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Saint Etienne : 9 étudiants grévistes sanctionnés par la section disciplinaire de l’Université Jean Monnet

Lundi 22 mars 2010

A la suite des longues grèves à l’université du printemps dernier, 9 étudiants grévistes stéphanois ont été sanctionnés par la section disciplinaire de l’Université Jean Monnet ; aujourd’hui, ils font appel devant le CNESER qui se réunira le 30 mars au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Leur comité de soutien vous invite à un rassemblement et à un pique-nique solidaire à l’occasion de leur jugement et vous informe que l’accès aux séances de jugement est public : Rassemblement et pique-nique solidaire à l’occasion du jugement en Appel des 9 étudiant.e.s grévistes sanctionné.e.s à Saint-Etienne Mardi 30 Mars A partir de 9 heures Devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur, 1 rue Descartes 75005 Paris
Les sanctions prononcées par le conseil de discipline de l’Université de Saint-Etienne en septembre dernier sont particulièrement graves au regard des faits reprochés, qui relèvent en fait de la contestation issue du mouvement dans les universités au Printemps 2009 un peu partout en France. Ces sanctions scandaleuses condamnent la mobilisation étudiante en elle-même, et constituent par leur sévérité une première pour les universités françaises :
- Blâme pour quatre étudiant-e-s,
- Un an d’interdiction d’inscription avec sursis pour l’un d’entre eux/elles,
- Deux ans d’interdiction d’inscription avec sursis pour les quatre autres.On cherche à bâillonner le mouvement étudiant, et force est de constater que nous avons affaire à des sanctions politiques qui ont pour seul objectif de couper court à toute volonté de contestation en rapport avec les réformes que connaît actuellement l’université française.Nous sommes indignés et réclamons le retrait de ces sanctions devant l’instance d’appel.Nous rappelons que la démarche du Comité de soutien s’inscrit également dans une dénonciation plus large des poursuites engagées un peu partout ailleurs, tant sur un plan pénal que disciplinaire et qui sont, ni plus ni moins, des procès politiques intentés contre ceux qui luttent.
Contre la répression, la solidarité est une arme !!!
Le comité de soutien Stéphanois
Signataires : Capagauche ! Saint-Etienne, CGT cheminots 42, CGT Santé/Action sociale 42, CNT 42, Collectif 100pap, Collectif étudiant de Saint-Etienne, FCPE 42, FERC SUP CGT, FSU 42, Jeunes Communistes 42, La Ligue des droits de l’Homme, MJS Loire, NPA Saint-Etienne, PCF 42, Parti de gauche Loire, PCF Saint-Etienne, Réseaux Citoyens, Section CNT Université de Saint-Etienne, SUD Éducation 42, Solidaires Loire, UD CGT 42, Union des Étudiants Communistes 42.

Contact : Comité de soutien UJM – Bourse du Travail – 4, cours Victor Hugo
42028 Saint-Étienne Cedex 1
Plus d’info http://ujmenlutte-st-etienne.over-blog.com Rubrique « Répression »/Courriel : soutien.ujm42@gmail.com

Manifestants anti-LRU du printemps 2009 contre forces de l’ordre : dix heures d’audience hallucinantes au tribunal correctionnel d’Avignon, le 16 février 2010

Dimanche 7 mars 2010



Pour éclairer les lanternes, retour sur les faits. Printemps 2009 : depuis plusieurs semaines, l’Université d’Avignon est en grève pour protester contre la loi LRU et participe aux actions initiées par la Coordination Nationale des Universités. Manifs et AG se succèdent…


