Archive de la catégorie ‘Sucettes’

Notes d’audiences Cour d’appel de Poitiers par Sylestre Jeudi 21 janvier 2010

Vendredi 12 mars 2010

Nina a été condamnée, en correctionnelle, le 10 juillet dernier, pour “bris de ‘sucette’ Decaux”, dans la nuit du 18 au 19 mai 2009.
500 euros d’amende avec sursis, 850 de dommages-intérêts pour Decaux, qui ayant demandé également 900 pour frais de justice (article ??? du Code de procédure ???) , en a obtenu moins ( …?).
Il y avait eu relaxe pour le refus de prise d’ADN.

• Exposé des faits et des dires par un des deux juges adjoints de la présidente :

Le dossier semble être basé essentiellement (uniquement ?), sur le procès-verbal d’interpellation des policiers, comprenant les déclarations des interpellés, complété par le compte-rendu de la policière ayant effectuée la fouille de Nina
A 4 heures du matin une ronde opère boulevard de l’Abbé Frémond, non loin de là où se trouve une sucette au débouché de la rue du Mouton (en face du pont de Rochereuil).
A un moment, ils affirment avoir entendu un bruit de choc suivi d’une chute de verre. Ils n’ont rien vu, la sucette n’étant pas à ce moment précis dans leur champ de vision. Ils la situent alors et découvrent qu’une des faces de verre a été brisée. Poursuivant leur ronde, ils repèrent alors, se dirigeant vers la porte de Paris, un groupe de 4 personnes, relativement jeunes, dont Nina.
Présumant qu’ils doivent être les responsables des faits, ils les arrêtent et les amènent au commissariat, pour fouille et interrogatoire.
Les interpellés disent, étant passés sur le trottoir en face de la sucette, s’être rendu compte de quelque chose ; seule, Nina a traversé alors le boulevard pour voir de près ce qu’il en était, donc constater les dégâts, puis elle est retourné rejoindre le groupe qui a continué son chemin.

Sur demande de la présidente, qui lui demande les raisons de son appel, Nina (qui a une avocate), confirme les termes de ses déclarations antérieures, et estime donc devoir être mise totalement hors de cause.

• Plaidoirie de l’avocat de Decaux :

Très sûr de lui, parlant haut et fort, ne revenant pas sur les PV, sauf la question qui va faire débat plus tard, sur les bouts de verre dans la chevelure de Nina ; il estime visiblement acquises les conclusions des PV quant à la culpabilité de cette dernière.
Il commence par souligner, chiffres à l’appui, le coût important du vandalisme du matériel Decaux. Puis enchaîne sur les campagnes anti-pub, puisque le matériel urbain Decaux en est un support, pour dénoncer la “lâcheté” de ceux qui agissent anonymement. Tient à dire que de son temps (“j’ai été jeune”) on avait le courage de ses opinions.
Il complète par des remarques quant aux abribus Decaux vandalisés, dans le même esprit que les sucettes, donc par le même “anticapitalisme” : “cela ne gêne que les usagers des abribus, qui ne sont pas des capitalistes, lesquels ne prennent évidemment pas le bus”.
Enfin, la question du verre : les policiers interpellateurs affirment que des petits débris étaient dans la chevelure de Nina, ce qui ne pouvait s’expliquer que par sa présence, donc son action directe de destruction, la mettant face à la sucette, au moment de la dégringolade du verre. Sans nier formellement ces éclats, cette poussière de verre dans ses cheveux) , Nina met en avant que ce pouvait provenir de travaux de bricolage faits très récemment, ou alors que ses cheveux auraient, avec les mèches plutôt longues, pu ramasser des bouts de verre quand elle s’est penchée pour voir les choses de près. L’avocat ironise lourdement sur ce qui lui apparait comme un déni absurde d’un élément décisif à charge.

