Archive de la catégorie ‘Retention’

Bébé de 4 mois : maintien en centre de rétention NOUVELOBS.COM | 01.05.2009

Vendredi 1 mai 2009

« La politique du chiffre conduit à nier les plus élémentaires principes d’humanité », dénonce la Cimade. La décision de remise en liberté de la famille du nourrisson, sans-papiers, est suspendue après l’appel du procureur.

Le Palais de Justice de Nîmes (Sipa)

Le Palais de Justice de Nîmes (Sipa)

Un bébé de quatre mois, ses parents d’origine russo-azerbaïdjanaise et un autre enfant du couple ont été maintenus au centre de rétention de Nîmes, l’appel du procureur sur une décision les remettant en liberté étant suspensif, a-t-on appris vendredi 1er mai de source judiciaire. La famille restera dans tous les cas dans ce centre jusqu’à l’examen au fond de leur dossier, prévu lundi matin à 9h, a-t-on précisé de même source.
« L’acharnement de l’administration sur cette famille est incompréhensible et intolérable », a dénoncé la Cimade, dans un communiqué ajoutant: « la politique du chiffre conduit ainsi, une fois de plus, à nier les plus élémentaires principes d’humanité ».

Décision en appel

Le juge des libertés et de la détention de Nîmes a considéré, jeudi 30 avril, que la procédure conduisant au placement au centre de rétention de Nîmes était irrégulière. Le juge avait en outre considéré que le placement en centre de rétention d’un bébé était « incompatible avec la convention des droits de l’Homme et avec la convention des droits de l’enfant », avait-t-il indiqué à l’issue de l’audience, provoquant des applaudissements des soutiens à cette famille.
Le procureur de la République de Nîmes, Robert Gely, avait alors indiqué à l’AFP qu’il avait fait appel de cette décision dont les motifs lui « paraissent contestables ». « Il n’y a pas d’incompatibilité particulière avec la convention des droits de l’enfant », a-t-il ajouté.

« Indignes »

L’avocat de la famille, Me Bernard Richebois, avait dénoncé pendant l’audience, les conditions d’interpellations de la famille, mercredi à leur domicile de Gray, qu’il a qualifiées d’ »indignes ».
Une quinzaine de gendarmes était intervenue vers 6h du matin et la famille a entendu qu’on « dévissait » la porte avant que Serguey Bakhshiyan ne leur ouvre. La famille n’a, selon elle, disposé que de quelques minutes avant d’être conduite à la gendarmerie.
Me Richebois a en outre condamné un procès verbal, rédigé par la gendarmerie, « angélique » par rapport aux témoignages de la famille. Le représentant du préfet avait en revanche souligné que tout avait « été fait légalement » et avait réclamé la prolongation de la rétention administrative.

Demandes d’asile

La famille avait été conduite de Haute-Saône au centre de Nîmes dans la mesure où celui-ci est équipé d’une nurserie. Mercredi, la préfecture de Haute-Saône avait rappelé que la famille Bakhshiyan était arrivée dans le département en novembre 2005. Malgré tout, ils ont « été déboutés à plusieurs reprises de leurs demandes d’asile et de leurs recours au tribunal administratif ». (Nouvelobs.com avec AFP)

Un bébé de 4 mois en centre de rétention à Nîmes NOUVELOBS.COM | 30.04.2009

Jeudi 30 avril 2009

Le bébé a été placé en centre de rétention avec ses parents et son frère de 9 ans. Le Réseau Education sans frontières dénonce « la brutalité » de la méthode.

Le centre de rétention de Mesnil-Amelot, près de l'aéroprt de Roissy (Sipa)

Le centre de rétention de Mesnil-Amelot, près de l’aéroprt de Roissy (Sipa)

Le centre de rétention administrative à Nîmes a accueilli un bébé de quatre mois ainsi que ses parents, des ressortissants russo-azerbaïdjanais, et son frère de 9 ans, ont indiqué mercredi 29 avril, le Réseau Education sans frontières (RESF) et la préfecture de Haute-Saône.
La famille Bakhshiyan, dont le père Serguey est Azerbaïdjanais et la mère, Maria, est Russe, a été interpellée mercredi vers 6h à leur domicile de Gray (Haute-Saône). Elle a ensuite été transportée au centre de rétention de Nîmes, ont précisé les mêmes sources.

« Brutalité »

RESF s’inquiète de « la brutalité qu’a subie cette famille » avec un bébé de quatre mois, « cueillie avant l’aube, les enfants arrachés au sommeil par l’intrusion de la police ». Celle-ci, « d’après de nombreux témoins », aurait « percé les serrures » de l’appartement.
La préfecture de Haute-Saône, a de son côté indiqué, que la famille avait été conduite « au centre de Nîmes parce qu’il est parfaitement équipé pour accueillir les familles et notamment des enfants en bas âge, vu qu’il dispose d’une nurserie ». Elle rappelle que la famille Bakhshiyan était arrivée dans le département en novembre 2005 et avait « été déboutés à plusieurs reprises de leurs demandes d’asile et de leurs recours au tribunal administratif ».

Famille bien intégrée

L’association a indiqué que la famille avait fait appel de la décision du tribunal administratif de Besançon, tandis que la préfecture soutient que « la Cour administrative d’appel de Nancy n’avait pas reçu d’appel et que même si c’était le cas, l’appel n’est pas suspensif ».
« RESF a saisi la Commission nationale du droit d’asile, car normalement on ne met pas les mineurs dans un local de détention administrative », affirme Patrice Muzard, responsable RESF à Gray. Elle souligne que la famille était très bien intégrée. Leur fils de 9 ans, très bon élève, a gagné par deux fois le concours des Dicos d’or.
(Nouvelobs.com)