Le 1er avril, une trentaine d’étudiants ainsi que des enseignants investissent la mairie pour tenter de rencontrer M.-J. Roig, maire de la ville et députée UMP, donc solidaire de la promulgation de la LRU. Ils ont l’audace de se rendre au premier étage, où se trouvent les bureaux des élus et sont reçus par un conseiller municipal qui dialogue avec eux, leur promettant un prochain rendez-vous. Les manifestants ne se contentent pas de cette vague promesse et refusent de quitter les lieux. La police municipale intervient alors sans sommation et évacue de manière musclée les énergumènes, ainsi que «leur dangereux “porte-parole”». Dans la bousculade qui s’ensuit, à l’intérieur du bâtiment, plusieurs étudiants sont molestés ainsi qu’un de leurs professeurs qui est blessé à l’oreille et saigne abondamment. En relatant ce moment, Mme le Procureur déclarera que l’occupation du premier étage ne pouvait être tolérée, car ledit étage, abritant les bureaux des élus, est un lieu privé ! Elle ajoutera, qu’un Conseiller Municipal qui n’était pas «un quelconque employé subalterne» a pris le temps de les écouter et qu’ils auraient alors dû quitter les lieux, flattés — doit-on croire — de l’attention qui leur avait ainsi été accordée. À l’extérieur de l’hôtel de ville, le «porte-parole» des étudiants, considéré par Mme le Procureur comme un agitateur et un meneur dangereux, fera l’objet d’un traitement spécial de la part de deux motards de la police municipale. Manque de bol pour les deux pandores, un passant, ancien pompier à la retraite, choqué par la sauvagerie de la scène avec volonté délibérée de faire mal, se présentera spontanément pour témoigner. Deux étudiants, leur «porte-parole» et le professeur décident de porter plainte contre la police municipale. Convoqués au commissariat où ils doivent être entendus sur les faits du 1er avril, trois d’entre eux sont interrogés sur l’occupation de la gare SNCF du 11 mars et reconnaissent leur participation à cette action. Fin de l’épisode mais l’affaire n’est pas terminée.

En décembre 2009, deux des étudiants ainsi que le professeur qui ont porté plainte pour coups et blessures contre la police municipale lors de l’évacuation de la mairie le 1er avril reçoivent une convocation en vue d’une «comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité» pour avoir «troublé ou entravé la mise en marche ou la circulation des trains au préjudice de la SNCF». Le 17 décembre, les trois comparaissent donc devant le procureur et sont condamnés à des amendes avec sursis, ainsi qu’à verser des dommages et intérêts à la SNCF.

Le quatrième n’est pas convoqué et pour cause : lors de l’occupation des voies il était en garde à vue mais sa plainte contre les deux motards de la police municipale a été instruite, il reçoit donc une convocation pour le 16 février devant le tribunal correctionnel, en qualité de plaignant… Enfin c’est ce qu’il croyait… car quelques jours seulement avant l’audience il apprend qu’il est également poursuivi pour avoir porté des coups à des représentants des forces de l’ordre les 11 mars et le 1er avril.

Les plaintes des deux autres étudiants et du professeur n’ont pas abouti et n’ont, semble-t-il, même pas été traitées, puisqu’elles n’ont pas non plus été classées officiellement sans suite ; par contre le professeur est lui aussi convoqué le 16 février et poursuivi pour avoir maculé le visage d’un policier avec sa main ensanglantée !!!

Nous voilà donc arrivés au procès du 16 février. Quatre prévenus : le «porte-parole de la contestation estudiantine», le professeur et les deux motards de la police municipale. Quatre plaignants : ledit «porte-parole» des étudiants et trois policiers.