• Intervention du procureur :

D’abord, une mise en perspective, concernant les actions répétitives d’atteintes aux mobilier urbain, dont une partie est d’usage public (abribus et plans) ; a priori, aucune indulgence à attendre, ceci s’adressant alors explicitement à la salle où (dit-il) pourraient se trouver d’autres auteurs (voire les supposés organisateurs) de ces actions.
Avant de passer à l’examen des charges, la question du refus de prélèvement d’ADN est assez rapidement évacuée car il apparait que la relaxe s’est basée, à juste titre, sur une question de formes qui n’ont pas été respectées. Le procureur, selon la formule en pareil cas, “s’en remet au tribunal” (a priori, une façon élégante d’abandonner l’accusation sur ce point).
Cela étant dit, il importe d’examiner les charges constitutives du délit. Or on va assister à un épluchage systématique des éléments fournis par la police, avec en conclusion qu’ils rendent très difficile de “soutenir l’accusation”.
En résumé, il n’y a eu ni flagrant délit ni indices graves et concordants.
– L’interpellation : elle a eu lieu à distance des lieux concernés, sans qu’il semble y avoir une attitude de fuite.
– Le verre : toute une discussion sur sa nature ; c’est dans doute du type “sécurit”, c’est-à-dire se lézardant entièrement sous le choc et se fragmentant en une myriade de petits morceaux a priori non coupants (il n’y a pas eu d’expertise, ni d’information de la part de Decaux). Il n’est déjà pas évident que de ces éclats (qui ne sont pas de la poussière de verre) s’en soient retrouvés dans la chevelure, d’autant que celle-ci est constituée, pour l’essentiel, d’un chignon, ce qui supposerait que les morceaux aient jaillis derrière la tête. Mais aussi (et surtout), le procureur a pointé que cette affirmation des policiers n’a pas été confirmée par la policière ayant effectué la fouille de Nina (la “palpation”).
– L’outil (du “crime”) : le bris de la glace n’est a priori pas concevable sans un moyen additionnel à la force physique (un marteau, une masse, un pic, un stylet, …) ; aucun n’a été trouvé lors de la fouille, à laquelle les trois hommes ont dû être soumis. L’usage éventuel d’un gros caillou a été évoqué, sans plus avant.
Il semble finalement (à vérifier) que là aussi le procureur s’en soit remis au tribunal, ce qui laisserait prévoir une relaxe.
Il faut s’arrêter un moment sur cet (heureux) imprévu de la part du procureur (appelé à un moment “avocat général”), qui du coup a tenu à rappeler que sa fonction impliquait de prendre en compte les droits attachés aux libertés individuelles.
On peut penser qu’alors que dans la plupart des cas les PV de la police servent de base aux réquisitions, il leur faut un minimum de crédibilité. Soit les éléments constitutifs d’un flagrant délit, sinon des indices “graves et concordants”.
En l’occurence, les conclusions de la police relevaient plus d’hypothèses fragiles, voire d’une “construction” comportant des affirmations sujettes à doutes sérieux.
Le procureur, anticipant sur l’efficacité des arguments de la défense, a sans doute préféré abandonner la partie pour ne pas risquer un désaveu public. Ce serait aussi une façon de rappeler la police à un minimum de rigueur, si elle veut être suivie.

• Plaidoirie de l’avocate de Nina :

Elle reprend les principaux éléments à décharge, en enfonçant le clou, sur le fait que la police est mise sur les dents pour une “politique de résultats”, ce qui l’amène à prendre des libertés quant aux constations et aux conclusions dans ses PV.
Elle revient longuement sur la question de l’ADN, c’est-à-dire l’indispensable respect de la procédure à respecter, en particulier qu’il ne peut y être procédé que dans certains cas (s’il y a des indices justifiant un contrôle ? à vérifier).
Elle revient sur une question restée obscure, celle du fait que lors de la prise de photo de la sucette, au matin, il est apparu que la deuxième face avait été aussi brisée, donc quand Nina et ses amis étaient encore (garde à vue ?) au commissariat.
Conclusion : Nina n’a fait que se trouver au mauvais moment, au mauvais endroit.

Jugement le 11 mars, à 9 heures.

POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée 12-03-10

Vendredi 12 mars 2010
POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée POITIERS Sucette brisée : étudiante relaxée 12-03-10 dans Poitiers antirep?number=287444927&part=1.1.2&filename=rss
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La cour vient de relaxer une étudiante de 21 ans, soupçonnée d’avoir brisé la vitre d’une sucette Decaux, en mai dernier. Ce soir-là, elle se trouve avec trois garçons dans le secteur du boulevard de l’Abbé-Frémont. Une patrouille repère le groupe et le suit. Les policiers entendent un bruit de verre brisé. Ils voient ensuite Nina rejoindre le groupe. Elle est interpellée 200 m plus loin, avec des éclats de verre dans les cheveux. Nina est-elle pour autant l’auteur des dégradations sur la sucette ? Reconnue coupable en première instance de faits qu’elle contestait fermement, elle vient d’être relaxée. Le parquet n’avait même pas soutenu l’accusation en appel. La cour relève d’abord qu’il « n’est pas raisonnable de soutenir » qu’elle a pu briser la vitre avec le poing. Elle note qu’aucun outil n’a été retrouvé sur elle. Et pour cause, l’interpellation n’est pas intervenue tout de suite. Enfin, les policiers n’ont pas vérifié si les morceaux de verre trouvés dans ses cheveux correspondent à ceux de la vitre cassée.

Demande de rectificatif à propos de l’article « Tags contre la police : un duo arrêté puis relâché » Centre-Presse – Nouvelle République du 5 mars

Dimanche 7 mars 2010

Dans Centre-Presse et la Nouvelle République du 5 mars, le petit article « Tags contre la police : un duo arrêté puis relâché » appelle quelques commentaires.

D’abord, son auteur nous raconte que, dans la nuit du 2 au 3 mars, « la police repère deux personnes vers minuit et demi. Des tags viennent d’être tracés sur des murs. Quand la patrouille intervient, les deux jeunes hommes se séparent, chacun dans une direction. Ils sont interpellés et les tags repérés sont tout frais. Les policiers fouillent le duo. Sur l’un d’eux, une bombe de peinture est retrouvée » ; mais, quelques lignes plus loin, il est dit que le procureur de la République Pierre Sennès a déclaré : « Ces deux personnes ont été arrêtées en flagrant délit. » Si cela avait été le cas, elles auraient sans doute eu la bombe en main et non dans une poche, non ? Et la rédaction même des faits n’indique-t-elle pas que la police est arrivée après que les tags ont été réalisés ?

Ensuite, on nous annonce qu’« une perquisition a été menée au domicile du jeune Poitevin de 21 ans interpellé », avec en note : « Il était convoqué, hier, devant le tribunal correctionnel, pour des dégradations sur un panneau publicitaire »… Or, il y a là carrément erreur sur la personne – ou plutôt amalgame, volontaire ou non, entre deux personnes connues pour leur militantisme sur Poitiers. Le moins que l’on puisse attendre de Centre-Presse et de la Nouvelle République, donc, c’est un rectificatif à ce sujet dans les plus brefs délais.

Enfin, après avoir mentionné à cinq reprises ( !) qu’il y avait eu récemment au centre-ville de Poitiers une vague de tags haineux contre la police, et plus particulièrement contre son patron, l’auteur de l’article conclut par : « La PJ va s’attacher à déterminer le degré d’implication des deux jeunes relâchés : simples imitateurs ou tagueurs en guerre contre la police » – comme s’il allait de soi qu’ils sont les auteurs des derniers tags, ce que rien ne prouve à ce jour.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux http://antirepression.unblog.frhttp://antirep86.free.frantirep86@free.fr

 

Il avait dégradé le panneau de pub PQR 05-03-10

Dimanche 7 mars 2010

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Il avait dégradé le panneau de pub

