes, lesquels ne prennent évidemment pas le bus”.
Enfin, la question du verre : les policiers interpellateurs affirment que des petits débris étaient dans la chevelure de Nina, ce qui ne pouvait s’expliquer que par sa présence, donc son action directe de destruction, la mettant face à la sucette, au moment de la dégringolade du verre. Sans nier formellement ces éclats, cette poussière de verre dans ses cheveux) , Nina met en avant que ce pouvait provenir de travaux de bricolage faits très récemment, ou alors que ses cheveux auraient, avec les mèches plutôt longues, pu ramasser des bouts de verre quand elle s’est penchée pour voir les choses de près. L’avocat ironise lourdement sur ce qui lui apparait comme un déni absurde d’un élément décisif à charge.

• Intervention du procureur :

D’abord, une mise en perspective, concernant les actions répétitives d’atteintes aux mobilier urbain, dont une partie est d’usage public (abribus et plans) ; a priori, aucune indulgence à attendre, ceci s’adressant alors explicitement à la salle où (dit-il) pourraient se trouver d’autres auteurs (voire les supposés organisateurs) de ces actions.
Avant de passer à l’examen des charges, la question du refus de prélèvement d’ADN est assez rapidement évacuée car il apparait que la relaxe s’est basée, à juste titre, sur une question de formes qui n’ont pas été respectées. Le procureur, selon la formule en pareil cas, “s’en remet au tribunal” (a priori, une façon élégante d’abandonner l’accusation sur ce point).
Cela étant dit, il importe d’examiner les charges constitutives du délit. Or on va assister à un épluchage systématique des éléments fournis par la police, avec en conclusion qu’ils rendent très difficile de “soutenir l’accusation”.
En résumé, il n’y a eu ni flagrant délit ni indices graves et concordants.
– L’interpellation : elle a eu lieu à distance des lieux concernés, sans qu’il semble y avoir une attitude de fuite.
– Le verre : toute une discussion sur sa nature ; c’est dans doute du type “sécurit”, c’est-à-dire se lézardant entièrement sous le choc et se fragmentant en une myriade de petits morceaux a priori non coupants (il n’y a pas eu d’expertise, ni d’information de la part de Decaux). Il n’est déjà pas évident que de ces éclats (qui ne sont pas de la poussière de verre) s’en soient retrouvés dans la chevelure, d’autant que celle-ci est constituée, pour l’essentiel, d’un chignon, ce qui supposerait que les morceaux aient jaillis derrière la tête. Mais aussi (et surtout), le procureur a pointé que cette affirmation des policiers n’a pas été confirmée par la policière ayant effectué la fouille de Nina (la “palpation”).
– L’outil (du “crime”) : le bris de la glace n’est a priori pas concevable sans un moyen additionnel à la force physique (un marteau, une masse, un pic, un stylet, …) ; aucun n’a été trouvé lors de la fouille, à laquelle les trois hommes ont dû être soumis. L’usage éventuel d’un gros caillou a été évoqué, sans plus avant.
Il semble finalement (à vérifier) que là aussi le procureur s’en soit remis au tribunal, ce qui laisserait prévoir une relaxe.
Il faut s’arrêter un moment sur cet (heureux) imprévu de la part du procureur (appelé à un moment “avocat général”), qui du coup a tenu à rappeler que sa fonction impliquait de prendre en compte les droits attachés aux libertés individuelles.
On peut penser qu’alors que dans la plupart des cas les PV de la police servent de base aux réquisitions, il leur faut un minimum de crédibilité. Soit les éléments constitutifs d’un flagrant délit, sinon des indices “graves et concordants”.
En l’occurence, les conclusions de la police relevaient plus d’hypothèses fragiles, voire d’une “construction” comportant des affirmations sujettes à doutes sérieux.
Le procureur, anticipant sur l’efficacité des arguments de la défense, a sans doute préféré abandonner la partie pour ne pas risquer un désaveu public. Ce serait aussi une façon de rappeler la police à un minimum de rigueur, si elle veut être suivie.

• Plaidoirie de l’avocate de Nina :

Elle reprend les principaux éléments à décharge, en enfonçant le clou, sur le fait que la police est mise sur les dents pour une “politique de résultats”, ce qui l’amène à prendre des libertés quant aux constations et aux conclusions dans ses PV.
Elle revient longuement sur la question de l’ADN, c’est-à-dire l’indispensable respect de la procédure à respecter, en particulier qu’il ne peut y être procédé que dans certains cas (s’il y a des indices justifiant un contrôle ? à vérifier).
Elle revient sur une question restée obscure, celle du fait que lors de la prise de photo de la sucette, au matin, il est apparu que la deuxième face avait été aussi brisée, donc quand Nina et ses amis étaient encore (garde à vue ?) au commissariat.
Conclusion : Nina n’a fait que se trouver au mauvais moment, au mauvais endroit.

Jugement le 11 mars, à 9 heures.

POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée 12-03-10

Vendredi 12 mars 2010
POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée 12-03-10 dans Poitiers antirep?number=287444927&part=1.1.2&filename=rss
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La cour vient de relaxer une étudiante de 21 ans, soupçonnée d’avoir brisé la vitre d’une sucette Decaux, en mai dernier. Ce soir-là, elle se trouve avec trois garçons dans le secteur du boulevard de l’Abbé-Frémont. Une patrouille repère le groupe et le suit. Les policiers entendent un bruit de verre brisé. Ils voient ensuite Nina rejoindre le groupe. Elle est interpellée 200 m plus loin, avec des éclats de verre dans les cheveux. Nina est-elle pour autant l’auteur des dégradations sur la sucette ? Reconnue coupable en première instance de faits qu’elle contestait fermement, elle vient d’être relaxée. Le parquet n’avait même pas soutenu l’accusation en appel. La cour relève d’abord qu’il « n’est pas raisonnable de soutenir » qu’elle a pu briser la vitre avec le poing. Elle note qu’aucun outil n’a été retrouvé sur elle. Et pour cause, l’interpellation n’est pas intervenue tout de suite. Enfin, les policiers n’ont pas vérifié si les morceaux de verre trouvés dans ses cheveux correspondent à ceux de la vitre cassée.

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