Nous sommes sur place un peu avant 9 heures, afin d’être présents nombreux dans la salle ; c’était sans compter sur la mobilisation de la caste en uniforme qui a investi la salle dès 8h30 pour apporter son soutien, elle aussi, aux braves collègues accusés et à leurs camarades victimes de la sauvagerie des manifestants. Si certains d’entre nous peuvent pénétrer après être passés entre les barrières filtrantes et la haie des préposés au maintien de l’ordre, la plupart doit se contenter de rester dans le hall. Commencée à 8h30, l’audience va s’éterniser durant 10 heures. Mme la Juge, refait l’instruction, interroge un à un chaque témoin, se montre particulièrement tatillonne lorsqu’il s’agit des témoins de nos deux camarades (et beaucoup moins quand ce sont les policiers qui se soutiennent les uns les autres, même si leurs propos sont contradictoires voire incohérents), tend des pièges, cherche l’incident, le délit d’outrage. Elle relit les dépositions, les enregistrements, parle, parle, n’en finit plus, embrouille. Ses questions se succèdent telle une rafale, elle coupe la parole, interrompt, bref il faut parfois se pincer pour savoir si l’on n’est pas en train de rêver, si nous ne sommes pas dans un procès d’assises, si les prévenus ne sont pas les assassins présumés du président Carnot. Tout ce cirque pour un vague hématome sur le bras de l’un, pour du sang sur le visage d’un autre, par contre jamais une seule question sur le pourquoi de la fameuse main ensanglantée c’est-à-dire sur les brutalités subies par les «prévenus», bien réelles celles-là.

Nul doute que la valeur accordée aux témoignages des policiers est sans commune mesure avec celle accordée à ceux du commun des mortels, surtout si ce sont d’autres professeurs ou des étudiants ! Nul doute qu’un pauvre policier n’ait été gravement perturbé après avoir reçu, prétend-il, du sang provenant de la blessure d’un simple professeur d’université ! Nul doute qu’il ne soit parfaitement légitime pour des policiers d’user sans aucune retenue de la force à l’encontre de manifestants, y compris pacifiques. Hors de question de douter un seul instant de la valeur probante d’un procès-verbal où l’un des prévenus est censé avouer le délit : certes ces «aveux» ne sont — évidemment — pas signés ; mais peu importe puisqu’il ne s’agit pas d’un procès-verbal d’audition mais d’un simple PV de transport où le policier relate… ce qu’il a constaté ! À l’accusé, présumé coupable, de prouver — s’il le peut — qu’il n’a pas tenu les propos que la police lui attribue ! Aucun scrupule à suggérer que l’origine ethnique et sociale d’un individu voire son adhésion à un parti politique légal et même son militantisme associatif pourraient le prédisposer à troubler l’ordre public, surtout si celui qui comparaît a eu l’outrecuidance d’être un peu trop visible durant le conflit à l’origine des échauffourées. Pas question il va sans dire d’admettre une quelconque légitimité à la contestation — d’ailleurs Mme le Juge a refusé que soient évoquées les revendications des opposants à la loi LRU et Mme le Procureur a quant à elle estimé que le simple fait de prendre des initiatives dans la conduite d’actions de manifestation, était déjà un délit…

Ce procès tant par sa longueur disproportionnée que par la teneur des débats a davantage côtoyé le ridicule que redoré le blason de la police et de la justice. Certes le délibéré ne sera rendu que le 16 mars, mais les réquisitoires ont été de 6 mois avec sursis pour le «porte-parole» des étudiants, de 1 mois avec sursis pour le professeur + 500 euros d’amende et… de 1 mois avec sursis pour le policier municipal.

Il est parfaitement symptomatique du sort réservé aujourd’hui à toute forme de contestation. Pas question de céder aux pressions des mouvements sociaux. L’heure est à réprimer et à faire des exemples. À soutenir sans condition les exécutants du pouvoir qui ont finalement carte blanche pour accomplir leurs basses œuvres. À un moment où, avec la catastrophique mise en place de la «masterisation», la contestation renaît dans les universités, où un peu partout les victimes du libéralisme sauvage relèvent la tête, il importe de neutraliser les «meneurs», de clouer le bec aux contestataires, d’intimider et de dissuader tous ceux qui pourraient être tentés de les rejoindre.

Le 16 mars 2010, le Comité Vaucluse contre la Répression, appelle tous ceux qui se sentent concernés à les rejoindre à partir de 9 heures devant le Palais de Justice d’Avignon.


Communiqué du 4 mars 2010.