// Il avait dégradé le panneau de pub PQR 05-03-10 dans Poitiers

Il paraît que vous étiez en garde à vue ce matin? ». La présidente du tribunal correctionnel connaît Guillaume. Cet étudiant en 2 année de psychologie passe pour la troisième fois devant la justice. Soupçonné de taguer les murs de Poitiers en début de semaine, cette grande tige à l’épaisse tignasse et aux lunettes rondes se présente à la barre pour des faits de dégradations sur une sucette publicitaire boulevard de Tassigny, non loin du lycée des Feuillants. C’était dans la nuit du 26 janvier. Les policiers repèrent le jeune homme de 21 ans. Selon eux, l’étudiant « force le panneau vitré et met l’affiche à terre ». Ce soir-là, Guillaume présente un taux d’alcool de 0,89 g.
Soutenu à l’audience par une trentaine de personnes, il nie les faits. « Je commence à en avoir assez de juger ce genre de dégradations, c’est le degré zéro de la délinquance », souffle la présidente.
«  Un petit imbécile  »
Déjà condamné à de la prison avec sursis pour des faits similaires les 19 novembre et 15 janvier, l’étudiant en psycho agace le procureur. «C’est un acte de destruction volontaire et gratuit. Il n’a pas compris l’avertissement. Je requiers donc un mois ferme ». La présidente n’a « aucun doute » sur sa culpabilité mais ne veut pas envoyer « un petit imbécile en prison ». Il écope de 70heures de travaux d’intérêt général.

Bruno DELION

Ils devront rembourser 6.800 € pour la sucette et les horodateurs NR 21-11-09

Dimanche 22 novembre 2009
Ils devront rembourser 6.800 € pour la sucette et les horodateurs Ils devront rembourser 6.800 € pour la sucette et les horodateurs NR 21-11-09 dans Jeunes rss
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Poitiers

C’était le 4 août dernier à Poitiers. Une patrouille de la brigade anticriminalité aperçoit en pleine nuit un groupe de jeunes. Elle suit leur parcours dans le quartier Montierneuf ; un parcours émaillé par des dégradations.
Vers 3 h du matin, le trio d’étudiants formé par Jean-Baptiste, Guillaume et Flavien, âgés de 19 à 22 ans, est interpellé. Les policiers retrouvent une barre de fer ainsi qu’un marteau brise vitres. Sur le parcours du groupe, les policiers notent qu’une sucette publicitaire Decaux a été brisée, boulevard Chasseigne, et que cinq horodateurs ont été dégradés.
Jeudi soir, le tribunal correctionnel les a condamnés à un mois de prison avec sursis. Jean-Baptiste écope en plus d’une amende de 100 € avec sursis. Le trio devra surtout rembourser. Le groupe publicitaire Decaux leur réclame 566 € pour la sucette ; quant à la Ville de Poitiers, elle présente une facture de 6.306 € pour les cinq horodateurs.

Sucette et vitrines taguées : une peine d’amende NR 07-10-09

Mercredi 7 octobre 2009
Sucette et vitrines taguées : une peine d’amende Sucette et vitrines taguées : une peine d'amende NR 07-10-09 dans Sucettes rss
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 • Cambriolé dix-sept fois !
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Poitiers

Avril 2009 : depuis quelques semaines, une vague de dégradations des sucettes Decaux s’est abattue sur la ville de Poitiers. Sur internet, des blogueurs anonymes revendiquent la destruction de ces supports du capitalisme le plus agressif.
A Poitiers, les policiers sont sur les dents. Les consignes sont claires : il faut que cette mode détestable s’arrête.
Ce 20 avril, ils repèrent trois jeunes gens en train de « chahuter ». Des jeunes, en pleine nuit, qui chahutent, dont l’un porte un chapeau… Les limiers du commissariat sont en éveil.
Bingo ! Ils aperçoivent la jeune Léna, qui vient tout juste de fêter ses vingt ans, en train de gribouiller quelque chose sur une sucette Decaux du côté de la rue Saint-Porchaire, et l’embarquent illico presto pour 23 heures de garde à vue.

“ C’est mieux comme ça ”

Pour un simple gribouillis, ça fait un peu beaucoup mais la jeune fille reconnaît que c’est bien elle qui a écrit : « C’est mieux comme ça », sur la sucette vide qu’un autre antipub avait précédemment débarrassée de son affiche publicitaire.
Léna admet aussi qu’elle a tagué au feutre : « Brûle ta banque » sur le Crédit mutuel voisin mais nie avoir écrit « Assassins » sur la façade du Crédit agricole et « (R) évolution » chez Gibert livres.
Léna a comparu hier devant le tribunal correctionnel en compagnie d’un des garçons qui l’accompagnait et à qui on n’a, en fait, pas grand-chose à reprocher (il sera relaxé).
Son avocate, Me Simone Brunet s’est lancée dans une plaidoirie fougueuse dans laquelle il était question d’une jeunesse diplômée que la société exploite, des délits financiers de Lehman Brothers et de la publicité omniprésente : « On peut barbouiller le monde entier d’inscriptions “ Coca-Cola ”. Mais barbouiller une sucette Decaux, alors là, non ! »
Au final, 150 € d’amende et 100 € de dommages-intérêts à Decaux qui en réclamait près de cinq fois plus.

V. B

CORRECTIONNELLE Nina a été reconnue coupable d’avoir brisé une « sucette » dans le quartier Montierneuf Centre Presse 31-07-09

Vendredi 31 juillet 2009

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Une sucette à l’amende

CORRECTIONNELLE Nina a été reconnue coupable d’avoir brisé une « sucette » dans le quartier Montierneuf.

OAS_AD(‘Position1′);CORRECTIONNELLE Nina a été reconnue coupable d'avoir brisé une « sucette » dans le quartier Montierneuf Centre Presse 31-07-09 dans ADN

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Le comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux est venu soutenir Nina au palais. Il dénonce le « harcèlement policier ».

DELION Bruno

 

Pendant plus d’une heure, elle est restée stoïque face à ses juges, le regard posé dans celui de ses accusateurs de la partie civile et du ministère public. Pendant plus d’une heure, Nina a renoué, avec le juge Carbonel, le fil de « son » affaire, de cette soirée de fête du 18 mai 2009, de ce retour matinal, à pied, dans les rues de Poitiers et de cette nuit finalement achevée au poste pour la première garde à vue de sa courte existence.

Jusqu’à cette satanée date, Nina Soulard était considérée – dans son brillant plaidoyer d’hier, son avocate, Me Ménard, n’eut de cesse de le marteler – comme une jeune femme sans histoire. Une étudiante modèle, inscrite en 2e année de sciences et sans doute promise à un bel avenir. Ces promesses demeurent. L’étudiante est toujours modèle. Mais depuis hier, il y a comme une ombre au tableau.

Nina a en effet été condamnée par le tribunal à une amende de 500 € avec sursis, 950 € de dommages et intérêts et 250 € de préjudice pour la dégradation d’une sucette Decaux située à l’intersection des rues du Général Sarrail et de l’Abbé Frémont, dans le quartier Montierneuf à Poitiers.

Zones d’ombre

La justice a rendu sa sentence. Mais les faits demeurent obscurs.

En ce matin du 19 mai, il est environ 4 h 30 lorsqu’une patrouille de police croise un groupe de quatre jeunes marchant sur le trottoir. « Sans faire de vague », assurent les deux policiers. Pourquoi décident-ils alors de descendre de leur véhicule et de filer le « cortège » à pied ? « Une intuition, sans doute », confirment-ils dans leur procès verbal.

D’un coup, la jeune femme, qui ne se sait pas suivie, traverse la rue « pour retrouver la maison d’une copine qui habitait par là » et s’arrête de l’autre côté d’une sucette, jusqu’à ce qu’un « énorme bruit de verre brisé », dixit les policiers, ne se fasse entendre. « La sucette était déjà endommagée, j’ai juste voulu toucher, je n’ai rien cassé », assure Nina à la barre. Les représentants des forces de l’ordre ont beau n’avoir rien vu en direct, masqués par la sucette elle-même et par l’obscurité, ils ne tardent pas à interpeller la demoiselle.