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Manifestants anti-LRU du printemps 2009 contre forces de l'ordre : dix heures d'audience hallucinantes au tribunal correctionnel d'Avignon, le 16 février 2010 dans Methodes policieres

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[Tours] Non à la criminalisation des mouvements sociaux et des militants

Mardi 3 novembre 2009

Indymédia Nantes mercredi 28 octobre 2009

 

Suite à une altercation avec des militants de l’UNI pendant le mouvement d’occupation des facs durant le printemps dernier, un militant doit comparaître devant le tribunal de police de Tours

NON A LA CRIMINALISATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX ET DES MILITANTS

Durant le printemps 2009, la faculté des Tanneurs (lettres) de Tours était bloquée pendant plusieurs mois, comme bien d’autres universités dans l’hexagone. Plusieurs adhérents de l’UNI (organisation étudiante et lycéenne comptant en son sein des membres de droite et d’extrême droite) participaient aux Assemblées Générales qui décidaient de la suite à donner au mouvement et en particulier du maintien du blocage ou pas. Leur présence dans ces dernières avait suscité quelques débats au sein des AG ; durant celles-ci, ils affirmèrent qu’ils étaient pour la réforme combattue par le mouvement, mais qu’ils respecteraient les décisions prises démocratiquement en AG. Pendant une de celles-ci, un sympathisant de l’UNI a pris en photo plusieurs militants tourangeaux d’extrême gauche et anarchistes. Il remit l’appareil photo à un membre d’un groupe d’extrême droite. Celui-ci put s’enfuir avant que les photos soient récupérées.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 2009, 4 personnes, toutes membres du Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers, se sont retrouvées nez à nez avec des militants de l’UNI. Ceux-ci tentaient d’enlever des chaises servant à bloquer l’une des entrées de la faculté.
Plusieurs militants de l’UNI présents (dont le président de l’UNI université à Tours) sortirent des matraques dès le début de la confrontation verbale. Face à cette situation, un des membres du CSDASP mit au sol un des militants de l’UNI (président de l’UNI lycée à Tours) et fit comprendre très clairement qu’il valait mieux que les matraques ne soient pas utilisées, et ce afin d’éviter que la situation ne dégénère.
Sur ces entre-faits, la police est arrivée. Le militant de l’UNI resté au sol put rejoindre ses compères. Les fonctionnaires contrôlèrent en premier lieu les militants du CSDASP. Ces derniers déclarèrent que  »leurs interlocuteurs » étaient armés. Après une fouille par les policiers, plusieurs matraques furent découvertes ainsi qu’un couteau.
Les porteurs d’armes de l’UNI et notre camarade furent placés en garde à vue. Celui-ci fut libéré le dernier ; il resta 15 heures enfermé.
Juste avant cet incident et sur les mêmes lieux, les membres de l’UNI avaient réussi à pendre un mannequin (non visible de nuit et donc vu le lendemain) symbolisant le syndicat SUD Etudiants. Cet acte n’appelait lui non plus à la non-violence ou du moins à la passivité ! Par la suite, le site internet de l’UNI Tours vantait le fait que cette organisation avait pu débloquer un tant soi peu les Tanneurs ; c’était bien présomptueux puisque le blocage de la faculté fut levé lorsque les étudiants décidèrent d’arrêter le mouvement.
Force est de constater qu’il y a un écart entre leurs propos publics tenus par les membres de cette organisation et leurs actes commis en catimini. Leurs engagements à respecter la démocratie des AG laissent songeur… A la suite de cette altercation, plus aucun militant de l’UNI donna son point de vue dans les AG. Il aurait été difficile qu’un ou plusieurs d’entre eux s’y présentent puisqu’ils avaient montré concrètement ce que signifie pour eux leurs engagements verbaux.
Notre camarade arrêté cette nuit là doit comparaitre devant le Tribunal de Police de Tours pour « violence n’ayant entrainé aucune incapacité de travail. »
Plusieurs questions demeurent. Comment se fait-il que seul un militant du CSDASP soit poursuivi dans cette affaire, alors que l’agression venait manifestement des militants de l’UNI ? Les militants du CSDASP se sont uniquement défendus. Est ce que le fait que le membre de l’UNI mis au sol soit mineur au moments des faits (il allait avoir 18 ans quelques mois plus tard) est une raison suffisante pour faire porter l’entière responsabilité à notre camarade ? L’appartenance de ce mineur (aujourd’hui majeur) à une famille de la noblesse française a-t-elle été prise en considération afin de poursuivre notre camarade devant un tribunal ? Les militants de l’UNI, porteurs d’armes sur la voie publique (des matraques télescopiques et un couteau), sont-ils poursuivis par rapport à ce délit ? Etant porteurs de ces armes, ces derniers n’avaient-ils envisagé l’hypothèse d’une confrontation violente si jamais ils s’estimaient déranger dans leur action ? Rappelons que celle-ci allait à l’encontre des propos tenus par ces militants lors des AG se déroulant à la fac pendant le mouvement. N’est-ce pas un appel à une confrontation violente à l’encontre de certains militants, dont ceux de SUD Etudiants, que de pendre un mannequin à l’effigie de leur syndicat à une des entrées bloquées de la fac ?
Encore une fois, aussi bien la Police que la Justice montrent qu’elles fonctionnent à partir de choix politiques. Ce sont toujours les mêmes qui sont poursuivis, tandis que d’autres, proches du pouvoir, et même si ils commettent des délits plus graves que ceux reprochés à notre camarade, ne sont pas inquiétés par la Justice. Cela montre la volonté du pouvoir et des institutions de répressives (Police et Justice) à criminaliser les mouvements sociaux et les militants.
Nous demandons la relaxe de notre camarade.
POUR EXPRIMER NOTRE SOLIDARITE, DENONCER LA CRIMINALISATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX ET DES MILITANTS, NOUS APPELONS A UN RASSEMBLEMENT DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE A TOURS LE MARDI 3 NOVEMBRE A PARTIR DE 9 H, jour et heure où est convoqué notre camarade.