L’affaire repose sur des témoignages, mais visiblement aucune preuve concrète que Nina Soulard a cassé elle-même le verre Sécurit de la sucette. C’est en tout cas ce que plaide la défense. « Il n’y a rien dans ce dossier qui permette de condamner ma cliente, insiste Me Ménard, comme il n’y avait aucune obligation pour elle de se soumettre au prélèvement ADN qu’on lui a soumis lors de sa garde à vue. Je suis fière qu’une jeune fille de 19 ans ait eu le courage d’affirmer son innocence en refusant d’être fichée pour vingt-cinq ans. » Nina n’a effectivement pas donné son ADN. Le tribunal l’a relaxée pour ce chef de prévention. Sa culpabilité pour dégradation a, elle, été prononcée. Sans que le mystère soit pour autant désépaissi.

BOURSIER Nicolas

Gentille étudiante ou militante anti-pub ? NR 31-07-09

Vendredi 31 juillet 2009

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Gentille étudiante ou militante anti-pub ? Gentille étudiante ou militante anti-pub ? NR 31-07-09 dans ADN rss
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Quelques militants contre les prélèvements ADN manifestaient hier devant le tribunal en marge de ce procès.
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Quelques militants contre les prélèvements ADN manifestaient hier devant le tribunal en marge de ce procès.

 

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Poitiers. Nina, 19 ans, a été condamnée hier symboliquement pour le bris, qu’elle nie, d’une sucette Decaux.

Nina, ancienne occupante du squat de l’avenue de Paris à Poitiers, expulsé manu militari en juin, est venue au tribunal accompagnée de ses amis. On lui reproche d’avoir fracassé le 19 mai dernier une « sucette » publicitaire Decaux, boulevard de l’Abbé-Frémont, au petit matin. On s’attend au procès très politique d’une militante anti-pub.
Mais l’affaire tourne court : Nina et son avocate la présentent comme une étudiante en sciences sans problème, victime du zèle policier. Ce 19 mai, vers 4 h 30, une patrouille de police repère trois jeunes gens et Nina qui passent dans la rue.
Les policiers reconnaissent-ils des jeunes gens avec qui ils ont déjà eu des démêlés ? Toujours est-il qu’ils abandonnent leur voiture et filent discrètement le groupe. Ils voient alors Nina traverser le boulevard et s’approcher d’une sucette Decaux.
Puis, selon ce que rapportent les policiers, un fracas de verre brisé se produit et la jeune fille rejoint ses amis. Elle est interpellée 200 mètres plus loin : elle ne porte aucun objet contondant, n’est pas blessée aux mains mais il y a des éclats de verre dans ses cheveux.
Poursuivie pour dégradation volontaire d’un bien d’utilité publique, Nina a comparu hier devant le tribunal correctionnel. Selon elle, la sucette publicitaire était déjà brisée quand elle s’en est approchée. Elle a juste approché la main du verre brisé, dont une partie est tombée.
Pas de revendication donc d’un comportement politique mais une négation des faits qui ne convainc pas les juges. La jeune étudiante est condamnée à une peine toute symbolique : 500 € d’amende. Le plus lourd pour elle sera les dommages-intérêts et les frais de justice qu’elle est condamnée à payer à la société Decaux, soit 850 €.
Le 6 août, la même Nina est à nouveau convoquée devant le tribunal, cette fois pour des tags.

rélèvements ADN : une manif et une relaxe NR 31-07-09

Vendredi 31 juillet 2009
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Prélèvements ADN : une manif et une relaxe

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En bref : Rouillé Feu De Bois… • … Et Feu De Chambre • Queaux La Déchetterie Vandalisée • Saint-georges- Lès-baillargeaux Vandalisme Ou Gaminerie ?
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Une poignée de militants du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux manifestait hier après-midi devant le Palais de Justice son soutien à la prévenue dans son refus d’accepter le prélèvement et le fichage de son ADN. La loi permet désormais aux enquêteurs d’effectuer un tel prélèvement sur les suspects et le refus de s’y soumettre constitue un délit. Même en cas de relaxe, les fiches sont conservées pendant 25 ans par la justice et la police.
La manifestation s’est finalement avérée inutile : Me Malika Ménard, avocate de Nina, a soulevé un vice de procédure qui a convaincu les juges. La loi stipule que les prélèvements doivent être effectués par un officier de police judiciaire. Or dans ce dossier, on ne sait pas précisément qui a demandé à la suspecte si elle était d’accord ou non pour subir ce prélèvement. Elle a donc bénéficié d’une relaxe, alors que le ministère public avait réclamé pour ce délit deux mois de prison avec sursis à son encontre.

Deux mois avec sursis pour le briseur de sucettes Centre Presse 31-07-09

Vendredi 31 juillet 2009

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S’il brise des panneaux publicitaires, ce n’est pas par conviction politique ou philosophique, mais simplement pour voler les affiches… C’est du moins ce qu’a soutenu hier le Poitevin Mikaël Girard, 30 ans, devant le tribunal correctionnel de Niort où il était jugé pour « dégradation ou détérioration de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique ». Deux faits lui sont reprochés. S’il reconnaît les premiers, il nie les seconds.

Les premiers ont été commis le 16 juin, jour où il venait d’être condamné à La Rochelle à 300 € d’amende pour avoir brisé, en février, une quinzaine de panneaux publicitaires. Il prend la route de Niort et, par dépit ou par colère, jette son dévolu sur deux abribus et trois « sucettes » appartenant à la société Decaux. La police niortaise qui patrouille dans les rues aperçoit une voiture d’un jaune vif bien reconnaissable avec à l’intérieur une jeune femme, Nathalie Baudinière, originaire de Poitiers. Elle déclare être venue en stop en pleine nuit, avoir eu rendez-vous avec Mikaël Girard dans sa voiture et ignorer ce qu’il est parti faire…

Des « anti-pub » silencieux

Les deux jeunes gens sont interpellés et emmenés au commissariat : les policiers trouvent sur lui un objet métallique qui peut servir à briser du verre. Il est placé en garde à vue. Tandis que Mlle Baudinière refuse de se soumettre à tout prélèvement biologique « par crainte d’être fichée ». Elle est remise en liberté.

Les seconds faits qu’on lui reprochait remontaient à la nuit du 21 au 22 mai. Près du petit centre Leclerc de Niort, deux témoins entendent des bruits de verre brisé et aperçoivent, dans le noir, un individu seul qui semble venir des lieux. À tout hasard, on leur présente Mikaël Girard : « oui, c’est lui que l’on a croisé » disent-ils en choeur. Sauf que l’un lui attribue une capuche tandis que l’autre l’a vu crâne rasé. Le prévenu peut sourire : sur le banc du tribunal il porte une imposante coiffure « rasta » ! Cette nuit-là, il explique qu’il était à Poitiers.

Le représentant du ministère public a demandé au tribunal de requalifier les faits en dégradations graves. Pour la défense de Nathalie Baudinière, elle n’est en aucun cas complice. Quant au défenseur de Mikaël Girard il insiste sur les faits du 21 mai qui ne sont ni démontrés ni justifiés. Le tribunal a finalement relaxé la jeune femme sur sa complicité mais l’a condamnée à 100 € d’amende avec sursis pour avoir refusé tout prélèvement.

Mikaël Girard est relaxé au bénéfice du doute pour les faits du 21 mai, mais est condamné à deux mois de prison avec sursis pour ceux du 16 juin, avec une mise à l’épreuve de 24 mois, une formation à suivre et 3 578 € à verser à la société Decaux. Une vingtaine de sympathisants anti-publicité étaient dans la salle d’audience et n’ont manifesté aucun mouvement d’humeur.

BRUYERE Philippe

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