Tours, le 28/10/09
Collectif Anti -Répression de Tours
facealapolice@gmail.com

CSDASP 37
csdasp37@no-log.org

Collectif Antifa de Tours
antilepen29octobre@no-log.org
Indymedia Nantes     http://nantes.indymedia.org

A la fac de Caen, la police évacue les bloqueurs Libération 08-05-09

Samedi 9 mai 2009

Lire l’article sur le site
21 personnes ont été interpellées ce vendredi, alors que des étudiants bloquaient l’accès aux bâtiments depuis deux semaines.

La police a fait évacuer «dans le calme» ce vendredi matin des jeunes qui interdisaient depuis deux semaines l’accès à des bâtiments de l’université de Caen et a procédé à 21 interpellations, a-t-on appris auprès de la présidente de l’établissement, Josette Travert.

L’ensemble des personnes interpellées, parmi lesquelles figurait «un tiers environ d’étudiants», ont été relâchées dans la journée, a dit la police. Quatorze d’entre eux ont passé la journée en cellule de dégrisement.

L’intervention menée par une dizaine de policiers en uniforme survient deux jours après une déclaration du Premier ministre François Fillon dans laquelle il s’engageait à «rétablir l’ordre» sur les campus «chaque fois qu’un président d’université (le) demandera».

Josette Travert a démenti que les autorités aient sollicité l’intervention des forces de l’ordre, alors que le mouvement universitaire qui dure depuis trois mois menace de s’enliser.

«J’ai appelé la police ce matin à cause d’une intrusion des occupants dans un laboratoire» du bâtiment de sciences, qui «représentait un danger», a-t-elle dit à l’AFP.

«Tout s’est déroulé dans le plus grand calme, il n’y a eu aucune violence, les personnes n’ont opposé aucune forme de résistance ni physique, ni verbale», a-t-elle assuré. Une enquête se poursuivait vendredi soir après une plainte de la présidence de l’université pour «intrusion avec effraction dans un local sensible et dégradation de biens publics».

Le principal amphithéâtre de la faculté de sciences, qui avait été récemment rénové, a été entièrement recouvert de tags et d’inscriptions, de même que plusieurs salles, des couloirs, des escaliers et le hall d’accueil du bâtiment.

Les locaux occupés par les squatters, où l’odeur d’alcool était encore perceptible plusieurs heures après leur expulsion, étaient jonchés de bouteilles, de verre brisé, de reliefs de nourriture ou de vêtements.

L’activité du campus de Caen est perturbée depuis trois mois par des étudiants et enseignants-chercheurs hostiles aux réformes de l’université.

(Source AFP)

Université : le gouvernement et l’UMP durcissent le ton contre les « bloqueurs » LE MONDE | 06.05.09

Mercredi 6 mai 2009

Lire l’article sur le site

Université : le gouvernement et l'UMP durcissent le ton contre les

olitiser le débat. Pointer le rôle de l’extrême gauche, mais aussi celui du PS. L’UMP a décidé de durcir le ton sur la crise universitaire qui menace le bon déroulé des examens. Selon le dernier pointage du ministère, une quinzaine d’universités restent perturbées à des degrés divers, à la quatorzième semaine du mouvement.

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Lundi 4 mai, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, avait demandé au gouvernement d’engager des poursuites judiciaires contre « les jusqu’au-boutistes qui prennent en otage les jeunes ». Il avait nommément visé l’extrême gauche, « une minorité de surexcités » qui, selon lui, « sacrifie pour des raisons idéologiques l’avenir des jeunes ». Mardi, un autre député UMP, Damien Meslot, élu de Belfort, a déposé une proposition de loi visant à instituer un « délit » pour les occupations des universités, passible de 1 000 euros d’amende par jour. La question des blocages d’universités a également été évoquée en réunion de groupe, mardi, à l’Assemblée nationale. Le premier ministre a indiqué sa volonté de mettre fin aux « actions illégales ». L’UMP souhaite par ailleurs instaurer de manière pérenne des procédures de consultations préalables des étudiants avant chaque mouvement de grève. Le parti majoritaire sait que parents et étudiants sont inquiets pour l’année universitaire en cours. Un sondage du Parisien-Aujourd’hui en France du lundi 4 mai (réalisé les 28 et 29 avril par téléphone auprès de 1 015 personnes) montre que 52 % des sondés veulent le maintien des examens s’ils sont simplifiés, tandis que 41 % préféreraient qu’ils se déroulent normalement. Outre le soutien de l’opinion publique, l’UMP croit pouvoir aussi compter sur celui des universitaires. Lundi, le généticien Axel Kahn, président de l’université Paris-V, a qualifié d’« irresponsable » et « choquant » l’appel de la Coordination nationale des universités de ne pas organiser les examens de fin d’année.

En réalité, les possibilités de poursuites contre les auteurs de blocage, d’intrusion ou de dégradations dans les établissements universitaires existent déjà. Depuis le début du mouvement, une douzaine d’universités ont porté plainte. En cas de blocage, le président d’université a aussi le droit de faire appel aux forces de l’ordre. L’entrave au bon déroulement de cours ou d’examen est passible d’amendes ou d’emprisonnement, au titre de l’atteinte au bon fonctionnement d’un service public, mais dans les faits, ce recours est très complexe. Enfin le président d’université peut demander des sanctions disciplinaires contre les personnels de l’université qui ne rempliraient pas leurs obligations de service. Cette possibilité est rarement utilisée. « Dans une période de conflit, il est très difficile et souvent politiquement contre-productif pour un responsable d’université de prendre de telles mesures qui sont prévues par le code de l’éducation », admet Louis Vogel, juriste et président de Paris-II (Panthéon-Assas).

Sophie Landrin et Catherine Rollot

Article paru dans l’édition du 07.05.09